HAAC : Dérives tous azimuts
La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication s’est engagée depuis une semaine dans des dérives suicidaires relatives à la violation de la liberté de presse.
En fin de semaine dernière elle avait interdit la publication et la parution du journal La Nouvelle sous le prétexte de défaut de récépissé ; ce qui est démenti par la publication du récépissé en question par un organe de presse ce jour.
Quelques jours plus tard, c’est la Radio Légende qui se voit interdire deux émissions phares, Dounégno, un débat d’actualité animé en mina par Angèle Koukpaki et l’émission interactive, « à vos réactions » qui passe trois fois par semaine et qui permet aux citoyens de s’exprimer et de réagir sur les questions d’actualité.
La constitution togolaise n’autorise pas l’interdiction d’un organe de presse quelle que soit le motif si ce n’est par voie de justice.
La nouvelle a été interdite par un simple communiqué, et les émissions de Légende par une décision obtenue à la suite d’une saisine unilatérale du tribunal par la HAAC.
Le nouveau président de la HAAC, Biossey Kokou Tozoun avait juré de mettre la presse aux pas à sa nomination. Il est l’ancien secrétaire général adjoint du RPT parti au pouvoir et ancien ministre.
La loi organique de la HAAC prévoit que l’institution est autonome et indépendante de tous courants politiques et de pensées.
Le bureau actuel est une équipe hétéroclite composée de responsables de plusieurs partis politiques, ce qui met en cause la légitimité même de cette institution.
L’accord politique global signé en aout 2006 avait exigé la recomposition de la HAAC mais elle est restée aux mains du pouvoir politique.
La liberté de presse est en danger selon les journalistes qui exercent dans ce contexte difficile.