L’annonce de la marche des femmes en tenue d’Eve ce jeudi pour protester contre le pouvoir togolais nourrit beaucoup d’enthousiasme et d’engouement. Dans les discussions informelles, les hommes dans leur majorité pensent aller voir exactement ce qui va se passer. « C’est une bonne idée, je ne suis pas du CST mais j’irai voir ce spectacle, il sera sans aucun doute intéressant » a lancé un haut fonctionnaire qui a trouvé plutôt très amusant cette initiative de Me Isabelle Améganvi.
L’avant-gout de cette marche des femmes nues a été donné hier à Bè Château au cout de la marche de mercredi, une fois encore réprimée à coups de gaz lacrymogènes et de matraques. Il s’agit ‘une étudiante en sociologie qui a défié les forces de sécurité en se mettant nue après avoir descendu son pantalon et en présentant son sexe et ses fesses nues à tout le monde. Cela a choqué l’assistance qui s’imagine un peu l’ambiance de la marche de ce jeudi.
Dans la population, beaucoup s’invitent à la manifestation. Curieux, militants et sympathisants du CST et de l’opposition.
Une manifestation de femmes nues est un symbole fort dans la culture togolaise. Les femmes qui se mettent dans la rue pour crier dans un état de nudité contre un régime est signe de malédiction et de malheur, bref un mauvais jeté à l’autorité. Spirituellement, cela envoûte et déstabilise les forces physiques, morales et spirituelles de l’a personne contre qui les menaces sont proférées. Cela signifie que les choses vont basculer radicalement si cette marche à lieu, selon plusieurs chefs des religions modernes et traditionnelles.
Du côté d pouvoir, le débat est dépalcé. On attend de voir si l’initiative de la manifestation, Isabelle Améganvi et les femmes parentes et alliées des responsables du CST seront au rendez-vous de la fête de la nudité en mina « Gogoligozan ». Le pouvoir de Faure Gnassingbé se préoccupe peu de répondre aux préoccupations de l’opposition.