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Microfinance : Ramanou appelle à la vigilance

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Photo DG wages

Le monde des microfinances a de l’avenir au Togo, en raison de l’engouement manifesté par les populations, les actions du gouvernement et le travail de fond mené par les institutions. Celui qui est le mieux place à parler des IMF n’est autre que le patron de WAGES, une institution qui rassemble aujourd’hui 242 000 bénéficiaires. Nassirou Ramanou également Président de l’Association des Professionnels des Institutions de Micro finance (APIM) à travers cette interview, nous explique le fonctionnement des IMF au Togo et revient sur l’importance de l’introduction par le gouvernement du Fond National de la Finance Inclusive FNFI.

La vie de l’association qu’il dirige et de WAGES, son institution est aussi passée au peigne fin. Le Président n’a pas manqué de dénoncer les individus qui abusent de la naïveté des populations en leur soutirant de l’argent au nom d’institutions de microfinances illégales. Il encourage le gouvernement à redoubler d’effort pour empêcher ces personnes de spolier les pauvres populations.

Interview de Soumanou Nassirou, DG de Wages et Président de l’APIM en intégralité.

 

Ramanou Nassirou Bonjour, vous êtes Président de l’Association Professionnelle des Institutions de Microfinance au Togo (APIM). L’édition 2014 de la semaine de la Microfinance est rentrée dans l’histoire depuis le 17 octobre dernier, que peut-on retenir M. le Président de la semaine financière?

La semaine de la Microfinance édition 2014 a connu une participation des experts internationaux, des partenaires techniques et financiers et a été très riche en enseignements. Elle a permis aux autorités notamment le Ministère du Développement à la Base, de l’Artisanat et de l’Emploi des Jeunes et le Ministère de l’Economie et des Finances et aussi aux Institutions de Microfinance (IMF) et leurs partenaires techniques et financiers, de débattre autour des thématiques cruciales comme l’inclusion financière, la transparence, la performance financière et sociale et l’assainissement du secteur. Elle a permis entre autres de définir les grandes orientations pour apporter des ressources financières adaptées aux exclus du système financier traditionnel, contribuant ainsi à améliorer leurs conditions de vie. Par ailleurs, il a été rappelé aux IMF, la nécessité pour tous d’œuvrer pour le respect des normes prudentielles du secteur.

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Cette édition a eu un cachet spécial avec l’appui du gouvernement, ce qui n’est pas fortuit compte tenu de l’avènement du FNFI. Qu’est ce que ce fonds apporte de nouveau dans le monde de la microfinance au Togo?


Le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) est un fonds destiné à servir de levier aux institutions de microfinance pour atteindre les exclus du système financier classique, où qu’ils se trouvent pour leur permettre d’exercer des activités génératrices de revenus en vue d’une réduction du niveau de pauvreté dans notre pays. Se faisant, il favorise l’inclusion financière à travers son ciblage, et permet de toucher une catégorie sociale laissée sur les carreaux et renforce la capacité institutionnelle des IMF partenaires.

Effectivement, la présence du Ministère de la Prospective et de l’Evaluation des Politiques Publiques, du Ministère de l’Environnement et des Ressources forestières, du Ministère de l’Action Sociale, de l’ancien Ministre de la microfinance du Benin, etc. aux côtés de leurs pairs Ministre du Développement à la Base, Ministre de l’Economie et des Finances et la présence des délégations des Experts des pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est a rehaussé l’éclat de l’évènement lui donnant ainsi une envergure internationale.


Et par rapport à son premier produit APSEF, quel bilan faites-vous en tant que Directeur d’une institution de Microfinance ?

Le produit APSEF du FNFI est caractérisé par un crédit maximal de 30 000 FCFA remboursable en 6 mois. Ce produit a connu un engouement des populations à la base et à ce jour, 210 000 femmes et hommes sont servis par l’ensemble des IMF partenaires en moins de 5 mois.

Eu égard à ce résultat, c’est avec bonheur que nous disons que le bilan est positif et il le sera davantage quand nous évaluerons les impacts sur les bénéficiaires.

On ne parle aujourd’hui que du FNFI et de son produit APSEF qui sera bientôt accompagné d’un second produit, cette émergence du FNFI et la grande publicité autour de ses produits ne risque t-il pas de plomber la vulgarisation des produits traditionnels mis à la portée de la clientèle par les 18 IMF retenus par l’Etat dans le cadre de la finance inclusive?

(Sourire) Je ne vois pas les choses sous cet angle. La cible du FNFI étant une cible spéciale que les IMF avaient du mal à servir par le passé, le fait de s’intéresser à elle, la préparerait à mener des activités, à se développer et naturellement à accéder aux produits traditionnels des IMF. C’est comme sur une échelle où on démarre par le premier niveau et on atteint le dernier niveau de marche. Comme tel et en résumé, les bénéficiaires du produit APSEF constituent un véritable vivier pour les IMF. Soulignons aussi que le FNFI aide les IMF à étendre leur zone d’intervention et couvrir toute l’étendue du territoire national.
Le secteur de la Microfinance s’est développé rapidement au Togo avec son lot de conséquences pour la clientèle, que faites-vous en tant que Président de APIM-Togo pour assainir le secteur?

L’Association Professionnelle des Institutions de Microfinance (APIM) est un regroupement des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) légalement reconnus par les autorités de tutelle. Notre combat de tous les jours, est de veiller à ce que les membres respectent les textes et la déontologie du secteur amenant les institutions qui ne sont pas reconnues à l’être pour le bien de nos populations. Nous travaillons avec tous les acteurs à travers des formations en éducation financière pour une protection accrue des clients et une meilleure prise en compte de leurs besoins, et nous renforçons les capacités du personnel des IMF pour une meilleure professionnalisation du secteur. De même, nous collaborons avec les autorités en communiquant des informations permettant d’identifier les institutions de microfinance illégales et à prendre des mesures qui s’imposent.
Dénombre-t-on encore des IMF qui opèrent au Togo dans l’illégalité? N’existe-t-il pas un arsenal juridique pour réguler des personnes qui se donnent le vilain plaisir d’arnaquer les populations ?

Il existe encore des IMF opérant dans l’illégalité dans notre pays. L’arsenal juridique existe pour empêcher ces IMF de continuer par se sucrer sur le dos de nos pauvres populations et les procédures sont en cours pour leur application par les autorités de tutelle. Nous sommes heureux de dire que les autorités de tutelle sont à pied d’œuvre pour mettre fin à ces pratiques. C’est le lieu pour moi d’appeler les populations à la vigilance et à n’épargner qu’auprès des IMF ayant affiché le numéro d’agrément sur leur enseigne.
Vous êtes DG de WAGES et Président de APIM-Togo ; comment se porte votre institution et l’association que vous dirigez?

WAGES et APIM se portent très bien. WAGES compte au 30 septembre 2014, environ 242 000 bénéficiaires et un fonds propre représentant 16,27% de son actif total alors que la norme requise par la BCEAO est de 15%.

APIM renforce son encrage institutionnel dans le pays, défend le secteur et contribue énormément à sa professionnalisation et nous restons sereins pour l’avenir.
WAGES a entamé depuis un certain moment, une expansion pour couvrir les zones les plus reculées du pays, dites-nous dans combien de préfectures vous assurez à ce jour, la visibilité de votre institution et combien d’agences vous disposez sur toute l’étendue du territoire?

A ce jour, WAGES compte 20 agences, couvre 28 préfectures sur les 35 et opère dans toutes les régions économiques du TOGO. Notre vision est de devenir une institution de micro finance pérenne et modèle au Togo, et participer de manière active au développement socio-économique de la communauté de base et de servir les populations économiquement actives partout où le besoin se fera sentir, dans les chefs-lieux de préfecture, les cantons, les villages et les hameaux les plus reculés.

Monsieur le Président Merci

 

Je vous remercie

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