Cette position du Ministre-Colonel de l’armée togolaise et DG de l’ANSAT vient de décrocher un trophée. Celui de la FAO. Incohérence ou simple folklore, l’Organisation des Nations-Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) a récompensé dimanche dernier le gouvernement togolais pour ses efforts dits titanesques qu’il fournit pour mettre les populations à l’abri de la faim.
Cette récompense que d’aucuns qualifient déjà de pseudo-mérite n’a pas laissé les Togolais indifférents qui sont indignés par ce geste de la FAO, vu la situation miséreuse dans laquelle ils sont condamnés à vivre sans aucune porte de sortie.
La dernière crise de maïs organisée par le ministre de l’agriculture Ouro AGADAZI pour asphyxier les Togolais en est une preuve tangible que ce gouvernement n’est pas loin de la perversité et du vice.
Il ne lutte pas pour que les populations mangent à leur faim. Chose curieuse, c’était le bourreau togolais de la suffisance alimentaire, Ouro AGADAZI, représentant le chef de l’Etat qui était présent lors de la cérémonie de récompense.
Ce 07 juin 2015 à Rome, en Italie, le gouvernement togolais a été porté au pinacle.
Honneur mérité, selon la FAO l’instigatrice de cette parure.
Puisque selon toujours cette organisation qui a en charge la recherche du mieux-être des peuples sur le globe, les Togolais serait épanouis sur ce plan.
Sur le terrain ici au Togo, la réalité n’est pas cohérente avec le constat fait par les responsables de l’organisation qui lutte contre la fin dans le monde depuis le 16 octobre 1945. Et ce, il y a de cela 25 ans où les Togolais ne cessent de pousser des jérémiades pour qu’un jour, ils puissent bien manger.
Ce qui suppose que la triade alimentaire doit être respectée par cette majorité de la population pour que leurs lamentations arrivent à terme d’un jour à l’autre.
Triade alimentaire qui consiste à la prise de son petit déjeuner le matin avant de vaquer à ses activités le midi et le soir pour le diner.
Mais ce combat de l’alimentation se résume au Togo à la résolution d’une équation à multiples inconnus qui est celui de la faim qui taraude les esprits de la majeure partie des Togolais à chaque fois que le jour se lève.
C’est pourquoi on dit souvent que le Togolais ne vit pas mais qu’il vivote. Il doit faire face tout le temps à ce problème persistant de la faim.
Ce constat, les Organisations de la Société Civile, les politiques qui luttent pour les causes des citoyens s’accordent là-dessus.
Pas plus que ce mardi 09 mai 2015, un leader du mouvement des jeune a soulevé ce problème de la faim qui mine la société togolaise lors d’une sortie médiatique : « Le gouvernement se plait souvent à dire qu’en matière de croissance, des avancées notables ont été faites, alors que cette croissance ne se sent pas dans le panier de la ménagère » a t-il déclaré.
Les experts les plus indiqués en matière d’étude de croissance d’un pays, s’accordent et le notifient clairement que pour rayer la pauvreté, il convient d’encourager expressément la croissance des revenus des pauvres.
Or au Togo, c’est justement ce contre quoi le gouvernement s’inscrit en faux il y a des années.
Les pauvres, constituant la grande partie de la population sont livrés à eux-mêmes. Les 50 mille travailleurs de la fonction publique faisant partie. Leurs revendications étant chaque fois renvoyées aux calendes grecques.
La réduction de la faim et de la pauvreté passe par l’amélioration des revenus des pauvres et par le renforcement de leurs moyens d’existence.
La question qui se pose est la suivante: dans quelles conditions la croissance des revenus est-elle axée sur les besoins des pauvres? La réponse la plus évidente est que la croissance économique issue du développement agricole peut réduire la pauvreté à condition de ne pas se produire dans un contexte caractérisé par de fortes inégalités concernant la propriété des biens de production.
Ces biens de production, les paysans togolais en manquent énormément.
Les dons de tracteurs, intrants et autres machines agricoles, bref tout ce qui peut concourir au développement du paysan, le gouvernement togolais en bénéficie chaque jour de la part des partenaires.
Triste constat, ces dons sont détournés au profit des barons du régime au détriment des pauvres paysans qui doivent se contenter des outils découverts il y a 2000 mille ans avant J-C : les houes, les dabas et les socles que la ministre du développement à la base Sidemeho TOMEGAH-DOGBE distribue aux pauvres paysans.
Avec ces outils, à quel résultat peut-on s’attendre à la fin de la moisson pour réduire la faim.
Lorsqu’il est prouvé que pour quelques jours de travail, le paysan doit dépenser la bagatelle somme de cinq cent mille francs CFA (500.000 fcfa) pour bailler un tracteur à l’ITRA, il est clair que la faim est encouragée ici au Togo.
« Qu’on vienne attribuer quelque récompense que ce soit au ce gouvernement comme quoi il a fait des efforts considérables pour lutter contre la faim est une erreur monumentale à ne jamais commettre » a déclaré un acteur de la société civile.
C’est se moquer des paysans togolais qui se débattent toujours avec les outils de travail qu’on utilisait dans le royaume de Kouch.
D’ailleurs, le peu qu’ils arrivent à produire, est arraché aux paysans à vil prix par l’Agence Nationale pour la Sécurité Alimentaire au Togo (ANSAT).
Une institution hautement corrompue de l’Etat que le ministre de l’agriculture Ouro-Koura AGADAZI, présent à Rome ce dimanche a transformé à une propriété privée pour affamer le peuple.
L’homme au cœur d’acier a encore foncé dans sa politique machiavélique en refusant volontairement d’ouvrir les silos remplis des tonnes de maïs. Un blocage qui avait occasionné la hausse du prix de cette denrée qui constitue la base de l’alimentation au Togo. Alors que les Togolais avaient faim.
« Il faut que la FAO rectifie le tir… » Conclura ce défenseur des droits de l’homme.
Le Togolais ne mange pas bien ou mieux, ne mange pas à sa faim. Le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva devra diligenter des vraies missions d’inspection pour s’assurer de la réalité, celle de la condition minable dans laquelle vivent les populations togolaises.
Surtout que les prix des denrées sur les marchés ne cessent de s’accroître au jour le jour ces derniers moments.
Sinon, le Togo ne mérite pas ce pagne dont il a été couvert le dimanche dernier à Rome. Les manquements quotidiens dans le panier de la ménagère en sont des preuves tangibles.
Hyacinthe GNAMEGLO
Photo : Ouro Koura AGADAZI, le Ministre de l’Agriculture et Directeur général de l’ANSAT lors de la présentation à l’assemblée du Programme de politique générale par l’ancien PM. (Photo Andréa Dagawa)