identification: un fiasco
Opération d’identification
Raisons et Conséquences d’un fiasco
De nombreux abonnés des sociétés de téléphonie opérant au Togo ne savent plus où donner de la tête. Et pour cause, ils ne se sont pas encore identifiés alors que la date butoir fixée par l’Autorité de Réglementation des Postes et Télécommunications (ART&P) pour couper les retardataires est arrivée à échéance le 30 juin dernier. Du coup, l’on remarque de longues queues et des bousculades devant les différentes agences de Togo cellulaire, Moov et Togotélécom installées aussi bien à Lomé qu’à l’intérieur du pays, chacun voulant faire vite pour ne pas se voir priver de téléphone. A qui la faute si beaucoup ne se sont pas encore identifiés ? Aux abonnés, oui. Mais aussi aux opérateurs qui n’ont pas su faire une véritable sensibilisation autour de la chose. L’ARPT n’est pas du reste. Les responsabilités étant partagées, les conséquences le seront aussi.
La semaine écoulée n’a pas été de tout repos pour le personnel des agences de Togo cellulaire, Moov et Togotélécom installées dans la capitale et au-delà. Ils ont été pris d’assaut, mieux, envahis, par des milliers d’abonnés qui voulaient à tout prix se faire identifier avant le 30 juin, délai de rigueur fixé par l’Autorité de réglementation des postes et télécommunication (ART&P) pour l’identification de toutes les personnes disposant aussi bien d’un numéro actif fixe ou mobile. Où étaient-ils depuis le lancement de ces opérations en décembre dernier et pourquoi avoir attendu presque la fin du délai fixé pour se faire enregistrer ? Ne leur posez pas cette question. Surtout dans la situation dans laquelle ils sont. Ils n’auront pas le temps de vous répondre. Mais toujours est-il que c’est le propre du Togo. Il attend toujours le dernier moment pour faire ce qu’il devrait en principe faire depuis longtemps.
« Depuis quelques jours, ça bouscule devant notre agence. Les abonnés viennent par centaines pour se faire identifier. Ce qui est déplorable, c’est qu’ils ne font pas doucement. Ils se bousculent, se poussent, se crient dessus et certains d’entre eux veulent même à en venir aux mains », se plaignent les chefs des agences Moov et Togocellulaire d’Adidogomé.
« Ceux qui veulent se faire identifier nous ont si bien envahi qu’ils empêchent les autres clients de faire librement leurs opérations. Parvenir jusqu’à l’intérieur de notre agence relève d’un véritable parcours du combattant, tellement l’entrée est bouchée », poursuivent-ils.
« Ce qui est à la fois étonnant et bizarre, c’est que les gens venaient rarement au moment où ils devaient en principe se faire enregistrer. On passait des jours et des jours sans voir personne alors que les fiches d’identification sont là. C’est au dernier moment qu’ils ont choisi de venir et cela nous cause un peu de désagrément », ajoutent les patrons de ces deux succursales de Moov et Togocellulaire.
Par ailleurs, les candidats à l’identification sont si nombreux que dans certaines boutiques, distributrices agréées des produits de Moov et Togocellulaire, l’identification, qui devait en principe se faire gratuitement, se fait en échange de 250 ou 300 Fcfa par abonnés. Et pour cause, des personnes ont été recrutées pour aider les clients à remplir les fiches. Il faut bien trouver un moyen pour les rémunérer, n’est-ce pas ?