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Les ministres des pays de l’Afrique Centrale viennent de marquer un pas déterminant vers la création d’une économie verte, en particulier l’économie du bois

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KINSHASA, RDC, 30 octobre 2014/African Press Organization (APO)/ — Les organisateurs de la Conférence des Ministres de la CEEAC (http://www.ceeac-eccas.org) sur le Fonds pour l’Economie Verte en Afrique Centrale et la transformation structurelle de l’Economie des ressources naturelles ont annoncé aujourd’hui l’adoption par les ministres de la région du texte portant création du Fonds pour l’Economie Verte en Afrique Centrale.

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A l’ouverture de cette conférence, le vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants de la République Démocratique du Congo (RDC), M. Tambo Loaba, a annoncé une contribution de 3 millions de dollars de son pays pour le démarrage du Fonds pour l’Economie Verte en Afrique Centrale (FEVAC).

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« Concernant le financement du FEVAC, la République Démocratique du Congo soutient sa création et s’engage à verser une somme de 3 millions de dollars pour son démarrage dès 2015 », a déclaré, dans son discours, M. Loaba.

Cette décision représente un premier pas vers la mise en route effective d’une restructuration globale de l’économie de l’Afrique Centrale, autour du système de l’économie verte et en particulier de l’économie du bois.

«L’Afrique Centrale parvient aujourd’hui, pour la première fois, à faire entrer l’environnement dans la structure économique même des pays de la région», a souligné le Dr. Honoré Tabuna, Expert Valorisation biodiversité et Economie de l’Environnement, et coordonnateur de l’organisation de la Conférence. « Nous arrivons enfin aux étapes de conclusion et de mise en application pratique d’un processus entamé à Rio en 1992. Il nous faut désormais parler d’économie pour pouvoir mettre en place un nouvel équilibre de développement durable appuyé sur le système de l’économie verte en Afrique Centrale», a-t-il ajouté.

La conférence a réuni, du 27 au 30 octobre, à Kinshasa, les ministres des Finances, des Affaires Etrangères et des Forêts d’Afrique Centrale ainsi que de nombreux experts spécialistes de l’économie verte et de l’économie du bois.

Elle se tient sous l’égide de la CEEAC, dans le cadre du programme Ecosystèmes Fragilisés d’Afrique Centrale (ECOFAC) né d’une collaboration avec l’Union Européenne, qui apporte son soutien financier dans le cadre du Plan d’Action de l’UE sur l’application de la législation forestière, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT).

‘Un virage vers une économie verte représente un virage économique positif’

« L’économie du bois prend donc aujourd’hui une dimension de nature à convaincre les véritables décideurs des pays d’Afrique Centrale qu’un virage vers une économie verte représente un virage économique positif pour l’ensemble de l’économie de la région, »

La présence conjointe des ministres des forêts et des ministres des finances des pays d’Afrique Centrale est une opportunité nouvelle pour faire sortir l’économie verte des seules préoccupations des spécialistes de l’environnement et la faire entrer dans celles des économistes de chaque gouvernement.

Il faut relever que l’action des grands acteurs régionaux pour créer un nouveau « moteur » pour l’économie verte donne de la force aux pays qui luttent contre l’exploitation forestière illégale tout en favorisant la bonne gouvernance forestière. « Cet important mouvement pour l’économie verte, adossé à l’engagement révolutionnaire des ministres de Finances, apportera des changements régionaux et attirera des investissements pour aider les pays engagés dans le processus FLEGT et qui ont signé des accords de partenariat volontaires avec l’UE. »

Les Accords de partenariat volontaires (APV) sont des accords commerciaux bilatéraux entre l’UE et un pays exportateur de bois. L’élément essentiel de l’APV est l’élaboration et la mise en place par le pays partenaire d’un régime d’autorisation relatif au bois. Toutes les exportations de bois vers l’UE doivent être conformes aux exigences de ce régime. De plus, chaque pays de l’UE a la responsabilité d’empêcher la mise sur le marché́ de bois non accompagné d’une autorisation.

« L’objectif est de donner une voix plus audible aux ministres de l’environnement qui, jusqu’ici, n’obtiennent que la portion congrue des budgets, loin derrière les ministres en charge du commerce ou de l’énergie qui peuvent faire état de revenus générés par leurs activités. Il faut démontrer que les ressources naturelles vertes rapportent bien plus », précise pour sa part Aimé Nianogo, Directeur Régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’UICN.

L’économie du bois et l’impact des programmes de réglementation des marchés

Les questions liées au bois et à la forêt se placent en effet naturellement au cœur des processus de mise en place du Système de l’Economie Verte en Afrique Centrale : l’économie du bois, qui constitue depuis longtemps une porte ouverte vers les marchés internationaux, bénéficie actuellement des avancées majeures offertes par les programmes de réglementation des marchés tels que le Règlement Bois de l’Union Européenne mais également le Lacey Act aux Etats-Unis ou l’Australian Illegal Logging Prohibition Act.

Ces réglementations et les accords comme ceux du FLEGT ouvrent des marchés nouveaux, plus fiables, mieux contrôlés et dont les revenus peuvent être mieux répartis grâce à une meilleure gouvernance. Le changement de système économique que permet le développement de l’économie verte nécessite en effet des restructurations profondes de l’Etat. « Il s’agit là d’un des obstacles majeurs auquel les meilleurs volontés et les prises de position, même les plus sincères des décideurs, risque toujours de se heurter » regrette Aimé Nianogo, qui rappelle en outre la recrudescence actuelle de la corruption dans de nombreux pays d’Afrique.

Les ministres des forêts ont également une opportunité de convaincre leurs propres ministres des finances de la nécessité de prendre en compte toutes les questions liées à l’économie du bois et à son développement. Visiblement, elles ne sont pas uniquement des préoccupations nationales mais régionales, puisque tous les ministres des forêts de la région sont venus en discuter avec tous les ministres des Finances.

Transformer le modèle économique pour répondre aux problèmes de la région

L’un des objectifs majeurs pour les pays de l’Afrique Centrale est principalement de modifier un modèle économique qui repose largement sur les ressources naturelles issues du sous-sol : minerais, pétrole et gaz.

Ces ressources conduisent la région à une croissance largement positive, près de 6%, mais cette croissance ne profite pas à l’ensemble de la population. Certaines régions souffrent en effet d’un taux de pauvreté pouvant atteindre 70%.

« Nos études démontrent que l’économie du bois pourra peser de 3 à 8% sur les grandes économies de la région et que celle-ci générera un grand nombre d’emplois, une préoccupation majeure dans de nombreux pays de la région », argumente Nianogo.

La conférence a permis de statuer sur un certain nombre de projets destinés à former le maillage du système de l’économie verte et alimentés par le nouveau Fonds pour l’économie verte.

Ces projets répondent aux objectifs régionaux de développement de l’économie des ressources naturelles dans un cadre qui corresponde aux objectifs et aux recommandations établis au cours des 20 dernières années par les conférences de Rio et Rio +20. Ils permettent de développer des circuits économiques locaux, nationaux, régionaux et internationaux qui ouvrent des perspectives d’emploi à des populations qui en étaient exclues jusqu’ici.

« Les projets doivent être adoptés et répartis entre les pays selon leur intérêt pour les objectifs recherchés et non pas seulement selon ce qu’ils souhaitent individuellement en fonction de leurs capacités et des espoirs qu’ils ont d’en tirer des revenus, à terme », rappelle Aimé Nianogo. « Il faudra sans doute aider les pays moins dynamiques ou ne possédant pas l’expertise nécessaire pour établir des projets solides afin qu’ils profitent, eux aussi, d’une évolution qui doit atteindre la région entière ».

Le texte adopté à Kinshasa sera présenté à la conférence de Ndjamena, au Tchad, où les chefs d’Etat pourront s’engager sur les mesures précises et concrètes qu’il contient.

Distribué par APO (African Press Organization) pour la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).

Contact presse :

Gildas Parfait DIAMONEKA

Communication ECOFAC V – CEEAC

Skype: gdiamoneka

Courriel: gildas_parfait@yahoo.fr

GABON Tel: (+241) 01 44 22 09

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) (http://www.ceeac-eccas.org) comprend dix Etats membres : l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Congo Démocratique, le Gabon, la Guinée Equatoriale, Sao Tome & Principe et leTchad.

http://www.ceeac-eccas.org/index.php/fr/

AIDE MEMOIRE

Les pays africains font face à une période critique de leur développement. Déjà confrontés à la pauvreté et au chômage persistant, ils font face à la dégradation environnementale de nombreux secteurs de production. Ces défis représentent cependant des opportunités de changement.

L’économie verte ouvre la possibilité de mobiliser des ressources pour un développement générant peu d’émissions de gaz à effet de serre et capable de résister au changement climatique.

En 2010, six des dix pays ayant la plus forte croissance économique dans le monde étaient en Afrique et un septième pourrait s’y ajouter dans les 5 ans à venir. Malgré cela, le continent africain continue à faire face à une pauvreté persistante et à un faible niveau de développement humain.

Malgré cette croissance élevée, la création d’emplois reste un défi majeur pour le développement durable en Afrique, en particulier parmi les jeunes et les femmes.

L’exploitation forestière, l’agriculture, l’exploitation minière et l’industrie de la pêche représentent 80% des emplois. L’économie verte doit maintenir ce capital naturel, source de nombreux emplois pour les africains et attrait principal pour l’industrie du tourisme qui emploie déjà 6,3 millions de personnes à l’échelle du continent.

Les bénéfices attendus à court terme de l’exploitation de ces ressources ne doivent pas être obtenus au risque de réduire le potentiel de croissance et de développement à long terme.

Le changement climatique se ressent déjà lourdement en Afrique, avec des évènements météorologiques plus intenses, plus graves, qu’il s’agisse de sécheresses, d’inondations ou de tempêtes. Les zones côtières sont vulnérables au risque d’élévation du niveau des mers.

L’Afrique est particulièrement vulnérable à ces effets mais une large part de la population n’a pas les moyens de s’y adapter, d’autant plus que de nombreuses cultures sont déjà pratiquées à la limite de leurs tolérances climatiques naturelles.

L’économie verte peut réduire ces risques environnementaux en favorisant les investissements en faveur de la préservation des ressources ainsi que de l’amélioration durable des ressources naturelles.

Les produits et les services issus de la forêt sont la source des revenus de plus d’un milliard de personnes, la majorité d’entre elles vivant dans les pays en voie de développement.

Si les grumes, le papier et les fibres fournissent une fraction du PIB, les produits dérivés des écosystèmes de la forêt possèdent une valeur économique significative, estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Un investissement de 40 milliards de dollars par an entre 2010 et 2050 en faveur de la reforestation et de la conservation des forêts pourrait augmenter de 20% la valeur ajoutée de l’industrie forestière tout en améliorant le stockage de carbone dans ces forêts de 28% par rapport aux pratiques actuelles.

Des écosystèmes biologiquement riches fournissent un refuge, de la nourriture, des emplois, de l’eau, des médicaments, en même temps qu’ils garantissent la sécurité à plus d’un milliard de personnes, tout en régulant notre climat.

La transition vers une économie verte crée de nouveaux emplois qui, au fil du temps, excèdent les pertes en la matière dans le système traditionnel.

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