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L’espace CEDEAO infecté par le virus électoral togolais

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(@independantexpress.net)

Les analystes bien avertis, l’avaient déjà prédit. Les derniers développements de l’actualité politique dans la sous-région leur donnent raison. Le Togo apparaît aujourd’hui comme un cancer qui atteint progressivement les autres pays de la sous-région ouest-africaine. Le passage vaille que vaille du régime de Faure Gnassingbé qui  rempile un quatrième mandat est désormais perçu par les Chefs d’État peu démocratiques comme une référence, un exemple à suivre, faisant reculer la sous-région de trente ans en arrière en matière de démocratie.

L’instance chargée d’organiser l’élection présidentielle en Guinée a proclamé le 24 octobre dernier, dans les conditions les plus déplorables, les résultats qui donnent vainqueur le président sortant Alpha Condé avec plus de 59% des suffrages exprimés. Sans pour autant revenir sur les conditions dans lesquelles cette élection a été organisée, la similitude avec le cas togolais est inquiétante. Les méthodes usitées par le régime du président Alpha Condé amènent des analystes politiques à faire le lien avec la dernière élection présidentielle au Togo.

La démarche était presque la même. Le quatrième mandat de Faure Gnassingbé est issu d’une modification constitutionnelle où la question de sa légitimé à l’élection présidentielle du 22 février s’est posée. Mais avec des institutions à la solde du régime, sa candidature a été retenue. Les conditions d’organisation de cette élection étaient peu orthodoxes amenant une frange des partis politiques de l’opposition à ne pas s’associer à ce qu’ils ont qualifié de mascarade électorale. Ceux qui se sont aventurés, n’avaient que des regrets au lendemain de la proclamation des résultats. Le régime s’est octroyé la majorité absolue dès le premier tour. Le candidat arrivé en deuxième position a été séquestré chez lui.

Et tout cela s’est produit sous l’œil complice de la communauté internationale qui sans équivoque a donné sa bénédiction pour un quatrième mandat de Faure Gnassingbé à l’époque où on profère sur tous les toits, démocratie, alternance, État de droit. Ils étaient nombreux, ceux qui voyaient dans ce quatrième mandat une menace pour la démocratie en Afrique de l’Ouest. Et les faits sont là aujourd’hui pour leur donner raison. Le cas guinéen qui s’est déjà produit, le cas ivoirien qui est en pleine préparation.

Le Togo aura inspiré Alpha Condé. A l’école du régime togolais, il a réussi. Arrivé au pouvoir comme un démocrate convaincu après avoir passé des décennies dans l’opposition, Alpha Condé à la fin de son deuxième mandat qui devrait en réalité être son dernier, a foulé au pied les valeurs démocratiques qu’il avait pourtant prescrites pendant toutes ses années passées dans l’opposition. Contre vents et marrées, il changea la constitution guinéenne à travers l’organisation d’un référendum, l’un des plus contestés en Afrique à l’ère actuelle.

Tout comme son homologue togolais, sa candidature a été jugée anticonstitutionnelle par la classe politique de l’opposition et les organisations de la société civile qui lui contestaient dans la rue. Malgré tout, les institutions guinéennes jugées acquises à la solde du régime, n’ont éprouvé aucune difficulté à valider sa candidature. Sans surprise, cette élection a été décriée dans son organisation. Cependant le président sortant est déclaré vainqueur. Son principal challenger est séquestré avant même la proclamation des résultats. Et comme toujours, la communauté dite internationale est toujours là dans son hypocrisie et accorde sa bénédiction à un troisième mandat. La  Côte d’Ivoire de Dramane Ouattara va également suivre le mauvais exemple.

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La guerre que le président ivoirien a livrée à la classe politique de l’opposition composée aujourd’hui de ses anciens alliés et de ses éternels adversaires politiques, tire ses origines dans le changement de la constitution. Arrivée au pouvoir par les armes, il s’est très vite montré comme un démocrate convaincu. Cependant l’actualité politique de la Côte d’Ivoire de ces derniers mois prouve le contraire. Alassane Ouattara est aujourd’hui à la quête d’un troisième mandat décrié partout dans le monde. Bien que sa candidature soit la pomme de discorde entre le pouvoir et l’opposition, les institutions du pays ont déclaré sa candidature recevable et légitime.

Malgré les contestations souvent réprimées dans le sang faisant donc des morts et des blessés, il tient fermement à son projet. Pour cela il est prêt à tout pour arriver à ses fins. Et tout comme les précédents, il a lui aussi bien affuté ses armes pour passer dès le premier tour peu importe le prix à payer. Et la communauté internationale reste hypocrite face à cette situation. Elle attend le bon moment pour venir jouer aux sapeurs-pompiers.

Certes, l’on se vantait que les pays de la CEDEAO excepté le Togo ont relevé les défis de la démocratie. Mais hélas! La mauvaise graine a fini par entacher les bonnes graines. L’obsession démesurée du pouvoir du régime togolais a fini par s’exporter dans les autres pays, ce qui fait reculer la sous-région en matière de la démocratie et les instabilités politiques gage du développement économique qui en découle. Il y a de quoi à s’inquiéter.

 

Amos DAYISSO

 

www.independantexpress.net

 

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