LE TOGO LIMOGE SES CADAVRES CE 14 JUILLET
Le 14 juillet, c’est la date butoir choisie par les autorités pour faire virer les cadavres de la morgue du CHU Sylvanus Olympio de Lomé. L’information a surpris autant les personnels des hôpitaux que les parents des défunts dont les corps sont admis à la morgue. Ceux-ci ont juste une semaine donc pour chercher des places...
Le 14 juillet, c’est la date butoir choisie par les autorités pour faire virer les cadavres de la morgue du CHU Sylvanus Olympio de Lomé. L’information a surpris autant les personnels des hôpitaux que les parents des défunts dont les corps sont admis à la morgue. Ceux-ci ont juste une semaine donc pour chercher des places dans d’autres morgues pour continuer à conserver leurs morts.
Selon le ministre togolais de la santé dans un communiqué rendu public, le limogeage des cadavres obéit au programme de redynamisation du secteur de la santé. Un programme lancé en pompe par le Chef de l’Etat togolais. Ce programme est improvisé pour faire face à une situation de malaise généralisé dans les centres de santé du Togo laissés à l’abandon depuis plusieurs années.
Du CHU aux dispensaires, le désarroi est perceptible. Manque de matériels adéquats et du minimum pour les soins des malades, absence de réactifs, pas de scanner ni d’appareils de radiographie.
A la maternité, les femmes accouchent à la queue leu leu à même le sol, dans des conditions d’hygiène dénoncées par les patients et le personnel de santé.
Paradoxalement, c’est dans ce bain de décrépitude que nagent la corruption et le mépris des malades. Vol de médicaments, népotisme dans les recrutements, affectations punitives, bref, le secteur de la santé au Togo est dans un état comateux, agonisant.
C’est donc face à ce délabrement longtemps négligé que le Président togolais a lancé le programme dénommé assainissement de la gestion fondée sur l’approche contractuel.
Ce sont des gros mots auxquels les togolais sont habitués puisqu’à la fin, les fonds alloués à ces genres de programmes, budgétivores pour la plupart des temps, atterrissent dans les poches des coordonnateurs, en toute impunité et au grand dam des bailleurs.
La preuve pour un programme qui se veut ambitieux, il est curieux qu’il prenne pour point de départ, la morgue où le ministre Mijiyawa de la santé lance l’ultimatum aux parents des défunts qui séjournent à la morgue de la évacuer manu militari.
Et c’est la date butoir choisie qui ne saurait laisser indifférent le français lambda : Le 14 juillet. Curieuse coïncidence.
Carlos KETOHOU