INDE: le premier ministre chinois joue la détente
Malgré la récente réactivation du contentieux frontalier entre les deux pays, Li Keqiang consacre à l’Inde sa première visite officielle.
Le Dragon contre l’Éléphant. C’est souvent ainsi que l’on décrit les relations entre les deux géants que sont la Chine et l’Inde. À l’occasion de la visite du premier ministre chinois Li Keqiang, du 19 au 21 mai, Pékin et Delhi veulent laisser de côté leurs différends et rêver ensemble d’un «continent asiatique fort» portant la croissance de demain.
Alors que certains experts s’alarment et spéculent sur l’évolution négative des relations entre les deux pays, l’ambiance est plutôt sereine à en croire le premier ministre chinois. «Mon intérêt pour l’Inde remonte à 27 ans lorsque pour la première fois j’ai visité ce pays. Ce sont ces très beaux souvenirs que j’ai gardés qui me l’ont fait choisir pour ma première visite officielle», a-t-il expliqué mercredi dernier. De son côté Manmohan Singh, le premier ministre indien, évoque «un partenariat stratégique inévitable et bienvenu». Mais derrière les sourires et les poignées de main, demeurent des difficultés de compréhension et d’entente sur de nombreux points.
Au cœur de ces tensions, la question frontalière. Depuis l’indépendance de l’Inde, la Chine revendique plusieurs territoires qui en dépendent, notamment dans l’État de l’Arunachal Pradesh au nord-est, et au Jammu et Kashmir à l’extrême nord. En avril, des soldats chinois ont établi un camp à 19 km au-delà de la frontière, dans la région du Ladakh. Après avoir dans un premier temps nié toute intrusion, la Chine a finalement reculé avant la visite à Pékin du ministre indien des Affaires étrangères, Salman Khurshid.
Possibilité de nouvelle guerre
«Ce n’est pas la première violation de territoire par les Chinois, qui depuis cinq ans, font des explorations régulières hors de leurs frontières, et attisent à chaque fois des vives réactions côté indien», explique le politologue indien Brahma Chellaney.
Deepak Kapoor, ancien (…)