TOGO/INSOLITE: les écarts de la campagne électorale…
*Kuévi Amédjogbé, accusée d’adultère, *Gilchrist, nostalgique de Fabre et Patrick Lawson, *Patricia Dagban Zonvidé chassée à Kotokou Kondji, *Silence, les candidats relancent leurs chantiers, *Faute d’argent, campagne morose…
Les périodes de campagne sont souvent les périodes de toutes les passions, mais aussi de tous les écarts. Les candidats se lancent des flèches par des messages de campagne ou par personne interposées. La campagne pour les législatives 2013 au Togo n’échappe pas à cette exception. Sur le net et les réseaux sociaux sollicités particulièrement pour la cause de cette campagne, il y a de quoi se mettre sous la dent sur le parcours, la vie privée, les faits et gestes des candidats.
Kuévi Amédjogbé, la femme infidèle…
Elle est sans doute la plus touchée par les attaques de campagne. L’ancienne Ministre de la Promotion de la femme, Kuévi Amedjogbé, n’est pas une référence morale pour convaincre les électeurs du Grand Lomé à voter pour sa liste. Elle est accusée d’adultère. D’après ses détracteurs, elle aurait cocufié son mari avec un prêtre alors que le pauvre homme était en prison. Ce qui lui a coûté la foudre de la famille qui ne voulait plus de cette dame infidèle. D’après les informations, Dame Kuévi n’était pas à sa première expérience. Elle a eu d’autres aventures bénies avec d’autres prêtres. Trop drôle pour Dame Amédjogbé qui poursuit sa campagne porte à porte dans la sérénité. « Que celui qui n’a jamais connu d’adultère lui jette la première pierre ».
Gilchrist, nostalgique de Fabre et Patrick Lawson
Déjà fragilisé par son accord historique avec le régime en place RPT/UNIR et complètement déculotté par la scission de son parti qui a donné naissance à l’ANC que dirige Jean-Pierre Fabre, l’UFC de Gilchrist ne sait plus à quel saint se vouer pour convaincre ses militants.
C’est ainsi qu’il a sorti lors d’un déplacement sur une localité les photos de ses anciens lieutenants, Jean-Pierre Fabre et Patrick Lawson pour amadouer la foule. Il est évident que les militants de certains coins reculés ne savent pas encore les déboires du « Maréchal des décombres ». Les images de deux fils « rebelles » pourraient lui permettre de montrer patte blanche auprès de ces militants. Cela pourrait lui couter une bonne assignation en justice, si Fabre et Patrick le veulent, pour l’instant, cela fait partie des faits divers.
Patricia Dagban Zonvidé chassée à Kotokou Kondji
Le porte à porte choisi par les différents candidats a aussi des conséquences fâcheuses, puisque tous les citoyens sont maîtres au moins de leur domicile. C’est ainsi que la candidate de UNIR du grand Lomé, Patricia Dagban Zonvidé, en pleine discussion dans une maison à Kotokoukondji a vu débarquer un jeune costaud de la maison qui tapait fort sur le portail avec des menaces verbales : « Ici on ne vote pas ces choses là, nous sommes de l’opposition dans cette maison, on ne veut pas de vous, sortez vite de la maison ». Sans hésitation, la peur au ventre, Dame Patricia et sa délégation sont sorties précipitamment de la maison, sont montées dans leurs véhicules pour prendre le large. Comme quoi, tous les électeurs ne sont pas faciles à cuire.
Silence, les candidats relancent leurs chantiers
Ce qui est assez bien en politique est qu’on fini tôt ou tard par gagner ce qu’on a perdu. La plupart des partis politiques étaient indécis et imprécis sur l’engagement dans la campagne électorale. Le gouvernement a vu juste en mettant la main à la caisse. 50 millions chacun pour les partis représentés au parlement, 9 millions pour le NET, 3 millions pour Santé du Peuple, et 20 millions pour chacun des regroupements CST et Coalition Arc-en-ciel. A part le fait que le partage de ces magots à failli tourner au vinaigre, chacun à su tirer son épingle du jeu. Vite, la course aux matériaux de construction est engagée. Plusieurs candidats qui ont bénéficié de ce financement de l’Etat ont réveillé leurs chantiers restés en veilleuse. Aujourd’hui, ils sont à cheval entre le suivi de leurs chantiers et les activités politiques. D’autres dépenses, nettement loin des activités politiques, sont aussi enregistrées depuis l’encaissement de ces fonds. Le gouvernement a bien vu. Il faut avoir le minimum d’aisance avant de faire la politique.
Faute d’argent, campagne morose
Au RPT/UNIR, les choses ne sont plus comme avant. Les candidats se plaignent de n’avoir pas de moyens pour assurer leur campagne électorale. C’est ainsi que les coordonnateurs et les Directeurs de sociétés sont hautement harcelés par les candidats, qui sont réduits à quémander de l’argent pour acheter du carburant, multiplier des gadgets, faire drainer les taxi-motos à travers les rues en leur distribuant de l’argent ou encore assurer les transports de leurs militants contre espèces sonnantes et trébuchantes. Ce n’est pas le cas cette fois-ci. C’est très dur, situation que les candidats camouflent en se rabattant sur le porte à porte. Ce qui donne un aspect morose à la campagne. A cette allure, si les élections se déroulent dans la transparence, on craint pour le régime qui a habitué ses militants au vin et au miel en périodes électorales.
Carlos KETOHOU