Ecobank Togo : Malaise profond, implosion imminente…
Trente personnes devant le conseil de discipline de la banque, plusieurs cadres licenciés, des milliards de FCFA en perdition, les assurances ne sont pas rassurées par les risques annoncés par la banque, l’impunité règne, les réseaux maffieux protègent de gros calibres, le menus fretin sont sacrifiés. Bilan lourd.
Les conséquences causées par le détournement de près de trois milliards de FCFA par dame Elvire Grunitzky sont lourdes et pénalisent Ecobank, ses actionnaires et ses clients.
Normalement, les assurances remboursent les risques si les enquêtes démontrent que la responsabilité des pertes n’incombe pas à la banque.
Mais dans le cas d’Ecobank, il est difficile pour les assurances de rembourser, la banque n’ayant pas pris des dispositions pour éviter la situation actuelle.
Par exemple, les dérives bancaires menées par Elvire Blanchette Grunitzky ne datent pas d’aujourd’hui. C’est une récidiviste qui plonge depuis 2008 la banque panafricaine dans les abîmes.
Alors qu’elle était la responsable du service commerce (trade service) ; dame Grunitzky avait été interpellée pour avoir fait perdre à la banque des centaines de millions de FCFA dans la célèbre affaire dénommée Yentoumi, ce commerçant qui a consenti un grand prêt pour investir dans l’achat du Cacao avant de disparaître avec l’argent de la banque.
Dans ce dossier, dame Elvire avait été interpellée et auditionnée par le juge d’instruction, puis libérée.
Pire, l’impunité régnant, elle a été promue à la tête des comptes VIP, des milliards de FCFA qu’elle manipulait à sa guise au point de les orienter sur les comptes de Fiawoo Jonathan.
Beaucoup d’autres gros clients de la banque sont victimes de la situation alors qu’à ce jour, Ecobank Togo n’est pas en mesure de donner le montant des fonds disparus dans les manipulations frauduleuses de Elvire Blanchette Grunitzky.
Principale accusée, brièvement interpelée et libérée sans aucune forme de procès, Elvire joui impunément de la jouissance des biens de la banque.
Au même moment, d’autres cadres de la banque payent les pots cassés. Une trentaine d’agents ont été présentés devant le conseil disciplinaire de la banque, certains, notamment le directeur des opérations, le directeur des services PME et des caissiers ont été purement et simplement remerciés.
Il est reproché à certains des cadres d’avoir émis en paiement de facture à la CEET un chèque sans provision évalué à 200.000 FCFA et à d’autres d’avoir réclamé des pourboires à un client.
Dans la foulée, les responsables de la banque semblent protéger de gros voleurs de la trempe de dame Grunitzky ou en encore d’un certain monsieur Kpadénou qui, lui aussi, dans une complicité suspecte a réussi à s’enfuir après avoir détourné des centaines de millions de francs CFA.
Ces différentes dérives récurrentes peuvent être expliquées par, soit la négligence et le manque de rigueur des décideurs de la banque, ou leur complicité à enterrer la banque panafricaine.
Ecobank Togo va mal, le constat est fait lors de la dernière assemblée générale du groupe. Un malaise profond qui interpelle les responsables de la banque à prendre leur responsabilité.
Dans la foulée, l’implosion s’annonce, avec non seulement la centaine de plaintes déposées par les clients, mais aussi et surtout un gros morceau. Les plaintes de son ancien Directeur Général Thierry Tanoh, prédécesseur de Albert Essien (Photo) qui réservent des surprises.
Grand dossier Ecobank, à lire…ce mardi.
Carlos KETOHOU