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ETATS-UNIS: après Petraeus, un général dans la tourmente pour des courriels « déplacés »

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Le général américain John Allen, chef de la coalition internationale en Afghanistan, s’est à son tour retrouvé dans la tourmente mardi pour avoir échangé des messages « déplacés » avec la femme qui s’estimait victime de harcèlement de la part de l’amante de David Petraeus.

La chute du directeur de la CIA vendredi pourrait bien entraîner celle d’un autre général quatre étoiles, promis à prendre les rênes du commandement suprême de l’Otan: le président américain Barack Obama « a suspendu la nomination du général Allen » après la découverte par le FBI d’une correspondance « déplacée » avec une femme, a rapporté le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain (NSC), Tommy Vietor.

Le général continue pendant l’enquête de diriger la coalition internationale en Afghanistan mais son audition jeudi par la commission de la défense du Sénat qui devait confirmer sa nomination à l’Otan est ajournée.

L’affaire a été révélée dans la nuit par un communiqué du secrétaire américain à la Défense Leon Panetta, qui dit avoir été informé « dimanche » par le FBI et avoir saisi l’Inspection générale du Pentagone d’une enquête.

En cause, 20.000 à 30.000 pages de correspondance de courriels « déplacés » entre le général John Allen et Jill Kelley, une amie du couple Petraeus, a rapporté un haut responsable du Pentagone à des journalistes.

Jill Kelley s’est retrouvée à son corps défendant à l’origine de la démission du directeur de la CIA: c’est en se plaignant au FBI de courriers électroniques de menaces que les enquêteurs ont identifié leur auteur, Paula Broadwell, et mis au jour la liaison amoureuse de cette dernière avec David Petraeus.

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La nature du caractère « déplacé » des échanges entre John Allen, 59 ans, et Jill Kelley, 37 ans, tous deux mariés, n’a pas été précisée.

Affaire à tiroirs

Avant d’être basé en Afghanistan, John Allen était le numéro deux du Centcom, le commandement américain chargé du Moyen Orient et du Sud-Ouest asiatique et dont le siège est à Tampa (Floride). Jill Kelley était, elle, bénévole pour les affaires sociales sur la même base de MacDill.

Le fait que l’enquête ait été confiée à l’Inspection générale du Pentagone et non au FBI semble écarter la divulgation d’informations classées secrètes et toute infraction à caractère criminel, a expliqué un officier de haut rang à l’AFP, refusant à ce stade d’évoquer une « liaison » entre Allen et Kelley.

« Le volume de documents en lui-même » peut être considéré comme « déplacé » et constituer une violation du code militaire en raison d’une « conduite inconvenante pour un officier », a-t-il expliqué sous le couvert de l’anonymat.

Un responsable américain proche du général Allen interrogé par le Washington Post a de son côté écarté toute liaison entre lui et Jill Kelley et toute conduite inappropriée de la part du général.

« Il n’a jamais été seul avec elle. A-t-il eu une liaison? Non », a-t-il assuré, estimant que la correspondance entre les deux était « loin » d’atteindre le volume décrit. Ils ont échangé « quelques centaines de courriers électroniques au fil des années », selon lui.

Jill Kelley a envoyé à John Allen au moins un des courriels anonymes de menaces qui émanaient de Paula Broadwell. Dans certains autres courriers électroniques adressés à Mme Kelley, il utilise l’expression « ma chérie », a ajouté ce proche du général Allen, tout en précisant qu’il n’y avait là aucun caractère sexuel mais un simple signe d’amitié.

Ce nouveau scandale potentiel dans cette affaire à tiroirs est embarrassant pour la haute hiérarchie militaire américaine dans un pays où une faute morale peut mettre un frein brutal à une carrière, comme ce fut le cas vendredi pour David Petraeus, héros de la guerre en Irak promis à un avenir politique.

Dans ce volet de l’affaire, le domicile de Paula Broadwell, la biographe et maîtresse de l’ex-directeur de la CIA, a été perquisitionné lundi à Charlotte (Caroline du Nord), ont rapporté des médias américains.

Des élus du Congrès veulent comprendre pourquoi ils n’ont pas été informés plus tôt, étant donné les atteintes possibles à la sécurité nationale et envisagent d’ouvrir une enquête parlementaire sur le rôle du FBI qui a mis quatre mois pour informer les responsables du pays de la liaison entre Paula Broadwell et David Petraeus.

Certains élus républicains continuent de leur côté de s’interroger sur la concomitance de la démission du chef de la CIA avec les auditions à huis clos prévues devant le Congrès sur l’attaque contre le consulat américain le 11 septembre à Benghazi (Libye) et les réactions de la CIA face à cette attaque.

La première audition doit se tenir mardi après-midi devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.

AFP

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