Décidément, plus rien ne semble stopper le pouvoir de Lomé dans son désir de se maintenir au pouvoir. Le régime togolais est visiblement décidé à s’engager dans une virée mortifère. Sortie incompréhensible de certains zélés du gouvernement, acharnement sur le siège du PNP à Sokodé, curieux incendie du siège du parti au pouvoir UNIR dans la même localité, tirs nourris entendus dans la ville de Tikpi Atchadam, terreurs et attaques, convocation et annulation du voyage de la C14 à Conakry, Que se passe t-il réellement au Togo, le régime togolais lance t-il ses derniers armes ? Si ce n’est pas la trouille, ça lui ressemble.
C’est dans une sortie insolite le mercredi 24 Octobre 2018 que certains membres du gouvernement togolais étaient face à la presse à Lomé. C’était une apparition subite pour dit- on réagir sur l’actualité politique. CENI avec enrôlement des mineurs, la feuille de route de la CEDEAO, les résultats de la commission de suivi de la CEDEAO, une occasion de se saisir des prétextes et des arguments par forcément convaincants pour masturber l’opinion.
Sur la question essentiellement d’enrôlement des mineurs lors du recensement électoral, la défense est maladroite. Comme à son habitude, Gilbert Bawara a versé dans des démonstrations peu crédibles. Le ministre de l’administration territoriale semble ne pas se retrouver dans cette accusation mais tout de même fait comprendre que si un tel cas se produit, les populations peuvent se plaindre lors des affichages de la liste provisoire puis les concernés seront biffés. Un argument balayé du revers de la main par le député du Comité d’Action pour le Renouveau Jean Kissi qui déclare que plus rien ne serait fait. A l’en croire ces mineurs sont enrôlés et il est impossible de biffer qui que ce soit.
L’autre actualité sur laquelle le gouvernement a réagi, c’est la menace de la C14 qui brandit une fois de plus l’arme de la rue. Sur ce sujet, le ministre porte-parole autoproclamé du gouvernement intervient sur un ton plutôt teinté de panique : « il n’y aura plus un autre 19 Août. Et je veux que vous preniez le gouvernement et toute la majorité au sérieux. Je voudrais rassurer les togolais que nous ne connaîtrons plus une telle situation et tout ceux qui seront à l’origine d’une telle situation, qui qu’ils soient et où qu’ils soient, ils seront retrouvés et présentés dans les juridictions’’, a-t-il laissé entendre.
Mais les choses vont aller très rapidement, dans la nuit de ce même mercredi 24 au jeudi 25 octobre 2018, le nouveau siège du Parti National Panafricain (PNP) logé dans l’immeuble Impérial en face du Stade Municipal de Sokodé a fait l’objet « d’une scène de désolation et de vandalisme de la part des gens véreux sans foi ni loi » selon le Secrétaire Général du parti Dr Sama Kossi. Il ajoute que la veille, dès 18 heures dans la soirée du mercredi, le quartier qui abrite ledit siège a vu toutes ses artères bouclées par des forces de l’ordre semant la peur auprès des populations contraintes de fuir et de se replier chez elles, créant ainsi un calme précaire dans un rayon de 200 mètres.
A en croire le communiqué du parti de Tikpi Salifou ATCHADAM, c’est dans cette atmosphère que « ces gens mal intentionnés sous contrôle des forces de l’ordre lourdement armés ont « repeint » le siège du PNP Sokodé en le rendant méconnaissable ».
Le parti dit ne rien comprendre de ces brimades et harcèlements répétés et condamne avec la dernière rigueur ces actes ignobles et répréhensibles d’un autre âge qui n’honorent pas le Togo.
Chose curieuse, 24h plus tard, dans la nuit de vendredi 26 au samedi 27 octobre, cette fois ci, le siège du parti Union pour la République (UNIR) au quartier Didaouré à Sokodé a connu « un incendie d’origine criminelle » selon le Secrétaire Exécutif Atcholi Aklesso qui « élève la plus ferme protestation contre une telle provocation » avant d’appeler que « tous les militants du parti UNIR au calme et à la retenue ».
Et dans ce contexte, puisqu’il s’agit du siège du parti au pouvoir, le gouvernement à travers le ministre de la Sécurité a sorti un communiqué pour condamner l’acte et déclare avoir pris toutes les dispositions pour traquer les auteurs
Ce qui s’en est suivi, tout le monde le connaît. La ville de Sokodé connaît une nouvelle militarisation. Bastonnades courses poursuite des paisibles populations.
Très vite, l’opinion nationale fait le lien entre les deux événements, ce communiqué du ministère de la sécurité puis la précédente sortie du gouvernement. Pour ceux connaissent les manipulations du régime togolais, c’était un plan bien ficelé.
Sokodé : l’épouvantail…
Bè dans les années 1990, toujours Bè puis Atakpamé en 2005, Mango s’en est suivi, puis Sokodé depuis un an, le pouvoir de Lomé excelle toujours dans la terreur au sein des populations qui sont assez hostiles, où l’on sent un début de révolte.
Le cas de Sokodé depuis le 19 août 2017 est un exemple patent. Ville originaire du président du Parti National Panafricain PNP, cette ville du centre du pays à dominance musulmane paie visiblement le prix de sa révolte face à un régime comme celui du Togo.
Après avoir envoyé en exil le président du parti Tikpi ATCHADAM, le pouvoir de Lomé s’est ouvertement pris à cette population sous prétexte que des armes y circulent au sein de la population. Un argument que les responsables de l’opposition notamment la C14 n’a jamais accepté. Malgré cette protestation de l’opposition togolaise, cette ville a longtemps été en état de siège. Massacre, bastonnade, courses poursuite, c’est le quotidien de cette population.
La ville de Sokodé ne connaîtra la tranquillité, pour un petit temps que grâce à la médiation de la CEDEAO qui pour des raisons d’apaisement a demandé au pouvoir de Lomé de faire rentrer les militaires dans leurs casernes. Mais ce ne sera qu’une question de temps puisque les dernières actualités dans cette ville du Togo laissent croire le contraire.
Selon les informations, les militaires ont pris d’assaut la ville dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Des coups de feu auraient été entendus selon certaines sources. Des tirs qui auraient endommagé le mythique monument du guerrier du Tchaoudjo.
Pour certains, il s’agit pour le pouvoir d’assurer d’ores et déjà ses arrières lors des prochaines législatives. Sokodé étant la ville qui dérange le plus ces temps ci, il est impératif de caser sa populations le plutôt possible, semble remarquer un acteur de la société civile dans les agissements du régime en place. Tout ceci pour d’autres devrait être le signe de la fin des temps ou disons plutôt les signes de la fin d’un régime. Outre ces attitudes de provocations et d’intimidation, s’ajoute le voyage avorté in extremis de la coalition à Conakry. A ce jour, les raisons évoqués pour annuler la rencontre initiée par le Président médiateur Guinéen sont fallacieuses. Il y a anguille sous roche.
Officiellement, il est dit que c’est le président Alpha Condé qui a annulé le déplacement à la dernière minute. Signe d’un irrespect diplomatique pour certains, farce pour d’autres. Mais dans les couloirs du pouvoir togolais, c’est une version qui est donnée. Le pouvoir togolais fait des pieds et des mains pour empêcher la coalition de rencontrer le facilitateur guinéen.
Puisque selon des indiscrétions, ce déplacement devrait regrouper les responsables de la C14, du pouvoir mais aussi du gouvernement. En d’autres termes, c’est une suite logique des rencontres du comité de suivi de la CEDEAO. Cette réunion devrait mettre la lumière sur la position de la CEDEAO sur la question de la CENI, du recensement et tout ce qui suit.
La question du 20 décembre devrait aussi être abordée.
Mais non, le pouvoir togolais qui craint une mort prochaine a tout fait, pour capoter cette rencontre.
Mais ce n’est qu’une partie remise ou tout simplement une question de temps. Oui le temps, c’est tout qui fait peur à ce régime. Le temps est compté pour le régime togolais et il le sait sans doute et il lance ses dernières armes. Et comme le dit un proverbe camerounais : « quand on se noie, on s’accroche à tout, même au serpent ». Le pouvoir de Lomé se noie. C’est vrai, la trouille s’est emparée du système.
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