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Enième bêtise, énième échec, le peuple togolais s’est encore fait avoir par des individus sans scrupules qui ont tué l’espoir de l’alternance. Cette fois-ci dans un spectacle inédit. Les résultats sont tombés. Ils sont provisoires, ils seront définitifs. Le président sortant Faure Gnassingbé se retrouve avec 72,36% des voix. Il remporte avec des marges de fraude naturelles la présidentielle 2020 pour un quatrième mandat. Leçons à tirer d’un scrutin qui a connu des acteurs controversés les uns les autres : Ils ont tué l’espoir de l’alternance au Togo.
« Agbéyomé Kodjo n’est pas de l’opposition et ne le sera jamais… ». Cette phrase, l’Indépendant Express l’a claironnée à toutes les occasions pour exprimer la désinvolture dans laquelle Mgr Kpodzro a décidé d’imposer cet individu controversé aux togolais. C’est vrai, la mayonnaise a pris, en raison de l’influence du prélat, qui non seulement imposait un homme au passé sulfureux mais profitait pour mener une campagne d’intoxication contre l’opposant historique sur le terrain, Jean Pierre Fabre.
Du coup, de gré ou de force, le prélat a étouffé l’influence populaire de l’ANC qui a toujours récolté plus de 35% des voix lors des deux dernières élections présidentielles, au profit d’une initiative sans issue et sans lendemain.
L’élection présidentielle a été décisive pour les togolais. Plusieurs en jeux donnaient espoir au peuple de réussir à s’affranchir du joug d’un système dénoncé. La crise politique en 2017 et 2018 qui a secoué le parti au pouvoir, fronde menée par Tikpi Atchadam, la problématique du 4ème mandat qui est un boulet qui colle à Faure Gnassingbé, et l’implication à haut niveau de la diaspora pour obtenir une alternance politique au Togo.
On a coutume de dire que c’est sur l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle. Au lieu d’aller chercher des initiatives nouvelles, jamais expérimentées qui étaient susceptibles de mener la population en bateau, il aurait été acceptable de fonder la résistance sur l’existant.
C’est ce que l’archevêque de Lomé a manqué de faire. L’âge avancé, il a dû se tromper de choix et de formule. Mais là où le bats blesse est que certaines personnes averties et conscientes de l’histoire politique du Togo ont cru et tombé dans l’aveuglement de l’archevêque.
Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson a eu tort, après avoir entraîné la C14 dans l’abîme de la corruption et de l’imprécision de tourner le dos à ceux qui lui ont fait confiance pour voler au secours de l’imposture.
Le choix d’Agbeyomé Kodjo comme candidat de l’opposition est un mauvais choix. Ce choix insulte la mémoire des victimes des barbaries de l’histoire politique du Togo. Il nargue l’intelligence d’une opposition en combat depuis 3 décennies. Il insulte le travail des esprits épris de justice et de dignité qui sont obligés de supporter celui dont le passé lugubre est une menace pour la morale et l’histoire politique du Togo.
Kafui Adjamagbo Johnson a donc sombré l’engagement originel de la CDPA de Léopold Gnininvi dans les tâches sanguinolentes d’un prédateur de la vie humaine, Agbéyomé Kodjo.
La C14 a éclaté dans une histoire de sous. D’argent reçu. Cela aurait pu passer inaperçu si Fulbert Attisso n’avait pas manifesté son mécontentement de n’avoir pas reçu sa part, en dénonçant la coalition à laquelle il appartient sur tous les toits.
Voilà qui aussi a rejoint une dynamique suicidaire qui a fini sa course dans le cafouillage.
Le dernier mousquetaire se trouve être Pierre Ekoué Kpodar. Voilà un homme, après sa retraite des hautes fonctions internationales ne sait pas ce qu’il cherche. Engagé dans une course présidentielle et sans doute, conscient de ses carences à diriger et à gouverner a préféré se mettre dans une dynamique barbare qui le réduit au père Ubu. Il a été entrainé dans des manœuvres compliquées qui non seulement le réduisent au valet de Kodjo Agbéyomé mais l’entache pour quelque nouvelle prochaine carrière.
Individuellement et collectivement, ces cancres ont fini par faire voler l’espoir de l’alternance en consacrant Faure Gnassingbé un nouveau mandat qui risque d’être renouvelé en 2025 dans les mêmes conditions.
Au nom de la haine morbide de Kafui Adjamagbo Johnson envers l’ANC, de la selénité naïve de Mgr Kpodzro, de l’obsession aveugle de pouvoir de Kodjo Agbéyomé et de la carence de décision et de fermeté de Pierre Kpodar, le Togo vient de basculer vers un Etat sans opposition. L’ANC de Jean Pierre Fabre étant anéantie, Kodjo Agbéyomé n’étant pas opposant et n’ayant aucune base politique pour se faire valoir, le pouvoir de Lomé a toutes les commandes pour diriger comme bon lui semble.
Ce sera l’œuvre d’individus sans scrupules qui ont sabordé l’espoir de l’alternance de tout un peuple pour une nature vicieuse contre le vent, au nom de la méchanceté et la haine.
L’histoire retiendra que ces individus ont joué négativement contre un peuple qui aspire à l’alternance. Ils répondront tôt ou tard devant l’histoire.
Carlos KETOHOU
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