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Sénégal: St Valentin très sexy

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Lingerie coquine, crèmes aphrodisiaques, sex-toys… À Dakar, les accessoires de séduction font un carton, mais s’acquièrent en toute discrétion. Reportage.

ValentinaC’est une boutique de prêt-à-porter comme une autre, discrètement implantée sur une artère dakaroise pas vraiment commerçante. Fin janvier, lorsqu’elle en a poussé la porte avec sa sœur, qui devait se marier quelques jours plus tard, Aïcha était à la recherche de robes et de chaussures un peu originales. En inspectant méticuleusement les portants, la jeune femme déniche d’abord une tenue minimaliste de soubrette – tablier, string et plumeau. Puis, sous une pile de chemises de nuit, une paire de bas coquins. « J’ai dit à la vendeuse : ‘Il s’en passe des choses ici, montre-nous tout !' », raconte Aïcha. La maîtresse des lieux s’exécute et revient avec une valise remplie d’articles coquins : cache-tétons, menottes, fouet, string perlé, jupette de tenniswoman, porte-jarretelles, tenue de gendarme… De quoi pimenter à loisir la Saint-Valentin qui s’annonce !

En matière de lingerie et d’attributs sexy, le Sénégal pouvait compter sur des valeurs sûres : les « bine-bine » (ceintures de perles), les pagnes « béthios » (façon minijupe) ou « noci » (effilochés à la main, et qui en deviennent quasi transparents)… Sans oublier l’inévitable « tchouraye », l’encens local, dont les effluves sensuelles sont censées chavirer l’homme le plus réservé. « Mais pour une certaine clientèle, c’était délicat d’aller acheter ses dessous coquins sur un marché, raconte Kira, la trentaine, de son vrai nom Ndeye Khady Soumaré. Alors, après mes études de management et de stylisme, je me suis lancée sur ce créneau ». En 2003, Kira ouvre sa boutique de lingerie dans le paisible quartier de Liberté 1. Au menu, senteurs, perles, pagnes « soci » et divers produits en mailles, afin de « rester ancrée dans  l’identité africaine ».

« Caverne aux épices de séduction »

L’une de ses compatriotes, Nafissatou Diop (alias Nafytoo), l’avait récemment précédée sur ce secteur encore inexploré au Sénégal, déclinant, elle aussi, ses modèles de lingerie sur un mode local : mailles, perles, cauris… Dès 2005, Nafytoo participait au salon de la lingerie à Paris, avant d’ouvrir à Dakar trois ans plus tard la boutique Épices de femmes. Un lieu incontournable dans la capitale sénégalaise, agrémenté par une pièce mystérieuse, « La Porte rouge », interdite aux hommes. Dans ce salon cosy, qualifié par sa créatrice de « caverne aux épices de séduction », les clientes peuvent compléter leurs emplettes en toute discrétion avec divers produits et accessoires dédiés.

De son côté, Kira n’est pas restée cantonnée à la lingerie. Après avoir élargi son offre aux cosmétiques coquins (encens, huiles de massage, crèmes aphrodisiaques, parfums de draps…), elle prend conscience que sa clientèle est également en demande de conseils pour entretenir la passion conjugale. « J’avais appris le management et les ressources humaines, explique-t-elle. J’ai simplement décidé d’appliquer ce savoir-faire au domaine de la séduction en me lanzant dans le coaching. » En autodidacte, Kira dévore les ouvrages qui lui permettront de conseiller au mieux les femmes qui viennent la consulter. « Je leur ai appris les techniques de massages, puis j’ai élargi mes enseignements aux arts de la table, avant de passer à des choses plus coquines sur la façon d’éveiller et de retenir son mari : les astuces, les scénarios, les positions… »

Garder son mari

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Psychologie, développement personnel, cuisine, décoration, habillement, lingerie, sexualité… Kira, qui affirme se « former sans cesse », ne laisse aucune dimension dans l’ombre pour permettre à une femme en manque de confiance de repartir à la conquête de l’être aimé. « L’infidélité du mari est un problème que je rencontre fréquemment, analyse notre coach en séduction. Elle me disent qu’il a changé, qu’elles se sentent délaissées. » Dans son cabinet de l’avenue Bourguiba, où les canapés de la salle d’attente sont recouverts de pétales de fleurs artificielles, elle organise également des séances de groupe entre femmes ou des enterrements de vie de jeune fille.

Une troisième pièce lui sert de show-room pour présenter ses modèles et commercialiser divers accessoires. Boules de geisha et menottes en fourrure venues du Nord y côtoient encensoirs et dessous en maille de facture locale. « J’exerce mon activité dans un contexte musulman, mais la religion n’a jamais interdit à une femme mariée d’exhiber sa sexualité avec son mari », justifie la créatrice.

source: jeune afrique

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