L’entrée et les murs de l’hôtel « Eda Oba » ne porte plus l’inscription « terrain litigieux, propriété du lieutenant Amouzou ». Mais, le litige est loin d’être terminé et une autre descente musclée dans les locaux de cet établissement n’est pas exclue. C’est ce que les enfants de feu Amouzou ont tenu à faire savoir à l’opinion au cours d’une conférence de presse tenue en fin de semaine dernière. Ces derniers se disent prêts à manifester de nouveau devant le complexe d’Hilaire Locoh-Donou si ce dernier ne se plie pas aux décisions de la Justice.
« Quand il a commencé les travaux, la justice lui a demandé de cesser, sous astreinte d’une amende de 500.000 F.CFA par jour. Une décision qu’il n’a jamais respectée. Aujourd’hui, la somme qu’il doit verser s’élève à plus de 3 milliards de Fcfa. Si les décisions de la justice ne sont pas respectées, nous allons toujours manifester devant l’Hôtel Eda Oba ». Ces propos sont ceux tenus par Kodjo Amouzou, un des héritiers du feu Lieutenant Amouzou, lors d’une rencontre avec la presse vendredi dernier à Agbalépodogan, plus précisément dans les locaux d’une villa également objet de litige appartenant à leur père. Une façon de montrer qu’ils sont bel et bien les maîtres des lieux.
Pour ce dernier, qui représentait l’ensemble des héritiers, cette affaire qui ne date pas d’aujourd’hui a été traitée avec beaucoup de mensonges et de diffamations. D’où la nécessité d’éclairer l’opinion sur les véritables mobiles de l’incident survenu à l’hôtel Eda Oba du 02 juillet dernier. «Nous avons décidé de manifester devant l’hôtel lundi dernier, parce que nous sommes fatigués d’attendre. Nous avons mené toutes les démarches judiciaires visant à prouver que l’espace sur lequel a été construit ce complexe hôtelier n’appartenait pas à Hilaire Locoh-Donou. Mais nous n’avons pas eu gain de cause. Il fallait quand même que nous manifestions notre indignation face à cette injustice. Voilà la raison qui a motivé notre action », a-t-il souligné.
Tout en estimant que ce litige est un dossier de taille, Kodjo Amouzou a indiqué que des gens ont usé de faux et usage de faux pour brader les biens de leur feu père. « Ils ont produit des documents falsifiés pour manipuler deux de nos frères », a-t-il affirmé avant de pointer du doigt Me Jil-Benoît Afangbédji, avocat d’Hilaire Locoh-Donou, qu’il accuse d’être dans l’instigateur de ces manipulations. « Même si ce n’est pas lui même qui a falsifié les documents, il a utilisé ces faux documents pour faire des choses incroyables. Il dit qu’il n’est pas au courant, mais c’est lui qui a utilisé de faux documents pour faire des choses horribles », a-t-il souligné. Et d’ajouter que les manœuvres opérées par Locoh-Donou pour les spolier de leur héritage ne visent qu’à régler des comptes à leur défunt père. « Beaucoup de gens, dont Locoh-Donou, sont contre notre père parce qu’il leur a fait ceci ou cela. Ils ont juré de lui régler ses comptes. C’est pour cette raison qu’ils font tout cela. Ils se disent ennemis de notre père et se sont accaparés de ses biens et ne veulent pas respecter les décisions rendues par la justice », a martelé Kodjo Amouzou.
En dépit de tout, ils se disent prêts à rencontrer M. Locoh-Donou si celui-ci le souhaite. Toutefois, a averti Kodjo, ils n’hésiteront pas à envahir de nouveau l’hôtel « Eda Oba » si la décision de la justice n’est pas respectée. Voilà qui met le fondateur de ce complexe hôtelier dans un sale embarras.
Le Lieutenant Koffi Amouzou est décédé 11 novembre 1982 à Lomé. Il a au total treize enfants, parmi lesquels un « officier de l’armée américaine », du nom de Kossi Amouzou, qui était à la tête de la descente musclée sur « Eda Oba » le 02 Juillet dernier. Un acte qui a fait ressortir le dossier des tiroirs de la justice.
Kossi Amouzou n’était pas présent à la conférence de presse. Son absence, selon son frère, s’explique par des convocations auxquelles il devait répondre au niveau de la justice et de la gendarmerie nationale.
Hier, Locoh-Donou, son avocat et consorts ont rencontré la presse concernant la même affaire. Dans sa déclaration liminaire, le propriétaire de l’hôtel « Eda Ob »a s’est dit stupéfait de l’attitude des deux héritiers, Kossi et Kodjo AMOUZOU, qui lui contestent le droit de propriété sur l’immeuble dont il jouit depuis 12 ans de façon paisible et continue.
Rodolph TOMEGAH