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Guinée : Affaire du 28 septembre 2009 – Moussa Dadis Camara enfin inculpé

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PARIS, France, 9 juillet 2015/African Press Organization (APO)/ — Nos organisations se félicitent de l’inculpation de Moussa Dadis Camara, attendue depuis longtemps par les victimes aux côtés desquelles nos organisations sont constituées parties civiles. Cette avancée majeure dans le dossier du 28 septembre constitue un pas décisif vers la tenue d’un procès crédible et nos organisations se félicitent que la justice ait pu accomplir son travail en toute indépendance.

« L’inculpation de Moussa Dadis Camara constitue l’aboutissement de plusieurs années d’enquête », a déclaré Me Drissa Traoré, vice-président de la FIDH.

Dès décembre 2009, la commission d’enquête internationale mandatée par les Nations Unies quelques semaines après les évènements du 28 septembre avait conclu qu’en raison de sa qualité de chef d’État militaire, la responsabilité pénale directe de Dadis Camara pouvait être engagée. Une commission rogatoire internationale avait été émise par les juges en charge de l’affaire en 2011, afin qu’il soit entendu en qualité de témoin par les autorités judiciaires du Burkina Faso. Cette audition avait finalement eu lieu en 2013.

Au regard des déclarations que Moussa Dadis Camara avait alors faites devant les autorités judiciaires du Burkina Faso, et des éléments de preuve à charge figurant au dossier de l’instruction, une nouvelle commission rogatoire internationale visant à l’inculper avait été émise dès le mois de février 2015, bien avant que Dadis Camara ne déclare vouloir se présenter à l’élection présidentielle.

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« La FIDH, l’OGDH et l’AVIPA, aux côtés d’une vingtaine d’organisations de la société civile guinéenne, avaient immédiatement dénoncé cette candidature, qui n’a pas d’autre objet pour Dadis Camara que de se soustraire à la justice guinéenne et de négocier les conditions de son impunité. Nous nous félicitons que cette candidature n’ait pas entravé la bonne marche de la justice et que celle-ci ait pu poursuivre son travail en toute indépendance » a déclaré Mme Souhayr Belhassen, présidente d’honneur de la FIDH.

Si nos organisations regrettent que cette inculpation n’ait pu être formalisée plus tôt, elles sont néanmoins conscientes que la situation politique au Burkina Faso a rendu difficile l’exécution de la commission rogatoire internationale décidée par les magistrats en charge de cette affaire.

« Nos organisations regrettent surtout qu’un procès du 28 septembre ne se soit pas déjà tenu. D’abord parce que les victimes attendent depuis près de 6 ans déjà que justice leur soit rendue. Ensuite parce que la tenue d’un procès aurait pu permettre de trancher les responsabilités des différentes personnes impliquées dans ce dossier, ce qui est un préalable essentiel à toute participation légitime à la vie politique guinéenne », a déclaré Me Patrick Baudoin, président d’honneur de la FIDH.

Nos organisations appellent donc la justice guinéenne à poursuivre ses efforts et à mener cette instruction judiciaire à son terme afin qu’un procès transparent, crédible et dans lequel participeront toutes les personnes impliquées dans ce massacre puisse se tenir sans délai.

« Nos organisations entendent également appeler la population et l’ensemble des partis et acteurs de la vie politique guinéenne à la retenue et au respect de cet acte important que vient de poser la justice guinéenne. Il est primordial que la justice puisse accomplir son travail en toute sérénité », a déclaré M. Abdoul Gadiry Diallo, porte-parole de l’OGDH.

Nos organisations rappellent que les crimes commis au stade du 28 septembre puis au cours des jours qui ont suivi, notamment dans les principaux camps militaires de Conakry, les camps Alpha Yaya et Koundara, ont causé la mort de plus de 157 personnes. Plus d’une centaine de femmes ont été violées, d’innombrables personnes ont été violentées, torturées ou ont disparu. Quinze personnes sont aujourd’hui inculpées pour ces faits, parmi lesquelles les anciens plus hauts responsables de la junte du CNDD.

« L’inculpation de Dadis Camara démontre que tous les citoyens de ce pays sont égaux devant la loi. Surtout, elle est la preuve que la justice guinéenne est aujourd’hui plus forte. Notre espoir est grand qu’un procès à la hauteur de nos attentes pourra bientôt se tenir dans notre pays », a déclaré Mme Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA.

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