Les Togolais ne peuvent jamais imaginer la raison qui retarde la composition du gouvernement de Komi Klassou.
La plupart des observateurs attribuent ce retard aux spécialités togolaises qui consistent à perdre du temps de faire les choses dans l’humeur au mépris des attentes et des aspirations de l’opinion.
Eh bien, les raisons sont toutes autres.
D’après des sources bien informées, le Chef de l’Etat et son Premier ministre peinent à finaliser la composition du nouveau gouvernement.
A côté des réticences de ceux qui pensent qu’ils ont une place imposante au gouvernement et qui ne veulent pas lâcher prise, c’est-à-dire des ministres UFC et des farouches du régime nostalgiques du parti défunt RPT, s’imposent ceux qui sont sollicités pour donner une crédibilité professionnelle au gouvernement.
D’après les informations parvenues à notre rédaction, près de six ministres sollicités qui ont donné leur accord d’occuper des portefeuilles ont décliné l’offre en l’espace de 48 heures. Ils ont changé d’avis de faire partie du gouvernement Klassou. Ils sont pour la plupart des togolais de la diaspora et des citoyens qui sont à cheval entre l’occident et le Togo.
L’atmosphère glaciale qui a marqué l’absence temporaire du Chef de l’Etat et les commentaires qui en ont suivi en sont quelques unes des raisons qui motivent ces désistements en cascade.
Certains nous ont confié avoir été menacés de mort pour avoir accepté de prendre des portefeuilles dans le nouveau gouvernement.
Autre obstacle, les conflits d’intérêt fondés sur les réseaux économiques d’influence, les ethnies et les relations personnelles avec le Chef de l’Etat.
Plusieurs compagnes de Faure Gnassingbé veulent voir nommer ou maintenir leurs protégés et se battent contre l’arrivée des nouveaux venus.
Une copie-brouillon du nouveau gouvernement parvenue exclusivement à notre rédaction et vite remise en cause positionne le tout puissant Ministre AYASSOR de l’économie et des finances aux travaux publics.
Damipi qui quitte les mines pour les transports alors que l’ancien fonctionnaire du FMI, Assimaidou est à cheval au même titre que Sémondji entre l’économie, les finances et la planification.
Les noms de Gérard Adja de l’OBUTS et de l’ancien DG des douanes, Marc Bidamon sont perçus sur la feuille.
Deux noms devant lesquels il est inscrits CAP 2015 sont visibles avec des points d’interrogation.
Cina Lawson, Victoire Dogbé, Robert Dussey, Gilbert Bawara, André Johnson, restent présents sur la liste brouillon mais n’occupent pas pour tous les mêmes portefeuilles que dans l’ancien gouvernement.
Par contre, Dédé Ahoefa, Elliot Ohin, Nisao Gnofam, Bernadette Leguezim, Mme Djaké ont disparu du gouvernement.
La remise en cause de la participation au gouvernement de certains cadres consultés risque de faire revenir certains anciens ministres.
La rencontre ce jour à la Primature entre le ministre chargé des affaires présidentielles, Esso Solitoki, parrain des caciques du parti défunt RPT et le Premier Komi Klassou a encore compliqué l’équation de la composition du gouvernement.
On pense dans l’entourage du Chef de l’Etat que si les caprices de certains persistent, on finira par faire avec les anciens d’ici vendredi pour remettre le Togo sur les rails.
Autre détails, un Professeur dans le secteur médical est positionné pour le ministère de la santé alors que le ministère du tourisme reste vacant. Sur le brouillon, il est inscrit au bic, devant ce portefeuille : « créer une agence de tourisme ».
Yark Damehane de la sécurité pourrait être remplacé puisque sur le brouillon il est également présents des nom comme Awa Béléi, ancien chef d’Etat major particulier du président de la République et surprise, Massina Yotroféi qui ne peuvent être nommé à ce poste.
Par ailleurs, d’après nos enquêtes, de consultations ésotériques et des pratiques Vodous des uns et des autres des candidats sont ardemment menées pour influencer leurs maintiens ou leurs nominations au gouvernement.
Il est bien précisé qu’il s’agit d’un brouillon…, susceptible de toutes les modifications…
Carlos KETOHOU