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La corruption est un mal qui gangrène de nombreuses grandes institutions notamment africaines. Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les actes de ce genre, qui mettent en péril le fondement même de l’égalité des chances. C’est le cas de certains employés de la Banque Africaine de Développement, lanceurs d’alerte sur une affaire de népotisme.
En plein milieu de la crise sanitaire qui sévit dans le monde entier presque, la BAD lance une enquête contre son président, soupçonné par des cadres de l’institution d’actes contraires à l’éthique.
Akinwumi Adesina, président de la Banque Africaine de Développement (BAD), de nationalité nigériane est accusé depuis plusieurs semaines par des lanceurs d’alerte de favoritisme dans la nomination de hauts responsables de l’institution. Il lui est en effet reproché de privilégier ces compatriotes nigérians aux autres dans la nomination des responsables. Il aurait aussi promu et nommé certains cadres reconnus coupables de fraude ou de corruption. A cela s’ajoute des soupçons d’enrichissement personnel.
Nommé à la tête de la banque africaine en 2015, sa gestion de l’institution a provoqué des remous considérables. On note par exemple le départ de nombreux hauts cadres en raison des désaccords liés à sa politique de gestion.
Ces graves accusations entachent la réputation de l’intellectuel. Pis, elles tombent au mauvais moment pour le président de l’institution africaine qui arrive au terme de son premier mandat et désir se représenter pour un second mandat.
Se prononçant sur l’affaire, le président de la BAD a rejeté catégoriquement toutes ces accusations qu’il qualifie “d’allégations fallacieuses et sans fondement“, dénonçant plutôt des motivations politiques en raison de son désir de briguer un deuxième mandat à la tête de l’institution.
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Suite à la plainte déposée par le groupe de lanceurs d’alerte de la banque, une enquête interne a été ouverte au cours des mois de février et avril. Toutefois, Akinwumi Adesina a été blanchi par la commission d’éthique de l’institution. Le 05 mai dernier, l’enquête interne ouverte avait permis de clore l’affaire, la commission ayant jugée les preuves insuffisantes. Mais le président n’en a pas pour autant fini avec les troubles car cette conclusion ne fait pas l’unanimité.
Certains contributeurs jugent que les accusations portées contre le président sont assez graves car on relève de nombreux cas de violation des règles de l’institution. C’est ce qu’a fait comprendre Steven Mnuchin (le secrétaire américain au Trésor) à la présidente du bureau des gouverneurs de la BAD.
Il explique en effet que la gravité et la précision des allégations à l’encontre du seul candidat à la direction de la banque pour les cinq prochaines années nécessite une enquête plus approfondie en faisant appel aux services d’un enquêteur extérieur indépendant.
Les polémiques ont donc très vite repris le dessus obligeant la présidente du Conseil des gouverneurs Kaba Nialé à autoriser l’ouverture d’une enquête externe indépendante. Cette enquête sera menée dans un délai de deux à quatre semaines maximum, en tenant compte du calendrier électoral selon ses propos.
A l’heure où un vent de protestations souffle dans le monde entier, où les revendications d’une égalité entre les hommes se fait légion, il est tout à fait compréhensible que les actes de népotismes ou de corruption ne soient guère toléré. De partout, des voix se font entendre pour une égalité des chances et l’Afrique ne fait pas exception. Le président de la BAD répondra donc en toute clarté de ces accusations portées contre lui.
Notons que Akinwumi Adesina avait déjà eu le soutien de nombreux chefs d’Etat africain notamment celui du président nigérian Muhammadu Buhari mais aussi de grandes institutions telles que l’Union Africaine ou encore la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Néanmoins, ses déboires fragilisent de plus en plus ses chances d’être reconduit à la tête de l’institution.
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ÉRIC G.
