Du Parti du Renouveau et de la Rédemption (PRR) au deux milliards du gouvernement togolais au HCRRUN pour accompagner les victimes des violences politiques de 1958 à 2005, sans oublier l’affaire des incendies de Lomé et de Kara, la foultitude de coalitions, fronts ou collectifs de l’opposition, la nomination récente des membres de la commission de réflexion sur les réformes, la gouvernance de Faure Gnassingbé, etc. Nicolas Lawson, le président du PRR, dans un entretien accordé à notre rédaction, revient sur tous ces sujets qui font le quotidien de la vie sociopolitique togolaise. Lecture !
Indépendant Express : Monsieur le président Bonjour,
D’abord dites-nous pourquoi le PRR n’est plus tellement actif dans les grands rendez-vous ou sur les plus gros sujets politiques du pays ?
Nicolas LAWSON : A toutes les élections auxquelles le PRR a pris part, nous avons été sournoisement calomniés par les pseudo-opposants et nos suffrages ont été volés par les resquilleurs du pouvoir. Par ailleurs, le niveau du débat politique est désespérément médiocre et les agitations politiciennes si déstabilisatrices et crétinisantes. Alors, le PRR, qui n’est pas un parti de trouble et d’agiotage mais un mouvement de conscientisation et de propositions, a pris du recul pour se placer en dehors du marécage fangeux créé par les micmacs des professionnels de la turbulence permanente.
Comment pouvez-vous dire que le PRR est absent sur les gros sujets politiques du pays ? Quand la classe politique, dans son ensemble, méprise notre constitution en refusant de mettre en place le Conseil Économique et Social et le Sénat, tandis que le PRR en parle vainement, comment pouvez-vous affirmer que notre mouvement est absent sur les gros sujets politiques du pays ? Nous détestons la démagogie et le délayage de l’esprit. Ce n’est pas en marchant vainement et tristement sous le chaud soleil et en faisant humer les poussières d’argile et de charbon aux manifestants qu’on obtient les changements.
Ce n’est pas en ressassant les mêmes slogans de demande de réformes constitutionnelles et institutionnelles ou de décentralisation que l’on est utile ou que l’on est considéré comme abordant les gros sujets politiques du pays. Le travail effectué au CPDC rénové est remis au pouvoir et rien ne peut être mieux élaboré sans le PRR. Les faits sont têtus et le temps fera justice et donnera raison au PRR.
Vos collègues de l’opposition sont souvent dans les fronts, coalitions, collectifs etc. mais le PRR ne s’associe jamais à ces démarches. Pourquoi votre parti veut toujours cavalier seul?
Fronts, Coalitions, Collectifs, etc. sont synonymes au Togo d’échec, de trahison, de diversion, de division, de perversité et de tragédie. Comment voulez-vous que le PRR s’associe à de telles démarches obstinées dans les revers et finissant par des drames ? Nous n’avons pas le droit d’accepter d’être condamnés à des déclamations creuses et à des attentes stériles. Le PRR est le rempart contre ces aveuglements et ces égarements. Nous sommes la véritable avant-garde pour le triomphe de la démocratie, des libertés, de la vérité et de la justice au Togo. Ne vaut-il pas mieux être seul que d’être mal accompagné comme le dit l’adage populaire ? Beaucoup de nos compatriotes se trompent sur nous. Nous sommes de l’âme du peuple togolais et nous œuvrons pour réaliser le rêve des fondateurs du Togo moderne, qui est de faire de notre patrie l’Or de l’humanité.
En 2013 et en 2015, nous n’avons pas participé aux élections pour laisser la coalition et le Collectif se fourvoyer et se dévoyer. Ils ont été les larrons de leur propre turpitude et ils ont démontré qu’ils ne peuvent et ne pourront rien contre le régime fraudeur et impudent.
Vous voyez le résultat de leurs groupes à l’Assemblée nationale et dans le pays ? Impuissance et turlututu du pouvoir ! Il faut donc être masochiste pour soutenir un tel dérèglement. Ce sont 26 ans de fiasco et de malheurs pour la masse du peuple. Il est temps d’arrêter cette perversité tragi-comique.
Vous étiez au CPDC, aujourd’hui il y a le HCRRUN avec la nomination récente des membres de la commission de réflexion sur les réformes. Qu’est-ce que tout cela vous dit, M. Lawson ?
Il faut voir dans ces dilatoires, ces diversions et dans ces sinistres manœuvres, le tragique destin qui pèse sur le Chef de l’Etat actuel. Il voit bien la droite voie mais il préfère s’engager dans le chemin qui mène à l’abîme. Il peut accuser une minorité criminelle mais ses responsabilités sont désormais lourdes. La gouvernance du pays est un désastre. Elle est néfaste au pays, pour sa prospérité et pour son repos intérieur. Le Chef de l’Etat a parlé de paix mais c’est une paix factice dont il s’agit. C’est-à-dire le calme avant la tempête. Les ressentiments, les frustrations et même les haines de nos frères et sœurs dans l’indigence sont réels. Dans nos cœurs et dans nos esprits, le temps est orageux et les nuages sont chargés de tempête et d’électricité. Ils nous fatiguent, nous énervent et finiront par se décharger. Que le Chef de l’Etat sache que quand un peuple veut résolument une chose, il y a une grande espérance que cette chose soit. Le peuple togolais mettra sûrement un terme plus tôt que tard à la gouvernance corrompue et dégénérée actuelle.
Quatre (04) ans après les incendies de Lomé et de Kara, les coupables courent toujours, certains togolais sont arrêtés et inculpés, mais jamais de procès. En tant président d’un parti politique, que doit-on faire aujourd’hui ?
Ce sont les longues suites d’injustices et de forfaits en tous genres qui provoquent les révolutions. Avons-nous le droit de nous insurger contre les forfaitures accomplies par la minorité ? Avons-nous le droit d’en faire des motifs de vifs ressentiments, des prétextes de défiance et de haine ? Je dis oui et mille fois oui. Ce sont des crimes odieux qui font peser sur notre nation des malaises qui vont être funestes aux gouvernants actuels. Nous sommes indignés et la majorité de notre peuple se pose la question de savoir pourquoi le Chef de l’Etat laisse se développer dans le pays cet état de jungle, barbare, qui est indigne de nous et de la civilisation et qui fait la honte des patriotes et de nos frères de la diaspora. Le temps est proche où nous devons nous mobiliser et avec la force irrésistible du peuple, nous nous opposerons sans aménité aux desseins criminels de cette minorité de délinquants, qui s’accapare des ressources nationales et qui prolétarise la masse du peuple.
Nicolas Lawson, que perd économiquement le Togo, 4 ans après ces malheureux incendies ?
Il faut que la minorité qui ruine notre pays, amène des étrangers pour nous humilier et nous exploiter et affame nos frères et sœurs, sache que c’est du consentement du peuple que naît le véritable pouvoir. Ce consentement doit être pur de toute espèce de violence. Il est la seule source légitime de l’autorité. C’est le principe fondamental que nous voulons que le gouvernement du Togo respecte et fasse prévaloir. Les incendies criminels de nos deux principaux marchés de Lomé et de Kara sont des événements en dehors de toutes les prévisions humaines. Ce crime restera dans notre histoire comme une autre page sombre et un sommet de l’esprit de débilité. Les pertes économiques ne sont rien comparées à l’opprobre de l’immoralité et de l’inhumanité des auteurs et de ceux qui les protègent. Instruite de plus en plus par la rude leçon des malheurs et des trahisons de pseudo-opposants, la majorité de notre peuple va devoir vouer tout son effort à son propre engagement pour renouveler sa confiance et rebâtir une nouvelle espérance.
Comme le recommande la CVJR, le gouvernement accorde 2 milliards de francs Cfa au HCRRUN pour accompagner les victimes des violences politiques de 1958 à 2005. Votre appréciation monsieur le président.
Si le gouvernement actuel avait fait quelque chose de juste et social ou d’humanitaire, alors tous les amis du droit et de la justice applaudiraient. Pourquoi avoir créé la CVJR ? Pourquoi créer ensuite le HCRRUN avec des membres dont nous connaissons les mœurs et la probité ? Puis mettre à la disposition du HCRRUN une enveloppe financière de 2 Milliards de FCFA comme accompagnement et pour des réparations financières ? Quelle fourberie et quelle moquerie ! Tous les actes de ce gouvernement liberticide et populicide sont destinés à envenimer les plaies et à empoisonner les cœurs et les esprits. Dieu entend nos récriminations, qui doivent être de plus en plus implacables. Les mécontentements sont sourds chez la plupart des togolais mais les souhaits et les volontés sont arrêtés. Nous voulons un changement radical dans la gouvernance de notre pays. La gouvernance actuelle est un monstrueux attentat contre l’unité de la nation et le bien-être de million de nos compatriotes. La mission du PRR est de tout faire pour que le Togo tienne sa place en Afrique par la grandeur d’esprit de ses enfants, par une prépondérance morale et par son génie d’émancipation et de créativité. Que Dieu nous inspire, nous assiste et nous protège.
Jean Nicolas Lawson, je vous remercie
C’est moi…
Interview Réalisée par Sylvestre K. Béni