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MAROC: Le vin monte en gamme

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Malgré les interdits liés à l’islam, la production de vins de qualité augmente au Maroc, tout comme la consommation.

Des vignes s’étendent à perte de vue sous un chaud soleil près de Casablanca, dans l’un des plus anciens domaines viticoles du Maroc, un pays où malgré les interdits liés à l’islam, la production de vins de qualité augmente, tout comme la consommation. « Le Maroc produit aujourd’hui de bons vins, essentiellement pour le marché intérieur, mais une partie de cette production est destinée à l’export, en France notamment », explique ce responsable du domaine Oulad Thaleb, d’une superficie de 2 000 hectares, situé à 30 km au nord-est de Casablanca, cité par l’AFP.

À ce jour, près de 400 000 hectolitres de vin, dont plus de 50% de qualité supérieure, sont produits chaque année au Maroc. L’écrasante majorité (environ 85%) est consommée localement. Avec plus de 40 millions de bouteilles par an, le Maroc fait même partie des grands producteurs de la région, non loin derrière le voisin algérien (environ 500 000 hectolitres par an).

Boulaouane, Benslimane, Berkane, Guerrouane… En tout, le Maroc compte désormais 14 appellations d’origine garantie (AOG), cultivées essentiellement dans l’arrière-pays de Casablanca et vers Meknès (centre). Sans compter une appellation d’origine contrôlée (AOC),les « Côteaux de l’Atlas ». En mars 2012, une Association des Sommeliers du Maroc a même vu le jour à Marrakech, regroupant une vingtaine de professionnels.

Des vins « virils et chauds »

Introduite il y a près de 2 500 ans, la vigne marocaine a connu un pic de production au temps des protectorats français et espagnol, le royaume servant de refuge pour des viticulteurs touchés par la maladie du phylloxera. La production était destinée presque entièrement à l’étranger car peu nombreux étaient les Marocains qui consommaient du vin. Dans les années 50, la production a même dépassé les trois millions d’hectolitres, avant de s’orienter vers le qualitatif. Aujourd’hui, dans un domaine comme Oulad Thaleb, « la plus ancienne cave du royaume encore utilisée », le Maroc mise sur la qualité. L’un des grands crus de la maison est décrit comme un « vin viril et chaud ». Ces progrès se font pourtant dans un environnement sensible, alors que la vente d’alcool est interdite aux musulmans par la loi marocaine.

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Dans les faits, aucune condition n’est exigée par les supermarchés commercialisant de l’alcool et les bars des grandes villes du royaume se contentent de faire profil bas. Selon des chiffres non officiels, l’activité viti-vinicole dans le royaume a en outre généré en 2011 des recettes fiscales de plus de 128 millions d’euros, et emploie entre 17 000 et 20 000 personnes.

L’an dernier, le gouvernement marocain, pour la première fois dirigé par des islamistes, a néanmoins décidé d’augmenter la taxe sur les boissons alcoolisées : de 450 dirhams (42 euros), elle est passée à 500 (49 euros) par hectolitre. Une augmentation qui ne semble pas avoir eu d’impact marquant sur la consommation au Maroc.

Jeuneafrique.com

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