Pascal BODJONA : « Je ne suis animé d’aucun sentiment de vengeance »
Coups de sifflet , klaxons tous azimuts, danses et cris de joie, c’est dans cette ambiance de gaité que Pascal Bodjona, ancien ministre de l’Administration territoriale et ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat, a été accueilli à son domicile de Lomé débordé de monde ce mardi soir. Ceci, après sa libération provisoire intervenue dans la journée.
Monsieur Bodjona retrouvait son domicile et sa famille, après avoir passé plus de sept longs mois à la gendarmerie de Lomé. Il a été arrêté le 1er septembre 2012 pour complicité dans la gigantesque affaire d’escroquerie dans laquelle on a essayé de l’impliquer. Le 11 septembre 2012, il a été inculpé au tribunal de Lomé par le juge d’instruction de chef de complicité d’escroquerie et placé sous mandat de dépôt. Mais après examen de la demande de mise en liberté provisoire introduite par le canal de ses conseils le 05 avril 2013, indique un communiqué rendu public par le Procureur de la République, le Juge d’instruction a décidé de le mettre en liberté provisoire sous contrôle judiciaire à compter de ce mardi 09 avril 2013.
« Je ne suis animé d’aucun sentiment de vengeance »
Aussitôt après sa libération, Pascal Bodjona s’est confié à la presse. Et ses premiers mots ont été des remerciements.
« Je voudrais tout d’abord rendre grâce à Dieu qui m’a donné courage, force et santé pour supporter ce qui me paraissait impossible à supporter. Je sors d’une épreuve injuste mais qui m’a permis de me connaitre un peu plus et de connaitre l’homme. En ces circonstances particulières, mes pensées vont d’abord à mon épouse et à mes enfants, aux Togolaises et Togolais qui ont prié pour moi, aux journalistes qui se sont battus pour ma cause (…) Merci à tous les acteurs politiques qui n’avaient aucun intérêt à s’élever contre cette injustice dont j’ai été victime, mais qui ont quand même choisi de le faire. Merci à eux de s’être mis dans la prière, de s’être élevés contre l’injustice dont j’ai été victime », a déclaré l’ancien ambassadeur du Togo aux Etats-Unis à la presse.
En dépit de l’injustice dont il a été victime, injustice organisée par des mains noires dont il a sûrement connaissance, Pascal Bodjona dit n’être animé d’aucun sentiment de vengeance.
Il souhaite par ailleurs la poursuite de la procédure et se dit prêt à répondre aux convocations de la justice. « Je ne me soustrairai jamais à la justice mais j’estime que je ne sais pas de quoi il s’agit », a-t-il laissé entendre.
En outre, en dépit de tout ce qu’il a vécu, l’ancien ministre se voit bien continuer en politique. « La politique, personne ne peut m’empêcher de la faire », a dit monsieur Bodjona.
Rodolph TOMEGAH