TABLIGBO : Le Préfet s’évanouit devant Faure
Un Préfet qui s’écroule en plein discours devant le Chef de l’Etat et qui perd connaissance à Tabligbo, rappelle un proviseur à qui Faure Gnassingbé a arraché le micro à Kara, parce qu’il excellait dans des dérives verbales contre des leaders politiques.
Tous ces scandales se situent dans le cadre d’un même secteur. La cimenterie.
Le premier c’était le 14 janvier dernier à Awandjalo à quelques kilomètres de Kara (420km de Lomé) où à la pose de la première pierre, un zélé proviseur a mis le chef de l’Etat dans tous ses états mais aussi toute l’assistance de la cérémonie en engageant une rare diatribe contre les leaders de l’opposition.
Le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé s’est tout simplement levé pour lui arracher le micro en lui faisant une sèche leçon de morale sur le cadre apolitique dans lequel se situait l’évènement.
Vendredi dernier, à Sika Kondji, dans la préfecture de Yoto, c’était le tour du Préfet Komlan Toudéka de donner dans un spectacle embarrassant.
Devant le parterre d’invités pour l’inauguration de l’usine de clinker dénommé Scantogo, le Préfet Toudeka de Yoto, n’a pu aller au bout de son discours.
Il s’est écroulé carrément et est tombé évanoui devant l’assistance hébétée.
Le secours de fortune s’est précipité pour le déshabiller au sol et lui infliger une bonne bouffée d’oxygène avant qu’il ne reprenne connaissance.
C’était un véritable scandale qui avait surpris les invités parmi lesquels, les responsables de Scantogo qui ont été rassurés après l’incident quand le pauvre préfet à réussi à ingurgiter une gorgée d’eau suivie du bol de bouillie.
Ce qui avait a fait sourire l’assistance après la chute qui a failli être fatale au préfet, fut sa témérité à poursuivre son discours comme si de rien ne fut.
La même attitude, curieusement, on se rappelle, avait animé le proviseur Tchamdja du Lycée Kara ville 1 qui, après les remontrances du Chef de l’Etat, est revenu à la charge pour tenter de continuer son fameux discours avant d’être empêché.
Le Préfet de Yoto a été également découragé de poursuivre son discours qui a failli l’emporter à l’au-delà.
La question qui se pose donc depuis est énigmatique.
Que se passe-t-il donc sur les sites de cimenterie du Togo pour que le passage du Chef de l’Etat à des occasions solennelles soit toujours couronné de scandale ?
Le premier, il est vrai est le résultat d’une dose exagérée de zèle d’un proviseur qui s’est invité dans la manifestation pour semer du trouble, commandité sans doute par une autorité locale.
Pour le Préfet Toudeka de Yoto, il s’agit de la résultante des tensions qu’ils a encore organisées comme à son habitude et qui ont été mal gérées.
Des conflits fonciers, d’après nos informations qui opposent plusieurs propriétaires du site de Sika Kondji.
Pour les uns et les autres impliqués dans ces conflits, le Préfet a joué et continue de jouer un rôle trouble dans le traitement des litiges ce qui met les chefs traditionnels et les propriétaires terriens dans une logique de destabilisation du projet d’usine de clinker et d’humiliation spirituelle du Préfet qui les a toujours méprisé : « Il n’a rien vu encore, tant que nous serons victimes de ce projet, il ne pourra lui aussi pas dépenser l’argent et les négociations qu’ils a faites sur notre dos… » a soliloqué dans la foulée un frustré de l’expropriation.
Scantogo, depuis le démarrage de ses travaux suscite des remous dans toute la localité de Tabligbo.
Récemment, ce sont les employés de Wacem et de Fortia qui ont manifesté dans la rue contre le préfet, accusé d’avoir mal ficelé les contrats des employés qui font des uns, les plus nantis contre les autres, démunis.
Le Préfet Toudéka a été également séquestré par les femmes d’Essè Zogbédji dans une autre affaire de Chefferie, une affaire que interpelle Toudéka dans plusieurs villages .
Comme quoi, le Préfet Toudéka du CAR n’est pas le bienvenu dans la préfecture de Yoto.
Les populations jurent de le mettre en difficulté chaque fois que l’occasion se présenterait.
Dans toutes ces situations, c’est le raté constaté et assumé malheureusement par les responsables des sociétés d’extraction de clinker et de fabrication de ciment, sur les différents sites : Awandjelo dans la préfecture de la Kozah et Sikacondji dans la Préfecture de Yoto.
Quant au préfet de Yoto, il continue d’être sous le coup des menaces, même si aux dernières nouvelles, il se porterait mieux.
Carlos KETOHOU