ESPAGNE : des milliers de manifestants pour défendre les retraites
Dans le vacarme des sifflets et des klaxons, plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi soir à Madrid pour la défense des retraites et contre la politique d’austérité menée par le gouvernement de droite, accusé de « voler » les plus faibles.
Revenant sur la promesse faite l’an dernier durant la campagne électorale sur ce sujet ultra-sensible, le gouvernement de Mariano Rajoy a annoncé en novembre une revalorisation des retraites pour 2013 bien inférieure à l’inflation.
Dans les rues de Madrid, retraités et personnes âgées étaient nombreux lundi à crier leur colère, lors de cette nouvelle manifestation convoquée par les syndicats.
« Ils vont nous laisser en caleçons », lance un retraité de 90 ans prénommé Jacinto, qui refuse de donner son nom de famille mais raconte qu’il a, à 14 ans, combattu contre les forces franquistes durant la Guerre civile (1936-39).
« Ceux du PP vont nous prendre encore plus de choses, ils nous ont menti sur tout », ajoute-t-il, accusant le Parti Populaire de Mariano Rajoy.
Engagé dans une chasse au déficit public qui prévoit 150 milliards d’euros d’économies entre 2012 et 2014, le gouvernement a finalement décidé de limiter la revalorisation des retraites en dessous du rythme de l’inflation.
Ainsi, en 2013, les pensions du régime général augmenteront de 1% et celles inférieures à mille euros seront revalorisées de 2%.
« Il faut lutter contre ces gens, ils vont nous ruiner et ils vont s’enrichir encore plus », assure Raul Herrero, un fonctionnaire de 64 ans. « Au nom de la récession, de la crise, ils en finissent avec tous les droits ».
« Un coup contre les pensions, le PP ment, vole les faibles », affirmaient les pancartes émergeant de la foule.
« Jamais il n’y a eu une mobilisation citoyenne comme celle-ci, jamais il n’y a eu autant de raisons pour un changement radical », affirme Raul Herrero.
Les manifestations contre la rigueur gouvernementale sont devenues quotidiennes à Madrid et dans les autres villes d’Espagne, où se succèdent les défilés des médecins en grève, des enseignants, des professionnels de la justice.
Jeudi, c’est la mouvance des indignés qui appelle à un défilé en forme de procession funèbre, dans les rues de capitale, contre le budget de l’Etat pour 2013 que s’apprêtent à voter les députés.
Car le pays, où plus d’un quart des actifs sont au chômage et les conséquences sociales de la récession de plus en plus lourdes, se prépare à une nouvelle année d’austérité, avec des économies prévues pour un montant de 39 milliards d’euros.
AFP