KARA: CALVAIRE POUR LES GÉNIES DU BEPC

L’excursion a tourné au vinaigre à Kara avec les meilleurs élèves admis au BEPC. En lieu et place d’une colonie de vacances méritée pour ces jeunes enfants qui se sont distingués par des fortes moyennes au BEPC, le gouvernement leur a plutôt servi une sortie plombée de maltraitance, de famine et de punition. On se demande comment et pourquoi les enfants, qui n’avaient aucun moyen de se défendre on subi cette punition baptisée opération devant servir à encourager les réussites à l’école, comme pour confirmer que l’éducation demeure le parent pauvre des soucis des autorités togolaises.
Visages amaigris et émaciés, allure physique pâle et anémiée, faiblesse généralisée avec des séquelles de paludisme menaçant, c’est comme cela, plus la moitié des 342 élèves dont 157 fillettes considérés comme les meilleurs du Togo sont revenus à leurs parents.
Beaucoup ont regretté avoir accepté de subir ce qui est convenable d’appeler odyssée de chemin de croix.
Déjà au rassemblement le 26 aout devant le palais des congrès pour le départ, les signes avant coureurs étaient perceptibles.
On a demandé aux enfants de se présenter déjà à 7h pour les soumettre, debout, a des formalités d’appel et d’enregistrement longues sans se soucier de l’état dans lequel ils étaient arrivés. Pas d’eau, pas même de jus de fruits ou de sandwichs pour sauver la faim à ceux qui n’avaient pas eu l’occasion de prendre un petit déjeuner avant d’arriver.
C’est par là que le calvaire a commencé. Ils ont été ensuite jetés dans les bus pour la destination de Kara où les promesses d’activités lucratives, de visites de sites touristiques et des jeux et découvertes diverses étaient faites.
L’initiative ne souffre d’aucune carence. Elle est louable. Celle qui consiste pour le gouvernement de répertorier tous les élèves admis au BEPC avec de fortes moyennes de bénéficier d’un programme spécial d’encouragement. D’après nos informations, c’est le ministère des enseignements primaires et secondaires et du développement à la base, chargé de la jeunesse qui sont porteurs de l’initiative.
Parmi ces centaines d’enfants âgés entre 14 et 18 ans, il y avait des doués, des cracs et même des surdoués.
Des moyennes de 17, 18, jusqu’à 19 sur 20 étaient enregistrées. Ce sont des talents qu’on devrait ménager, encourager, porter avec le plus grand soin.
Mais, l’excursion de Kara à été une catastrophe, un véritable scandale. Pour preuve, pour les 10 jours de séjour et de ballades dans les localités de la préfecture de la Kozah pour le compte du programme, l’argent de poche pour tout le séjour donné aux enfants talentueux était de 1500 FCFA, environ 2 Euro pour tout le séjour. Le calcul mathématique nous donne la moyenne de 150 F CFA par jour par enfant. C’est incompréhensible. Et si au moins avec cet honoraire insultant, le programme s’était donné le minimum de peine de bien traiter les enfants, on aurait pu conclure que l’argent a été investi dans les petits sont de restauration. Là encore, les enfants ont souffert le martyr.
Le petit déjeuner réduit à un demi-pain avec un thé collectif à la couleur de la chaux vive était servi autour de 8 heures. Tant pis pour les distraits qui ne répondent pas à ce rendez-vous de thé. Ils n’auront l’occasion de se rattraper qu’autour de 14 heures pour le repas de midi. Là également, la composition n’est pas fameuse. Boule d’akassa, piment rouge, un morceau de poisson frit et dans le meilleur des cas, du riz avec des morceaux choisis de la viande de poulet.
Les enfants nous ont confiés que la quantité était regrettable. Une cuillerée, une boule, et c’est tout.
A côté de cette restauration punitive, les encadreurs imposaient des chants et danses et plusieurs activités qui faisaient dépenser de l’énergie qui ne sera pas récupérée. Le soir, c’est la corvée du diner avec les mêmes menus. Obligés, les enfants subissent le calvaire avant d’aller au lit. Nombreux, 342, ils étaient entassés dans les chambres d’internat du collège Chaminade pour ceux qui avaient eu de la chance. Le reste était placé dans les classes de cours.
Voilà dans quelles conditions les leaders de demain qui ont brillé à l’examen du Brevet ont été mis par le gouvernement.
Beaucoup ont juré ne plus jamais répondre, ni encourager ce genre de randonnée. Beaucoup de cas de maladies dues à l’alimentation et à l’hébergement ont été signalés.
Le programme d’après nos informations a été organisée dans la plus grande improvisation, c’est pourquoi, aucune assurance ne couvrait les centaines d’enfants dont les parents, qui avaient fait confiance à leur gouvernement ont pris le risque d’exposer.
Pour consacrer le forfait, les responsables du programme ont supposé récompensé les meilleurs des meilleurs élèves.
Pour le super-cracs qui a totalisé 19,69 de moyenne, il n’a reçu qu’une tablette, marque chinoise, bien entendu, un vélo et quelques fournitures scolaires.
Les autres devraient se contenter des cahiers, stylos, règles sans grands couts.
L’on n’a évoqué aucune disposition de bourse d’études pour encourager les enfants, ni aucun moyen spécial pour soutenir cette émergence particulière.
Les enfants ont été tout simplement déçus, alors qu’ils n’avaient pas demandé, ni eux, ni leurs parents de se faire offrir une quelconque excursion pour les récompenser.
Le principe de la bonne gouvernance recommande qu’on retrouve les auteurs de cette pagaille. Quel budget a été affecté à ce programme, comme il a été dépensé et pourquoi les enfants, des être vulnérables ont été exposés à des sévices du genre, alors qu’ils ne l’avaient jamais demandé.
Les ministères de l’enseignement primaire et secondaire et du développement à la base ont la responsabilité d’éclairer l’opinion pour faire éviter à l’avenir ces genres de traitement infligés, surtout aux enfants. En définitive, c’est la fastidieuse conséquence du péril dans l’éducation constamment dénoncé par les syndicats et les enseignants.
Oh Marie conçue sans Péchés, Priez pour nous qui avons recours à vous !
Carlos KETOHOU