Interview Carlos KETOHOU SUR LE PROJET CIS
Dans l’optique de venir en aide aux populations vulnérables du Togo dans cette période de crise sanitaire, le journal L’Indépendant Express, par le biais du Directeur de Publication et en collaboration avec ASVOPE (Association des Volontaires pour la Promotion des Etudes) lance la Chaîne Itinérante de Solidarité (CIS). Pour nous informer d’avantage des mesures mises en œuvre pour l’efficacité de cette initiative, le Directeur de publication du journal, Carlos KETOHOU nous accorde une interview.
- Carlos KETOHOU bonjour! Vous êtes le Directeur de Publication du Journal L’Independant Express et en collaboration avec ASVOPE, vous lancez la Chaîne Itinérante de Solidarité (CIS) en cette période de crise sanitaire. D’abord c’est quoi le projet CSI et d’où est partie l’idée?
Merci, le monde entier fait face désespérément à une pandémie nommée Coronavirus qui sclérose tous les systèmes sociaux et met le cadran du fonctionnement du monde à zéro. Les économies sont asphyxiées, les mouvements sociaux connaissent ralentissement et l’humanité est angoissée par des tristes informations liées aux milliers de morts enregistrés chaque jour. Face à la pandémie, les actions sont multiformes et sont concentrées sur la distribution des kits sanitaires qui sont offerts aux populations pour observer les gestes barrières. Ces kits sont composés essentiellement des masques, des gels hydro alcooliques et les dispositifs de lave-mains. Mais au-delà de tout ceci, au Journal l’Indépendant Express, nous pensons que les confinements décrétés par les gouvernements, la cessation des activités et des mouvements, la torpeur générée par la pandémie entraine inexorablement des difficultés à vivre et à survivre. Nous avons pensé avec l’association des volontaires pour la promotion des Etudes –ASVOPE-, lancé une chaine itinérante de solidarité qui consiste a offrir aux personnes vulnérables en cette période de crise des vivres et non vivres : riz, spaghettis, boites de conserves, savons, huile, gari, sans oublier les outils de barrières, les masques… Ces personnes vulnérables sont celles qui sont menacées de famine en ce moment précis : Veuves et orphelins, personnes âgées sans soutien, handicapés et enfants de rue.
2- Le projet commence quand? Comment se fera la distribution?
La première action a lieu ce samedi 16 avril 2020 dans certains quartiers les plus menacés. Chez les talibés, c’est-à-dire les enfants orphelins mendiants dans les alentours de la BTCI à Lomé. Après nous irons à Hanoukopé pour visiter les personnes démunies qui n’ont pratiquement pas de domicile qui mangent et dorment le long des rails, lieu communément appelé Akassimé.
De formation sociologue, je privilégie l’approche de terrain. Aller vers les cibles et leur offrir les vivres directement sans intermédiaires. C’est une action humanitaire, ce n’est pas une action publicitaire qui oblige à rassembler d’avance les bénéficiaires dans un état préparé avec de beaux habits et de bonnes mines pour la circonstance. C’est une visite improvisée qui permettra de leur faire les dons dans leur état naturel, directement je le précise et sans intermédiaire. L’expérience a montré que les intermédiaires ne sont pas toujours honnêtes à transmettre les dons aux vrais bénéficiaires. Les sociétés sont souvent marqués par la corruption et les détournements.
Selon notre stratégie, nous avons décoré un véhicule reconnaissable par l’esprit du projet. Nous mettons les kits alimentaires dans le véhicule et nous débarquons sur les lieux des bénéficiaires. La délégation de l’Indépendant Express et de l’ASVOPE offrent les vivres et repartent après un petit entretien de respect des mesures barrières.
3- Comment identifierez-vous les couches vulnérables en question?
Au Togo comme partout ailleurs, on sait dans quelles localités la misère se lit beaucoup plus sur les visages. On a identifié les lieux, généralement les quartiers pauvres et des cibles dans plusieurs quartiers. Une enquête de milieu sociologique nous a donc permis d’identifier Gbadago, Hanoukopé, Kotokoukondji, Adakpamé, Kagomé, et des quartiers d’autochtones à Sagbado, Ségbé, Agoè etc.
4- Vos actions concernent juste Lomé ou pensez-vous allez au-delà?
Qui trop embrasse, mal étreint. Nous commençons par Lomé avec les moyens de bord. Si les bonnes volontés nous soutiennent nous irons au-delà de Lomé. Mais je vous assure que la capitale Lomé est suffisamment gorgée de personnes vulnérables qu’il serait osé finir à les servir pour aller au-delà. Mais nous mettons en projet.
5- Certains estiment que c’est en période qu’on se fait de l’argent et justement en cette période, beaucoup surfent sur ce genre de projet pour se faire du sous dans le dos des pauvres populations. Quel est le cas de votre projet CSI?
Votre question est pertinente. Eau trouble dit-on, gain de pêcheur. Je connais assez parfaitement l’histoire du fonctionnement des ONG, associations, orphelinats etc. la plupart travaillent à leurs poches et les véritables bénéficiaires et cibles vivent constamment avec la misère et des visages amaigris.
Ce n’est pas notre cas. Par principe, personnellement, je cotise toujours une partie de mes revenus que je consacre aux personnes vulnérables, surtout les veuves et les orphelins. C’est ma foi chrétienne qui me le recommande et mon feu père qui me l’a toujours enseigné. Qui aide les pauvres prête à Dieu dit l’adage. Ce projet est initié en raison de la menace réelle qui impose à ces couches la misère totale. Nous l’exécutons en fonds et moyens propres et avec naturellement les soutiens d’amis directs qui ont compris son esprit. C’est l’occasion de dire un grand merci à ceux-là et à ceux qui viendront appuyer pas la suite. C’est un péché de se servir de la misère de la population pour se remplir les poches. Je suis chrétien catholique, je fais l’effort de respecter les principes divin. La Chaîne Itinérante de Solidarité a pour objet de mener des actions directes de façon itinérante et de motiver les autres à faire autant. Cela sauve l’humanité.
6- Quelles doivent être les attitudes des uns et des autres en cette situation de crise sanitaire liée au COVID 19?
On dit souvent qu’il n’ ya qu’une seule mort. On ne meurt pas pour revenir à la vie. Même Jésus ressuscité ne vit plus parmi les hommes en corps. Il est monté au ciel. Donc si le monde entier fait face à une réelle menace de mort et on demande à chacun de se laver les mains, de porter les masques ou de rester à la maison pour ne point mourir, je pense qu’il est de bon ton, à la limite, obligatoire de respecter ces simples mesures. J’appelle donc à la vigilance et à l’esprit de sagesse et de discipline de chacun à respecter ces mesures pourtant très simples.
7- Mots de la fin…
Le gouvernement togolais a lancé plusieurs actions de riposte, notamment les actions sociales à l’endroit des populations. C’est appréciable et encourageant. Nous exhortons les autorités à poursuivre dans ce sens et à renforcer ces actions surtout sur le plan humanitaire.
Nous exhortons les bonnes volontés à se joindre à nous pour réussir cette chaîne itinérante de solidarité en apportant des dons : vivres et non vivre ou en faisant une contribution financière. Cela permettra de sauver des vies en cette période de pandémie. Le coronavirus existe et tue. Prenons soins de nous ….
Merci
Je vous remercie.