Takpandja LALLE : L’heure des comptes…
3 milliards 70 millions partis en fumée, dans une gestion sans résultats et sans contrôle pour l’année 2012, un budget de la cour des comptes, revu à la hausse à plus de 45%, voté par l’assemblée nationale togolaise. Takpadja Lalle, ancien baron du régime RPT de Gnassingbé Eyadéma vient de quitter la tête de cette institution de «figuration» sur la pointe des pieds.
Déjà son successeur, Jean Edoh qui a pris la tête de la cour des comptes lundi dernier se cherche dans les menus détails. Documents et dossiers inexistants ou volatilisés, caisses vides, flou artistique autour de la gestion de son prédécesseur.
Takpandja Lalle qui a occupé plusieurs portefeuilles ministériels, dont le dernier fut celui du Commerce, des transports et de la zone franche sous Gnassingbé Eyadéma, n’a pu transmettre au Parlement, au gouvernement ou l’opinion publique un rapport sur la régularité des comptes conformément à ses prérogatives pendant son mandat.
« Quelques missions budgétivores à l’étranger, des dossiers entamés puis abandonnés, on n’a pas été capable de jouer notre rôle. On dirait qu’il y a des influences de part et d’autre » nous a confié dans l’anonymat un membre de la cour, qui visiblement est sorti perdant de la gestion des milliards de l’Etat.
La Cour des comptes mise en place il y a quatre ans, est une juridiction financière de l’ordre administratif chargée principalement de contrôler la régularité des comptes publics de l’État, des établissements publics et des entreprises publiques.
Dans une situation de bonne gouvernance, l’ancien président de la Cour des comptes devrait être mis en examen sur la gestion faite de cette institution ; est un instrument clé de cette bonne gouvernance.
Au Togo, les comportements de mauvaise gestion restent impunis, les institutions étant créées pour juste servir de trompe-l’œil, histoire de faire plaisir aux institutions de Bretton Woods.
Alfredo Philomena