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UA: Après les célébrations, l’Afrique face aux conflits en RDC et au Sahel

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Au lendemain des célébrations de cinquante ans d’efforts vers l’unité, les chefs d’Etat africains réunis à Addis Abeba sont revenu dimanche aux dures réalités d’un continent toujours secoué par des conflits, de l’Est de la RDC sous le joug des milices au Sahel sous la menace islamiste.

Foyer d’instabilité depuis des décennies, ravagé par des milices rivales, l’Est de la République démocratique du Congo, convoité pour ses immenses ressources minières, a fait l’objet d’une réunion des pays riverains, en marge d’un sommet de l’Union africaine (UA) dans la capitale éthiopienne.

Pour la premièer fois, les onze dirigeants régionaux étaient réunis pour mettre en oeuvre l’accord de paix conclu en février.

Cette rencontre a notamment fait dialoguer le président de RDC Joseph Kabila et ses homologues du Rwanda et d’Ouganda, Paul Kagame et Yoweri Museveni, que le dirigeant congolais accuse de soutenir la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars). Kigali et Kampala rejettent ces accusations, également portées par des experts de l’ONU.

En signant l’accord de février, les dirigeants de la région des Grands Lacs se sont interdits toute ingérence dans l’est de la RDC.

« Nous aurons besoin (de passer) le test de la mise en oeuvre » de l’accord, a déclaré le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, de retour d’une tournée en RDC. Une paix durable n’est possible que « si tous les pays signataires travaillent ensemble pour sortir de l’impasse politique et créer une nouvelle dynamique en faveur de la sécurité et du développement économique », a poursuivi M. Ban.

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Aucune annonce concrète n’a été faite après la réunion.

Lundi, après plusieurs mois de trêve, des combats avaient repris entre l’armée et les rebelles congolais.

L’ONU a commencé à déployer en RDC une brigade d’intervention, dotée d’un mandat « offensif », pour combattre les groupes armés, M23 en tête. Cette brigade, censée être opérationnelle dans les prochaines semaines, doit renforcer les 17.000 hommes de la Mission locale de l’ONU (Monusco), déjà la plus importante force onusienne dans le monde numériquement.

Le sommet de l’UA doit également évoquer la situation au Sahel, et notamment au Mali, où une force onusienne de 12.600 hommes doit prendre le relai des quelque 4.000 soldats français qui ont chassé du nord du Mali -avec l’appui de contingents d’Afrique occidentale- les groupes armés islamistes qui avaient conquis ce vaste territoire.

Invité samedi pour le cinquantenaire de la naissance de l’Organisation de l’unité africaine -ancêtre de l’actuelle UA-, le président français François Hollande a prévenu: « ce sont les Africains qui, demain, devront assurer la sécurité de leur continent », même si « la France sera toujours à leurs côtés ».

M. Hollande a invité les chefs d’Etat africains à un sommet consacré à la sécurité et « à la lutte contre le terrorisme » à Paris en décembre.

La Libye, foyer des tensions

Deux attentats suicide islamistes ont encore tué une vingtaine de personnes jeudi dans le nord du Niger.

Devant la presse, le président tchadien Idriss Deby a souligné qu’aucun pays de la région n’était épargné: « Nous sommes directement un pays voisin de la Libye qui aujourd’hui (…) devient un peu le foyer de toutes les tensions et de toutes les activités du terrorisme. Nous avons une énorme frontière avec ce pays. Aucun pays de la sous-région, dont le Tchad, n’est épargné », a-t-il dit.

En Somalie, en revanche, une force de l’Union africaine a réussi depuis un an et demi à repousser les islamistes shebab, donnant un peu d’air au nouveau pouvoir. « Après 22 ans (de guerre civile), la Somalie est en train de reprendre sa place dans la communauté des nations, avec l’aide de l’UA », s’est félicité le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud devant la presse.

Dans un tout autre registre, le sommet de l’UA, qui se termine lundi, doit demander à la Cour pénale internationale de cesser ses poursuites contre le nouveau président kényan Uhuru Kenyatta et son adjoint William Ruto, poursuivis pour crimes contre l’Humanité pour leur participation présumées aux violences post-électorales de 2007-2008.

Selon un projet de résolution transmis par les ministres africains à leur chefs d’Etat, l’UA -qui accuse la CPI de s’acharner sur l’Afrique- estime qu’il revient à une juridiction kényane d’instruire ce dossier.

Des dissensions sont toutefois apparues pendant le sommet sur la question, indiquaient dimanche des diplomates.

AFP

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