Grève et zèle, ça sonne sans doute bien. C’est la stratégie de la semaine annoncée par la STT pour mettre la pression sur le gouvernement qui se trouve être éternel zélateur. Le zèle dans le travail pourrait marcher. La Synergie des Travailleurs du Togo (STT) a appelé ses membres à regagner leurs postes lundi dernier. Mais cette nouvelle semaine qu’on vient d’entamer réserve encore des mouvements d’humeur. Les travailleurs l’appellent semaine de zèle et de braves. C’est une semaine au cours de laquelle la grève devra se poursuivre pour perturber le bon déroulement des activités. Cette grève n’est pas sans conséquences sur les rendements. Le gouvernement togolais est toujours tenu sur la sellette par les travailleurs de la synergie qui trouvent que le premier ministre AHOOMEY-ZUNU fuit les débats en invitant les autres syndicats à la table des négociations.
Beaucoup de personnes et en particulier les parents d’élèves commencent par se demander quand les choses vont se normaliser entre le gouvernement et les travailleurs. La réponse à cette question ressemble à un labyrinthe où on est tombé par mégarde et la porte de sortie reste introuvable. Naturellement, ces parents s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants qui reçoivent une formation en dents de scie qui de facto va rejaillir sur eux dans la vie active.
Ce triste sort, les élèves risquent de le connaître aussi longtemps que la crise va perdurer. Et elle persistera tant que le gouvernement ne trouve pas la solution adéquate aux revendications des travailleurs.
Les couleurs de cette reprise des travaux ont été annoncées à l’assemblée générale la semaine dernière où certaines conduites à tenir ont été décidées.
La STT a adressé ce lundi un courrier au gouvernement dans laquelle elle mentionne la reprise des discussions avec le gouvernement. Mais les travailleurs de la synergie ont été assez clairs sur un point. Celui qui stipule que la STT est et reste la seule responsable de la plate-forme soumise au gouvernement en 2013 : « Nous allons reprendre les discussions avec le gouvernement. Mais il n’est plus question que la STT se retrouve avec d’autres centrales syndicales qui ne réclament pas les même choses que nous. La STT, est et reste la seule responsable de la plate-forme revendicative de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs qui a été déposée sur la table des discussions en 2013. Il n’est pas question que d’autres centrales qui n’y ont rien à avoir, viennent réclamer la paternité de cette plate-forme. Il faut que cela soit clair pour tout le monde. Nous n’allons pas polémiquer là-dessus » a signifié le porte-parole de la synergie le Docteur Gilbert TSOLENYANU
Ces mots du porte-parole de la synergie viennent lever le voile sur les allégations du gouvernement que les travailleurs qualifient de cyniques. Allégations selon lesquelles la STT a fermé la porte des négociations avec les autorités. D’ailleurs les travailleurs de la synergie ne sont pas dans cette logique.
A propos justement de la grève, la STT trouve qu’elle n’a aucune portée anarchique comme le fait croire le gouvernement.
Les travailleurs persistent et signent que leurs actions sont purement syndicales, légales et qu’ils ne sont à la solde d’aucun parti politique comme on le fait croire.
Pour la synergie, ces actions sont revendicatives des meilleures conditions de vie des travailleurs et qu’en aucun cas, elle ne les mène pas pour troubler les élections à venir comme l’insinuent les autorités.
Les travailleurs de la STT prennent le peuple togolais et l’opinion internationale à témoins et affirment que leurs actions n’ont aucune coloration politique.
Pour ceux qui pensent que la STT est responsable de l’occupation des rues par les élèves et bien les travailleurs affirment le contraire et trouvent que le droit de grève est reconnu par le code du travail et la constitution togolaise. Par conséquent, la synergie n’est nullement responsable des actes posés par les élèves sur l’étendue du territoire togolais.
Les travailleurs de la synergie ont repris le chemin de leurs lieux de travail hier lundi sans qu’aucun accord ne soit encore trouvé entre eux et le gouvernement.
C’est pourquoi, les travailleurs restent toujours dans leur logique. Celle qui consiste à mettre la pression en maintenant la grève et à démontrer au gouvernement qu’ils ne sont pas contents du mépris que BROOHM, KOLANI, MAGANAME et AHOOMEY-ZUNU en tête, font montre envers eux.
Conséquence, les travailleurs ont repris, mais les journées de mardi et de jeudi sont réservées aux mouvements d’humeur marqués par une cessation des activités sur les lieux de travail sans faire de sit-in.
C’est ce que les travailleurs appellent par la semaine de zèle et de braves: « Le mardi et le jeudi une nouvelle méthode de sit-in sera adoptée. Cette nouvelle stratégie que nous nommons sit-in de zèle et de braves constituera à cesser les travaux entre 8h 8mn et 11h 11mn, brassard rouge ou noir au bras pour manifester notre ras -le-bol face au mépris du gouvernement envers les travailleurs de la synergie » a confié le Docteur TSOLENYANU.
Donc la pression est toujours de mise pour la STT, qui entend aller jusqu’au bout du bout de ses revendications.
Une cotisation de 500 FCFA par travailleur, appelée cotisation de zèle est d’ores et déjà instaurée. Une cotisation qui permettra sans doute de soutenir le combat des travailleurs qui démontrent encore une fois qu’ils ne sont manipulés par aucun parti politique. Cela a été bien signifié par les responsables de la STT : « celui qui voyage loin, ménage sa monture… »
On espère que cette somme arrive à couvrir ce voyage au cas où le gouvernement persistera toujours dans sa surdité et dans sa cécité qui selon la synergie, l’empêchent d’entendre le cri des travailleurs et de voir leur misère ambiante dans laquelle ils vivent depuis des années. C’est pourquoi la moyenne de la grève et du zèle pourrait amener les zélateurs à la raison.
Hyacinthe GNAMEGLO