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Togo: PNP et militants dans la ligne de mire

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Plus rien ne semble arrêter le régime togolais dans sa volonté de conservation du pouvoir. Si les opposants ne sont pas envoyés en exil ou empêchés de rentrer dans leur pays, ils sont tout simplement arrêtés et jetés en prison. C’est ce qui semble se lire dans les agissements des dirigeants togolais. Le dernier acte posé en date est l’arrestation la semaine dernière de 3 membres du PNP dont le conseiller spécial du président national du parti. Un acte qui laisse sentir une campagne de décapitation du parti au cheval.

Si le Togo n’est pas une dictature, cela lui ressemble. Et comme mode opératoire dans ces genres de régime, le musèlement de toutes contestations et contestataires. Après avoir empêché l’ancien ministre de l’administration territoriale Akila Esso Boko de rentrer au pays, ou après avoir poussé Tikpi Atchadam, président du Parti National Panafricain à l’exil,  c’est une véritable opération de décapitation qui visiblement est orchestrée contre les autres membres de ce parti restés au Togo pour tenter de maintenir le flambeau de la lutte à en croire certains analystes politiques.

Ainsi donc depuis le samedi 20 avril 2019, Ouro Djikpa Tchatchikpi, conseiller spécial du président national du Parti National Panafricain PNP est dans les mailles de la gendarmerie. Il sera déféré quelques jours plus tard à la prison civile de Lomé. Et ce sont les éléments du Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC) de la Gendarmerie nationale qui sont venus le cueillir dans sa maison au quartier Agoè.

Lundi et mercredi dernier, Ouro Djikpa Tchatchikpi était devant le juge. Même si pour l’heure rien ne filtre de sa comparution, les informations font état de ce que  plusieurs charges sont retenues contre lui. On pourrait noter entre autres, trouble à l’ordre public, rébellion ou encore  groupement de malfaiteurs. Et selon les informations, ‘’un dossier consistant aurait été constitué contre le parti et Tikpi Atchadam, son leader’’.

Il faut signaler qu’avant l’arrestation de Ouro Djikpa, d’autres membres du parti National Panafricain  PNP étaient déjà arrêtés au lendemain des manifestations  du 13 avril dernier  lancé par  cette formation politique.  Il s’agit en effet  de Gueffé Nouridine et Kéziré, convoqués au SCRIC, puis déposés à la prison civile de Lomé.

‘’Au moment où il est demandé au pouvoir de libérer les détenus politiques, il se donne le vilain plaisir de mettre d’autres en prison. Un vrai contraste’’, nous confie un acteur de la société civile.

L’arrestation de ces membres du PNP fait réagir l’opposition togolaise notamment la C14  qui condamne ces arrestations et exige la libération de ces personnes. Elle a fustigé également la violation du droit des citoyens à manifester.

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Visible, à travers cette opération, c’est tout l’opposition et ses militants qui sont dans le viseur du système. C’est pourquoi aujourdhui, les activistes qui ont été arrêtés et qui ont recouvré la liberté ne semblent plus se prononcer sur la situation politique du pays. v(est le cas de Marcel Eza du mouvement Noubouéké. Ceux qui sont sur le terrain, notamment les militants des partis d’opposition vivent avec la peur au ventre. C’est notamment les défenseurs des droits de l’homme et les acteurs de la société civile. ceux qui sont pourchassés et qui ont pris la fuite sont attendus de pied ferme. C’est entre autres le commandant Akila Esso Boko et Olivier Amah mais aussi de jeunes activistes de l’opposition : Evu Koffi Wisdom, Akagbe Kodjotsè Mawuli, Gnagblodjro Kokou tous activistes du PNP qui sont sur le chemin de non retour. Le pouvoir envoie même jusqu’au Ghana voisin rechercher les militants de l’opposition qui ont fui le pays par crainte de se faire torturer.

Selon des analystes, le comportement du régime actuellement n’est autre qu’une façon de se créer un boulevard pour 2020 en écartant toutes forces d’opposition sur son chemin. Pour ceux-ci, le pouvoir est en train de montrer sa panique et c’est une aubaine pour l’opposition togolaise et le peuple d’intensifier les actions pour mettre fin au régime Gnassingbé père et fils.

Richard AZIAGUE

 

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