L’information est rendue publique le 23 septembre dernier par le ministre ghanéen de l’information faisant état d’arrestation de trois individus qui se préparaient à déstabiliser le pays. Il s’agit des nommés Frederick Yao Mac-Palm, Ezor Kafui (un fabriquant d’armes) et Bright Allan Debrah Ofosu.
Selon le communiqué rendu public, « les forces de sécurité ghanéennes ont déjoué un complot qui ciblait la présidence et dont le but ultime est de déstabiliser le pays ». Ce réseau a été démantelé grâce à une vaste opération conjointe des entités des forces de sécurité le 20 septembre et qui a abouti en plus des arrestations à la saisie de plusieurs armes.
Pour le ministre Kodjo Oppong Nkrumah cette opération est le fruit d’une enquête de 15 mois. En effet, les trois principaux cerveaux du complot ont fait l’objet de surveillance par le service ghanéen de renseignements depuis juin 2018. Ce qui a permis de réunir un certain nombre de preuves sur leurs activités.
Le communiqué souligne également qu’entre juin et août 2018 Bright Allan Debrah Ofosu avait entretenu des contacts avec quelques militaires en service. Il tente alors de les convaincre d’élaborer et d’exécuter un complot visant à obtenir des armes, à prendre le contrôle d’installations clés et à obtenir des fonds en vue de prendre le pouvoir.
Cette affaire est diversement appréciée dans les rues d’Accra. Pour certains les forces de sécurité sont allées trop vite en besogne car les éléments ne sont pas suffisants pour prouver que les individus visaient réellement le renversement du gouvernement. Pour d’autres aussi, les armes retrouvées en leur possession sont moins puissantes pour tenter un éventuel coup d’Etat.
Certains analystes trouvent que le lien qui a été fait entre ce réseau et une quelconque intention de renverser le pouvoir et de créer une instabilité dans le pays est surprenant. De manière générale, cette nouvelle était une surprise tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Bien que l’histoire politique du pays a connu une page sombre, le Ghana a su redorer son image et devenu aujourd’hui un pays de référence en matière de démocratie dans la sous-région. En effet, depuis son accession à la souveraineté nationale, le Ghana a connu des coups d’Etat répétitifs qui avaient alors fait de lui un pays instable au vu de la communauté internationale.
Du renversement du père de l’indépendance Dr Kwame Nkrumah en 1966 par Joseph Arthur Ankrah en passant par celui d’Edward Akufo-Addo, le Ghana a connu une longue période d’instabilité politique. Cependant ce cycle de coup d’Etat était bouclé par Jerry Rawlings qui était lui aussi arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1981 et qui a démocratiquement cédé le pouvoir en 2001. Depuis lors, le Ghana n’a plus enregistré une tentative de déstabilisation mais au contraire une alternance politique qui fait de lui un pays démocratique et stable dans la sous-région ouest-africaine.
Le pays est à un peu plus d’un an d’une nouvelle élection présidentielle. Vivement que cet incident soit clarifié et découragé afin de preserver son image d’antan.
Amos DAYISSO
