GENEVE, Suisse, 1er juillet 2014/African Press Organization (APO)/ — Alors que le conflit armé et la violence s’intensifient dans certaines parties du Nigéria, le CICR et la Croix-Rouge du Nigéria répondent aux urgences, prenant en charge et évacuant les blessés et les morts, et venant en aide aux personnes contraintes de fuir. Ensemble, ils ont acheminé des secours à quelque 50 000 déplacés et autres personnes vulnérables au cours des cinq premiers mois de l’année.
« Le conflit qui sévit dans le nord-est du Nigéria s’est intensifié ces derniers mois, alors que d’autres régions connaissent une recrudescence des tensions et de la violence armée. Le nombre de personnes tuées, blessées ou déplacées augmente, et des attaques ou enlèvements prennent pour cibles des enfants », déclare Zoran Jovanovic, chef de la délégation du CICR au Nigéria. « Les personnes déplacées, dont le nombre ne cesse d’augmenter, cherchent refuge dans les villages, les États et les pays voisins, et sont souvent prises en charge par des communautés d’accueil. »
Les affrontements intercommunautaires entre agriculteurs et éleveurs dans le centre du pays se multiplient, poussant les habitants à fuir et détruisant leurs moyens de subsistance.
L’accroissement de la violence et les attentats perpétrés à Jos, Kano et Abuja exercent une pression sur les hôpitaux, dont certains ont besoin de matériel médical supplémentaire pour traiter l’afflux soudain et massif de blessés. « Toutes les parties impliquées dans les violences doivent épargner la vie des civils et leurs biens », ajoute M. Jovanovic.
Le CICR, en coopération avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge de la région, fait tout son possible pour apporter une assistance humanitaire – des soins médicaux et des secours d’urgence – aux victimes du conflit, tant au Nigéria que dans les pays voisins, en particulier au Niger.
Les blessés reçoivent des soins indispensables à leur survie
Quelque 1 190 personnes blessées durant les violences armées dans le nord du Nigéria et dans la capitale Abuja ont reçu des soins d’urgence de la part de secouristes formés par le CICR et la Croix-Rouge du Nigéria.
« Ces derniers mois, nous avons fait 50 dons de matériel chirurgical et de secours d’urgence à 17 hôpitaux et structures qui dispensent les premiers soins aux communautés qui n’ont pas d’autre accès aux services de santé », explique Bernadette Gleeson, qui dirige les programmes chirurgicaux et de premiers secours du CICR au Nigéria. « Une équipe chirurgicale du CICR pleinement fonctionnelle est prête à intervenir à tout moment pour aider à prendre en charge et traiter les personnes blessées par armes à feu ou engins explosifs. Après l’attentat perpétré sur un marché de la ville de Jos en mai dernier, elle a aidé à traiter plus de 30 patients admis à l’hôpital spécialisé de l’État du Plateau. »
Fournitures de vivres aux plus démunis dans le nord-est du pays
Pendant six mois jusqu’en mars 2014, 250 veuves de Maiduguri (capitale de l’État de Borno) et aux alentours qui ont perdu leur mari dans le conflit ont reçu une aide alimentaire mensuelle pour elles et leurs familles.
Les 1 500 personnes qui ont bénéficié de cette aide ont pu ainsi économiser de l’argent et le consacrer notamment à la santé, à l’éducation et aux vêtements. Plus de 150 veuves ont économisé suffisamment d’argent pour créer de petites entreprises, et continuent de recevoir de l’aide et des conseils du CICR à cet effet. À compter de juillet 2014, 950 autres veuves devraient bénéficier de ce programme.
« Grâce à cette aide, la santé de mes enfants a pu s’améliorer, ôtant un lourd fardeau de mes épaules. L’argent que j’aurais dû dépenser pour la nourriture m’a permis d’acheter de nouveaux cartables et des chaussures à mes trois enfants et de commencer à élever des volailles », explique Yatata, l’une des veuves ayant bénéficié d’une aide du CICR en collaboration avec les deux Associations d’aide aux veuves musulmanes et aux veuves chrétiennes de Borno.
L’accès aux personnes touchées par le conflit dans les villages du nord-est du pays demeure néanmoins toujours difficile. Le CICR et la Croix-Rouge du Nigéria ont évalué les besoins de 1 800 autres personnes déplacées dans l’État de Borno, mais n’ont pas réussi à leur fournir des vivres et des articles ménagers de première nécessité faute de sécurité dans la région. « La détérioration de la sécurité est le principal obstacle à nos efforts visant à aider les personnes qui subissent les effets au jour le jour du conflit et de la violence », précise M. Jovanovic.
Secours d’urgence pour les personnes touchées par la violence intercommunautaire
« Nous avons acheminé par camion 76 000 litres d’eau à quelque 2 000 personnes déplacées qui ont trouvé refuge dans l’école primaire de Bondong à Kaura, État de Kaduna, pendant un mois », explique Angelina Adler, qui supervise les programmes d’approvisionnement en eau du CICR au Nigéria. « Nous avons ainsi pu couvrir leurs besoins en eau potable et en eau de cuisson, et nous avons creusé un puits dans la cour de l’école pour les personnes déplacées et les communautés d’accueil. »
Quelque 15 000 personnes déplacées ont reçu des vivres, alors que la distribution de secours sous forme d’abris, d’articles d’hygiène et ustensiles ménagers, par le CICR et la Croix-Rouge du Nigéria, a permis d’améliorer les conditions de vie de 8 500 autres personnes.
« Certaines familles déplacées ont été en mesure de négocier avec les communautés locales dans les régions fertiles du centre du pays pour utiliser des terres agricoles afin de planter leurs propres cultures et nourrir leurs familles », déclare Janet Angelei, responsable du programme de sécurité économique du CICR au Nigéria. « Environ 24 500 familles ont reçu suffisamment de semences de maïs et d’engrais pour cultiver un hectare de terrain, ce qui augmente leur production de 40%. »
Visites aux personnes détenues en relation avec le conflit et la violence
Au cours des cinq premiers mois de 2014, le CICR a visité plus de 20 lieux de détention relevant de la police nigériane, de l’armée nigériane et du ministère de l’Intérieur. Lors des visites, les collaborateurs du CICR ont évalué le traitement réservé aux détenus et leurs conditions de détention, puis présenté un rapport confidentiel, et, le cas échéant, fait part de recommandations d’amélioration aux autorités détentrices. Le CICR a aussi amélioré les conditions de vie des détenus dans les postes de police et les prisons en distribuant des couvertures, des moustiquaires ainsi que des articles d’hygiène et de loisirs.
« Le CICR poursuit son dialogue avec les autorités afin de pouvoir visiter toutes les personnes détenues dans le cadre du conflit qui sévit dans le nord-est du Nigéria, quel que soit le lieu de leur détention », déclare Monique Crettol, coordonnatrice du CICR chargée des activités de protection au Nigéria.