Les organisations de défenses des droits de l’homme (ODDH) haussent le ton suite aux violentes répressions orchestrées par le pouvoir en place lors des dernières manifestations politiques au Togo. Indignées par le cours des évènements, ces organisations interpellent directement la communauté internationale, entre autres les Nations Unies, la FIDH et Amnesty International afin d’intervenir et arrêter l’hémorragie. Voici en intégralité la déclaration des ODDH.
Nous sommes tristes de constater qu’en dépit de nos différentes mises en garde en ce qui concerne la manifestation à caractère pacifique du 19 août, de violents dérapages aient été constatés sur le terrain entraînant plusieurs morts, des blessés graves suivis de nombreuses arrestations, et des dégâts matériels.
Tout en présentant nos sincères condoléances aux familles éplorées et prompts rétablissements aux blessés, nous regrettons que des balles réelles soient tirées par nos forces de l’ordre contre les manifestants aux mains nues.
Des informations récentes font état d’une cinquantaine de manifestants détenus à l’état-major des FAT côté nord où ils sont tous soumis à des traitements inhumains jusqu’à ce que mort s’en suive pour certains en cours de vérification.
Nous ne disposons pas de possibilité pour visiter les lieux c’est pourquoi nous interpellons les Nations Unies, la FIDH, Amnesty International et tous les organismes qualifiés à s’y investir d’urgence
D’autre part certains préfets et commissaires municipaux surtout de l’intérieur exercent des menaces, intimidations, trafics d’influences de tous genres sur la population et en persécutant en particulier les militants du PNP.
Ces agissements constituent de graves violations des instruments nationaux et internationaux de défense des droits de l’homme et des manquements graves dont la responsabilité sera portée par le Ministre de la sécurité et de la protection civile qui met ainsi ses menaces à exécution.
Dans la foulée, nous demandons à la communauté internationale de plus s’intéresser au cas togolais car les togolais ont en face d’eux une dictature militaire à la gâchette facile contre son peuple.
Vu le climat délétère qui règne en ce moment et l’impunité totale dont jouissent les auteurs de ces actes atroces et ignobles, nous implorons l’intervention des observateurs de la cour pénale internationale (CPI) et des experts Onusiens du comité contre la torture pour dissuader certaines ardeurs.
Nous tenons à rappeler à tous les citoyens civils et militaires que les plaintes sont recevables à la LTDH qui se chargera avec certaines OSC d’engager des actions judiciaires auprès des cours et tribunaux qualifiés pour juger ces violations des droits humains.
Nous tenons à rappeler par cette énième sortie qu’entre togolais seule la voie du dialogue, de concertation et d’écoute du peuple permettront d’éviter ces dégâts humains et matériels.
Loin de prendre position, nous demandons au pouvoir d’écouter son peuple et d’épargner des souffrances inutiles aux togolais déjà plongés dans une misère galopante au quotidien.
Il est de notre souhait que le président de la république Chef du gouvernement et Ministre de la défense Nationale s’exprime pour calmer les ardeurs et veiller aux respects scrupuleux des droits humains à savoir que le Togo a signé plusieurs conventions et fait partie de la communauté de la CEDEAO qui imprime des exigences à tous ses États membres.
Nous avons appris par ailleurs l’arrestation de plusieurs centaines de manifestants dont nous exigeons les relaxations immédiates sans aucun procès
Fait à Lomé le 23 Août 2017
Les signataires :
LCT
SOLIDARITÉ PLANÉTAIRE
REJAAD TOGO
Action Sud