Recensement électoral: Cafouillage, débrayage, désordre déjà.
Alerte !!! Cafouillage, désordre, amateurisme, et incompétence à la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI). Dapaong, Bassar, Est Mono, Dankpen, etc. tout a mal démarré avec la CENI. Alors que les Togolais attendent de cette structure qu’elle organise les prochaines élections législatives et locales dans de meilleures conditions, la voilà qui se mélange déjà les pédales au moment où les choses sérieuses commencent. Mécontentement chez les Opérateurs de saisis au niveau de certaines localités notamment Dapaong, réduction de leurs primes, déficit de communication des responsables de la CENI, bref, tout porte à croire que le recensement électoral qui commence vendredi 15 mars se fera dans un désordre total et ambiant. D’ailleurs, à l’allure où vont les choses, rien ne prouve que les opérations commenceront effectivement vendredi.
L’amateurisme et l’incompétence semblent avoir eu raison de la CENI, la structure dirigée par Angèle Aguigah. Pire, les premiers responsables de cette institution se comportent comme si aucune élection n’a jamais été organisée au Togo, alors que le bureau de cette structure est composée de personnes ayant déjà travaillé dans les Commissions précédentes et considérés comme rompus à la tâche. On comprend mieux pourquoi la CENI se rabat sur la presse pour se donner raison et camoufler ses insuffisances. Notamment les tares comme celles qu’on observe au commencement des opérations de recensement.
En effet, ces opérations, à n’en point douter, commencent dans un cafouillage total. Il y a même de fortes chances qu’elles ne commencent pas à la date indiquée, c’est-à-dire le 15 mars. Et pour cause, les opérateurs de saisie déployés sur le terrain et dans les différentes localités du pays depuis le 10 mars dernier sont dans la désolation totale et commencent à crier leur ras-le-bol.
Hier après midi, ceux de Dapaong n’ont pas du tout été tendre avec les responsables locales de la CENI. Dépassés par les événements, ils ont organisé un débrayage pour manifester leur désapprobation et protester contre le sort qui leur a été réservé. Arrivés depuis quelques jours dans cette ville qui se situe à des centaines de kilomètres de Lomé (600 kilomètres plus exactement), nombreux sont ceux d’entre eux qui n’ont pas trouvé où se loger. Et comme si tout cela ne suffisait pas, au lieu des 12.000 Fcfa par jour qui leur ont été promis, on ne leur a tendu que 7.000 Fcfa. Ce qu’ils ont refusé de prendre. Mis au courant de la situation, la CENI, au lieu de négocier avec les opérateurs, a plutôt choisi de répondre par la force, en demandant aux OPS de prendre les 7.000 Fcfa ou de rentrer dans leurs localités de provenance.
La situation est la même dans les autres villes et régions où ont été déployés des opérateurs. A Bassar, Dankpen ou dans l’Est-Mono, ces derniers n’ont pas été hébergés non plus et dorment à la belle étoile. Ils y ont été versé depuis dimanche et certains depuis vendredi sans aucune information sur comment ils seront déployés dans les villages. Là aussi, rien ne leur a été dit sur les primes qui doivent leur revenir. Le désordre est à son comble.
En ce qui concerne le matériel de travail, plus de 50% des kits déployés sur le terrain ne fonctionnent pas. Les techniciens attendus pour les réparer ne sont jamais arrivés alors que le recensement doit commencer seulement vendredi.
Les engins, notamment les motos mises à la disposition de certains agents ne fonctionnent pas, soit parce qu’ils manquent de carburant, soit parce qu’ils sont tombés en panne. D’ailleurs, certains d’entre ces engins traînent chez les mécaniciens à deux roues qui les tripotent à longueur de journée et en font ce qu’ils veulent.
Fatigués de ce cafouillage monstre, certains OPS, très déçus, on décidé de rentrer à Lomé.
Voilà qui risque de plomber les opérations de recensement et de remettre en cause tout le processus. Quand on sait qu’une bonne élection commence toujours par un bon recensement électoral, il y a de quoi s’inquiéter quant à l’organisation des prochaines législatives et locales dans de meilleures conditions. L’amateurisme dont fait preuve la CENI dans le cadre de ces premières opérations laisse donc présager des élections fraudées, truquées et gagnées d’avance par le parti au pouvoir. Surtout que les membres ne répondent pas comme il faut.
Isaac MAWUVI
Dossier complet de démarrage du recensement électoral à Lire dans la parution N°248 de l’Indépendant Express ce 13 mars 2013