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Piraterie maritime : Une affaire de rançon divise le Togo et la compagnie Total

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Le clivage entretenu entre le ministre chargé  du Haut Conseil à la mer et le préfet maritime sur la gestion de la sécurité maritime au Togo plombe l’efficacité de la lutte anti pirates.  Les clients qui transbordent des produits sur nos côtes ne font plus confiance à la surveillance des agents de la sécurité maritime et doutent de la crédibilité des opérations en mer.

La compagnie française de pétrole Total ne voudrait pas se laisser faire dans la récente attaque des pirates contre son navire et le torchon brûle entre la société et les autorités de la sécurité maritime.

En effet, le 4 novembre dernier des pirates ont attaqué à l’aube autour de 3h  un navire battant pavillon grec dans les eaux togolaises. Le bilan à la suite de l’attaque pirate sur le pétrolier Elka Aristotle  a fait état d’un blessé et de quatre membres de l’équipage enlevés par des pirates. Les otages de l’équipage comprennent deux philippins, un grec et un géorgien. Dans un communiqué de la  marine togolaise, le pétrolier Elka Aristotle a été attaqué à environ 18 kilomètres du port de Lomé par des individus armés.

L’opération de la contre attaque a été mal ficelée. Ni l’un, ni l’autre du ministre Baba et du Préfet Takougnadi n’étaient là pour donner des orientations en vue de mener à bien une opération musclée. Les deux responsables étaient en mission en France pour 10 jours, alors que la méfiance extrême qui règne au sein du système n’autorisait personne à prendre les devants d’une opération du genre. Les deux hauts responsables n’ont pas crée des conditions d’intérim pour gérer leur absence. Ce qui a fait foirer l’opération qui a entrainé la prise d’otages.

Le rapport fourni par le HCM et le Préfet maritime contient des contre-vérités qui discréditent la maitrise de l’opération. L’information contenue dans le rapport sur les 18 kilomètres de distance par rapport à la côte est fausse.

Par ailleurs, le rapport présente les pirates comme des anglophones, parce que parlant l’anglais et présentant un profil de nigérians. Faux, puisque d’après les investigations, les pirates parlaient aussi français. D’autres précisions ont été apportées aux ravisseurs du pétrolier Elka Aritotle. Ils n’avaient pas des réflexes de militaires. Ils seraient donc des civils venus opérer avec une complicité interne au système de sécurité maritime togolais.

Bref, il existe beaucoup  de zones d’ombres dans les faits liés à l’attaque des pirates du navire grec.

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C’est dans cette confusion que l’Etat togolais demande au pétrolier de Total de décaisser de l’argent en vue de payer la rançon devant servir à obtenir la libération des otages enlevés lors de l’attaque.  Une requête qui a reçu une réponse négative de la part des responsables de la société Total qui ne veulent aucunement payer des frais de rançon parce que engageant déjà des frais pour assurer la sécurité des navires.

D’après les informations, les navires en rade sur les côtes togolaises paient environ 1000 dollars US tous les jours. Ce sont des frais de surveillance et de sécurité des navires. S’il arrivait que cette sécurité s’avère défaillante, les autorités maritimes togolaises devaient assumer la responsabilité.

C’est le cas actuellement où la sécurité n’a pas su protéger le pétrolier de Total et le groupe Total se refuse de payer une quelconque rançon tout en menaçant d’assigner le Togo devant les tribunaux. Un bras de fer dont on ne mesure  pas encore l’issue.  Ceux qui maîtrisent le fonctionnement de la sécurité maritime au Togo n’hésitent pas à le traiter de pipo.

Géant au pied d’argile. C’est un véritable antagonisme auquel se livrent les premiers responsables.

L’un, le ministre qui a tendance à asphyxier la préfecture, malgré les financements qui atterrissent pour le compte du HCM. L’autre, Le Colonel Takougnadi, Préfet maritime qui, assis sur un fauteuil éjectable de retraite après un parcours tumultueux de trafics dans l’armée et la police ne veut s’attirer la foudre d’une de sa victime, une ambiance de méfiance qui sévit.

Quant au personnel à la préfecture, c’est le laxisme total. Le climat de mésentente entre les  deux responsables crée une démotivation dans le travail.  Le bras de fer se poursuit donc entre l’Etat togolais et Total, on attend de voir si les autorités togolaises vont rester intransigeantes sur le refus de payer la rançon et obtenir la libération des otages du navire du pétrolier français.

Quant à la sécurité maritime, elle est toujours en rade depuis l’organisation du sommet sur la sécurité maritime et  le refus par les Etats de signer la charte proposée.

Les pirates ne craignent rient dans le Golfe de Guinée, surtoutsi les structures chargées de les combattre brillent dans l’amateurisme et les querelles intestines.

Carlos Ketohou

www.independantexpress.net

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