Togo : De provocation en provocation…
Nouvelle décision impopulaire qui risque de remettre les élèves dans les rues. 24 heures après la hasardeuse décision de fermer momentanément tous les établissements scolaires publics et privés de la commune de Lomé et de la préfecture du Golfe, avec le lot d’indignation et les conséquences catastrophiques que cela a engendré, le gouvernement récidive. Cette fois-ci, la fermeture ne concerne plus Lomé et ses environs. Elle s’élargit aux établissements scolaires publics et privés de l’ensemble du territoire togolais. La décision a été rendue publique lundi soir par le biais d’un communiqué lu dans l’édition du journal de 20 heures.
Loin de calmer les ardeurs des élèves, cette décision gouvernementale ressemble plutôt à de la provocation. Pire, elle risque d’accentuer la grogne scolaire entamée depuis mercredi dernier par les élèves des établissements publics qui réclament le retour de leurs professeurs en grève. Ces mouvements d’humeur se sont poursuivis hier en dépit de la fermeture des établissements scolaires du primaire et du secondaire par le gouvernement. A Dapaong, 600 kilomètres au nord de Lomé, ils ont tourné en affrontements lundi. On déplore la mort de l’élève Sinandaré Gouyano, 12 ans, en classe de 6ème et plusieurs blessés. Le commissariat de police de la ville ainsi que la mairie sont partis en fumée. Des édifices publics ont été saccagés.
Cette descente des élèves dans les rues avec les conséquences dramatiques que cela engendre devrait servir de leçon au gouvernement. Mais ce n’est décidément pas le cas. La décision de fermer les écoles sur toute l’étendue du territoire en est une illustration. Et comme si cela ne suffisait pas, es autorités ne veulent pas reconnaitre que les seuls interlocuteurs avec qui négocier sont et reste les responsables de la Synergie des Travailleurs du Togo.
« Nous discutons avec la STT. Le seul problème c’est que la STT n’accepte pas que la plate-forme revendicative soit conduite par les centrales syndicales », a indiqué Hamadou Yacoubou, ministre en charge de l’Emploi dans le journal de 20 heures ce lundi.
De quelles discussions parle-t-il ? Lui seul le sait. Mais toujours est-il que depuis le début de la crise, le gouvernement ne s’est illustré que par ses mensonges, son irresponsabilité, son incapacité à entamer de réelles discussions avec les organisateurs du mouvement. Au lieu de répondre à ce problème social par des réponses sociales, on se contente de le résoudre avec des arrières pensées politiques.
Dans tous les cas, la STT a pris ses responsabilités. Elle a levé le mot d’ordre de grève ce lundi et donne 48 heures au gouvernement pour trouver une solution à ses revendications. La fuite en avant du gouvernement se poursuivra-t-il en dépit de la gravité de la situation ? Nul doute que les prochains jours nous le diront.
Rodolph TOMEGAH