Top c’est parti! Comme l’avait annoncé le président de l’Union Musulmane du Togo (UMT) jeudi dernier ; le jeûne du ramadan a officiellement débuté ce vendredi 24 mars sur toute l’étendue du territoire. Et si cette pratique n’est généralement pas aisée à observer, elle l’est encore moins cette année avec la crise sanitaire qui prévaut. Les concernées s’expriment sur la question.
Pour les musulmans d’ici et d’ailleurs, le jeûne ou encore le carême de cette année a tout d’exceptionnel. De l’interdiction de rassemblement à la mosquée en passant par la flambée des prix des denrées alimentaires, le carême musulman de cette année est difficile à tous les niveaux. Toutefois, le courage et la résilience doivent prévaloir, « la pandémie du coronavirus ne devrait pas être un motif pour ne pas observer le jeune », a martelé le président de UMT El-Hadj Inoussa Bouraïma. Ceci, beaucoup l’ont compris visiblement.
C’est le cas de Moustapha un commerçant au grand marché que nous avons accosté. Pour ce dernier, tout n’est une question de foi. La foi l’aide a surmonté cette dure épreuve.
« Cette année le carême est spécial mais quand on a la foi on voit toujours le meilleur dans chaque situation ce qui nous permet de rester positif. »
La crise sanitaire a non seulement rendu impossible les activités et célébrations habituelles qui accompagnent ce mois mais aussi supprimé « le partage », l’essence même de cette tradition. « C’est un mois de partage et de bénédiction. Bon nombre de dons s’opèrent dans les mosquées, chose qui serait pas possible cette année au risque de contamination et c’est les plus pauvres qui en pâtissent » a-t-il expliqué avant d’interpeler l’Etat : « l’Etat togolais doit y remédier en procédant au partage un peu partout sur toute l’étendue du territoire ; soit désinfecter les mosquées et autoriser les rassemblements à la mosquée au moins deux fois dans la semaine pour que les donataires habituelles fassent leurs dons aux démunis »
Fridaus, une musulmane que nous avons abordée quant à elle ne trouve pas une si grande différence entre le jeûne de cette année et celui des années antérieures. « Le jeûne de cette année se passe plutôt bien pour moi. Il n’y’a pas une si grande différence, à part l’interdiction de rassemblement à la mosquée. Cependant je déplore juste la hausse des prix des denrées alimentaires, chose fréquente quand nous entrons dans ce mois. Toutefois, on aurait souhaité que pour cette année exceptionnellement, au vue de la pandémie, qu’on revoit sérieusement le prix des denrées essentiels pour nous à savoir le sucre, les fruits légumes, et autres… »
Rappelons que le carême musulman est un jeûne que les musulmans observent un mois avant Aïd al-Fitr qui est la fête de fin du carême. Il faut par ailleurs noter que le jeûne du ramadan est une obligation divine et morale pour tout musulman majeur jouissant de ses facultés physiques et mentales.
Le jeûne du mois de Ramadan constitue l’un des cinq piliers de l’islam. Au cours de ce mois, les musulmans ayant l’âge requis selon les courants de l’islam ne doivent pas manger, boire, fumer, ni entretenir de rapport sexuel de l’aube au coucher du Soleil.
Même si les experts annonçaient une maîtrise de la pandémie à la fin du semestre, aucun remède n’a été officiellement approuvé par l’OMS. Le covid-organic, remède trouvé par malgaches dont l’efficacité a été prouvée par le président malgache, Andry Rajoelina, ne fait toujours pas l’unanimité.
Pour rappel, selon les dernières mises à jour, le Togo est à 99 cas confirmés, 62 cas guéris ; 31 cas actifs et 6 décès.
Diane Olobi