Victoire Dogbé est aussi accusée…
L’Autorité de réglementation des Marchés Publics ARMP a publié récemment un rapport ronflant faisant presque de la présidence de la République un bon élève en matière de gestion des marchés publics. Or, il se passe quotidiennement des irrégularités dans l’attribution des marchés et la fourniture des commandes. La Directrice de cabinet de la présidence de la République, Victoire Sidémeho DOGBE est aujourd’hui au centre des actes suspects qui inquiètent les partisans de la bonne gouvernance. L’attribution des marchés liés au projet du palais de Lomé et de son parc a pris des allures qui frisent le copinage et la corruption.
L’ancien palais des gouverneurs ou encore palais de Lomé et son parc vont être restaurés. A cette occasion, la Présidence de la République togolaise a lancé une procédure d’appel d’Offres ouvert N° 02/PR/UGP du 27 mai 2013.
Le marché est composé suivant les termes des marchés publics de six lots. Les travaux concernent la rénovation complète liée à la peinture, la plomberie, l’électricité, l’équipement immobilier, à la décoration et à l’électroménager. Naturellement des entreprises au nom de 7 ont souscrit à l’appel d’offre et ont déposé des dossiers. Les montants varient selon les entreprises entre 100 millions et 1,5 milliards de FCFA. Les postulants égrenaient pieusement leurs chapelets attendant les résultats de la sélection lorsque patatras, la personne en charge des marchés publics à la Présidence de la République, la Directrice de cabinet, Ministre de développement à la base, de la jeunesse, de l’emploi des jeunes et de l’artisanat, Victoire Dogbé adressant un courrier aux entreprises pour annuler la procédure : «pour des raisons liées à la nature patrimoniale et artistique du projet ainsi que tous les motifs d’ordre financier et économique, la procédure est annulée conformément aux dispositions de l’article 63 du code des marchés publics et délégations de servi ces publics au Togo. »
Les responsables de ces entreprises ont été surpris de cette brusque rétractation de la Directrice de cabinet qui a décidé de mener une consultation restreinte. Cela veut dire choisir certaines entreprises et leur attribuer le marché en fonction de leurs propositions de budget.
C’est ainsi qu’on verra brusquement apparaitre des entreprises qui ne figuraient pas dans la procédure précédentes et qui deviennent attributaire du marché avec la remarque portant sur attribution provisoire en raison de la nature moins-disante d’un point de vue économique avec une offre technique satisfaisante. Par quelle alchimie, seule dame Victoire connaît le secret. D’autres entreprises qui avaient souscrit à des marchés à plus d’un milliard se retrouvent avec une attribution du même marché à environ 100 millions avec la même observation.
La même procédure du choix des entreprises directement après annulation de la procédure normale est toujours en cours.
La première remarque faite sur ce sujet est la nature approximative et hasardeuse avec laquelle le bien public est géré. En décidant de rénover le palais des gouverneurs, la présidence de la république devrait déjà faire une expertise technique pour savoir exactement les critères sur lesquelles les marchés seront attribués aux entreprises et à quel prix. On ne lance pas une procédure pour l’annuler après, alors que la souscription obéit à certaines règles dont l’achat du dossier d’appel d’offres. Dans ce cas précis, la faute ne provient pas des entreprises qui ont souscrit et la présidence a le devoir de leur retourner leur caution de retrait du dossier d’appel d’offres. Cela n’est sans doute pas envisagé.
L’argument qui consiste à aller choisir des entreprises pour des raisons de critères de touche artistique ne tient donc pas. Cela devrait être retenu par la présidence avant même le lancement de la procédure.
Ailleurs, on fait remarquer que les nouvelles entreprises qui se sont introduites dans le circuit et qui ont gagné le marché sont proches de la dame, ce qui est inadmissible dans un processus de bonne gouvernance.
Plusieurs cas de mauvaise gestion des marchés attribués à des entreprises par la personne responsable des marchés publics nous ont été rapportés.
Ils concernent notamment les meubles, les matériels informatiques et matériels de bureau, les décorations, etc.
Certains marchés sont inscrits, les produits commandés et validés comme bien reçus mais ne sont jamais livrés.
A qui la responsabilité ? On pointe du doigt accusateur la personne en charge des marchés publics à la présidence, Victoire Dogbé à qui on attribue aussi des magouilles.
Vivement qu’elle soit plus regardante et plus rigoureuse dans la procédure d’attribution des marchés publics.
Alfredo Philomena