C’est sans doute la plus grande décision politique depuis 48 h où la Cour Constitutionnelle togolaise a décidé de prendre tous les candidats au dépourvu en fixant un délai chronométré pour la clôture des candidatures à l’élection présidentielle ; le retrait de la course du candidat du parti des togolais, Alberto Olympio.
Le frère cadet de Harry, sais sans doute de quoi il parle en s’attaquant à la question de la fiabilité du fichier électoral qu’il juge inapproprié.
L’informaticien a commencé ses incursions politiques depuis le démarrage des travaux de la Commission électorale nationale indépendante.
Il y a déjà mené directement des démarches pour s’assurer de la fiabilité des fichiers et même pour aider à l’améliorer.
Toutes ses requêtes ont été rejetées par l’instance d’organisation des élections qui entend tout simplement donner une copie du fichier électoral une fois qu’il sera disponible.
Mercredi dernier, Alberto, qui avait déjà annoncé sa candidature s’est rendu encore une fois à la CENI, cette fois empêché d’accès.
Il mettait déjà par ailleurs, le gouvernement contre les risques d’un scrutin qui serait jugé inéquitable juste au lendemain du décret fixant la date de l’élection : « Ce décret expéditif se faisant fi des diverses mises en garde et protestations émises par la classe politique, les organisations de la société civile, les autorités religieuses et les partenaires internationaux, n’est qu’une provocation de plus dans un climat socio politique au bord de l’explosion… » annonçait-il dans un communiqué.
L’élection présidentielle annoncée pour le 21 avril prochain prend des allures très inquiétantes.
Le refus d’opérer les reformes constitutionnelles et institutionnelles, les mouvements d’humeur du front social qui multiplie des grèves, les menaces de la société civile sur le danger à aller coûte-que-coute au scrutin dans les conditions inadéquates, le malaise général au sein de l’opinion sur les risques de débordement, la détermination de certains partis politiques et de leurs militants à en découdre avec des organisateurs d’élections bâclées, bref, le temps n’est pas à la négligence des réalités sociopolitiques qui sont tendues.
La candidature annoncée de Faure Gnassingbé pour un troisième mandat a exacerbé le radicalisme qui puise désormais son onction dans le basculement du régime Compaoré au Burkina Faso.
Le Togo est donc aujourd’hui sur la corde raide, et tout le monde craint le remake de 2005.
Le ton lancé par Alberto Olympio n’est pas sans importance et les protagonistes ont intérêt à faire profil bas pour sauver le bien qui est commun à tous, le Togo…
Carlos KETOHOU