Six jeunes leaders togolais séjournent depuis jeudi à New York aux Etats Unis dans le cadre du programme américain de promotion de leadership. Ce programme encourage des jeunes qui s’illustrent dans des missions et des initiatives porteuses de progrès, de développement et de l’épanouissement des jeunes.
L’ambassade des Etats-Unis a présenté mardi dernier à la presse les six (6) jeunes togolais retenus et qui représentent le Togo pour le compte de son programme Young African Leaders Initiative (YALI 2015) aux Etats Unis.
Après la soumission de candidature qui a pris fin le 5 novembre 2014, le programme cette année a sélectionné deux (2) filles et quatre (4) garçons qui ont retenu leur attention par rapport à leurs divers projets.
Lancé en 2013 par le président Barack Obama, c’est une initiative qui vise au renforcement de capacité des jeunes leaders africains. Environ 500 jeunes d’Afrique seront présents à ce rendez- vous d’apprentissage et seront de retour dans leur pays respectifs financés par le gouvernement américain pour la réalisation définitive de leurs projets.
Notre équipe a rencontré l’un des boursiers togolais du nom de KUDZU Ama Grâce, militante pour la drépanocytose à Lomé qui a bien voulu partager avec nous son projet portant sur ce fléau.
Grâce a marqué son territoire newyorkais en fixant un drapeau sur la fenêtre de la chambre où elle est appelé à séjourner. Un peu plus de vingtaine, Grâce Kudzu est atteinte de cette maladie dite maladie de douleurs.
Elle a la forme grave, SS et elle ne baisse pas les bras pour sa survie et pour ses frères et sœurs frappés par ce mal génétique. Infatigable défenseur de la cause de ce mal d’hémoglobine encore appelé hématie, Grâce est au four et au moulin pour soutenir les personnes malades et affectées par la drépanocytose.
Elle a tellement conseillé les parents et les enfants au point de maîtriser tous les contours de la maladie : la gestion des crises, les traitements adéquats, les termes techniques y afférents, les consultations et les médecins intervenants dans ce domaine.
Militante engagée, Grâce connaît la centaine de familles qui vivent avec la maladie. Cela a inspiré chez elle l’activité de soutien dénommée Noel pour les enfants drépanocytaires où elle mobilise difficilement des partenaires pour célébrer la fête de fin d’année aux enfants.
Activités distractives, partage de mets et de cadeaux de noël constituent le menu de ce projet. Pour elle, il faudrait arriver un jour à trouver une solution à ce mal terrible.
Pour maintenir le cap dans le soutien, Grâce initie actuellement la création d’une association dénommée Drepa Compassion pour sensibiliser et soutenir les personnes affectées par la drépanocytose.
Ces différentes actions menées parfois dans les périodes de crise de santé ont été couronnées par le programme Yali de l’ambassade des Etats Unis. Grace Kudzu compte profiter de ce programme pour divulguer suffisamment la réalité de la Drépanocytose et sauver des vies humaines qui en souffrent énormément.
Voici une interview exclusive qu’elle a bien voulu nous accorder avant sont départ, qui ironie du sortie se situait à la veille de la journée mondiale de la drépanocytose célébrée tous les 19 juin de chaque année.
INTERVIEW
Bonjour Grace, expliquez nous comment vous y êtes arrivée à être sélectionnée par le programme YALI ?
Tout d’abord, YALI se définit comme Young African Leaders Initiative. C’est un programme du département d’Etat américain initié pour les jeunes leaders Africains pour renforcer leur capacité dans trois domaines : Civic leadership, le business and entrepreunariaship, et le public management. Il est permis à ceux qui se sentent capables de remplir les conditions de postuler.
Chaque candidat a postulé dans le domaine qu’il voudrait avoir, ou à être formé. Moi j’ai postulé dans le public leadership par rapport à ce que je fais. Je milite pour la drépanocytose, le droit des drépanocytaires au Togo. On est tous jeunes togolais à être sélectionnés cette année ; 4 jeunes hommes et 2 jeunes filles. Chacun a un projet, chacun a postulé dans un domaine où il voulait se faire renforcer ses capacités.
Pourquoi donc le choix de la drépanocytose ?
Moi j’ai choisit la drépanocytose parce que je me sens moi-même concernée. La drépanocytose c’est la maladie génétique la plus répandue mais la moins connue dans le monde. J’ai une association.
Quand j’irai et j’aurai à suivre la formation, je reviendrai mettre en pratique tout ce que j’aurai appris là-bas pour pouvoir mieux gérer mon association et pour pouvoir être mieux a l’écoute des drépanocytaires.
J’ai mené beaucoup d’activités dans ce domaine, je m’y mets et je me donne le défi de faire connaître cette maladie et de contribuer à lui trouver une solution et des traitements. La drépanocytose est une maladie de malformations des globules rouges qui provoque des douleurs atroces et insupportables au niveau des os et des articulations.
Ce sont des crises qui peuvent conduire à la mort puisqu’elles provoquent l’anémie chez le patient. J’assiste les enfants malades hospitalisés, je travaille à sensibiliser les parents, et je veux aller loin à contribuer à trouver une solution durable à cette maladie, c’est pourquoi, je ne baisse pas les bras.
L’opportunité que m’offrent les Etats Unis est très importante pour moi dans le combat contre cette maladie. Je vous assure, elle me permettra de soulever les montagnes dans la lutte contre cette maladie.
Parlez nous donc de l’association.
C’est depuis 2011 que j’ai commencé par faire des activités avec des enfants. Mais maintenant, nous avons aussi le groupe de discussion et d’entraide aux personnes adultes qui va aboutir à la mise en place officielle de Drépa-Compassion.
J’ai entamé les démarches administratives et à mon retour je lancerai officiellement l’association pour mieux mobiliser les partenaires à s’intéresser à cette maladie.
Nous menons entre autres activités, des séances d’information à l’hôpital. Il y a des jeunes de l’association qui sont bénévoles comme moi dans les hôpitaux.
Pour le programme YALI c’est 6 semaines. C’est une formation et en dessous, chacun a un projet qu’il défend. Il y en a qui sont dans le business, d’autres dans l’entrepreneuriat et ainsi de suite.
Un message du 19 juin ?
Le vendredi 19 juin, était la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose. Je lance un appel à tous les jeunes, à l’occasion de cette journée de se faire dépister pour connaître leur statu pour savoir quel choix faire an terme de mariage pour ne pas à l’avenir faire d’autres enfants drépanocytaires.
A part cela, l’’auditorium de l’université de Lomé a abrité le vendredi 16 juin 2015, dans la matinée une conférence débat sur la drépanocytose. L’orateur était le professeur SEGBENA, spécialiste de la maladie.
Votre mot de fin
Je remercie toutes les personnes de bonne volonté qui nous soutiennent dans nos diverses activités de lutte contre la drépanocytose. J’exhorte les parents d’enfants malades à plus d’attention envers ces enfants vulnérables et je les rassure qu’autrefois la drépanocytose était considérée comme cette maladie dont ont ne survit pas.
Cette assertion est balayée aujourd’hui avec le progrès de la médecine. Beaucoup de personnes qui portent la maladie viennent aujourd’hui normalement, il suffit de suivre des règles d’hygiène et de vie.
Ceci, les parents doivent y contribuer. Je remercie tous les médecins qui sont au chevet des enfants malades et qui leur apportent le réconfort et j’invite les partenaires à intensifier leurs actions dans le domaine de la santé beaucoup plus au niveau de cette maladie qu’on semble méconnaître, la drépanocytose. Enfin, je remercie l’ambassade des Etats Unis et tout son convivial personnel pour l’opportunité qui m’a permis aujourd’hui de réaliser un rêve, celui de fouler le sol américain. A tous ces enfants souffrants, je les embrasse et les encourage. Merci à tous.
Propos récueillis par Hervé A.