La supposée « mort » de Faure vue par Jeune Afrique
Les rumeurs ont circulé il y a une dizaine de jours dans tout le Togo voire dans le monde entier. Ces rumeurs indiquaient que le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, en visite officiel en Israël, est mort. Ce qui s’est avéré être un gros mensonge.
L’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique » est revenu sur le sujet dans sa parution N°2709 de cette semaine. Et à l’instar de certains Togolais, ce journal estime, en des termes à peine voilés, que la circulation de ces rumeurs aurait été entretenue par le régime de Lomé lui-même.
D’après François Soudan, rédacteur en chef de Jeune Afrique, ce virus de la rumeur est quelque chose qui est fréquent sur le continent.
« On se souvient du président Abdel-Aziz Boutéflika qui a été donné mort pendant pratiquement deux semaines en 2006. On se souvient aussi de Paul Biya dont on a annoncé la mort en avril 2004 alors qu’il était en villégiature en Suisse pendant 12 jours. Finalement il est rentré à Yaoundé, et avec gourmandise, il a prononcé cette petite phrase de quelques mots : ‘’le fantôme vous salue bien’’ », a-t-il indiqué.
Selon François Soudan, les présidents africains font maintenant usage de ce type de rumeur pour avoir à leur retour un accueil triomphal. Ce qui a été le cas du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et aussi celui du Togolais Faure Gnassingbé. Et au rédacteur en chef de Jeune Afrique d’ajouter que les chefs d’Etat font aussi délibérément usage de ces rumeurs pour tester la loyauté de leur entourage souvent chancelante en période d’incertitude.
Le régime de Lomé a exploité la situation jusqu’au bout. Après Lomé, Faure Gnassingbé a eu droit à un autre bain de foule en fin de semaine dernière dans la partie septentrionale du pays. A Kara, des femmes, visiblement déchainées, lui ont dressé leurs pagnes sur le sol afin qu’il passe dessus. Des pratiques qui rappellent les vieux temps du culte de la personnalité.
Rodolph TOMEGAH