ECOBANK TOGO : Impunité à la clé, vers le plongeon
Jamais, on a connu autant de détournements dans une institution bancaire, jamais on a observé d’impunité face aux graves fautes commises, jamais on a vécu autant d’injustices dans le traitement de personnel. Ecobank revient de loin. La banque panafricaine qui faisait la fierté de tout un continent que des promoteurs ont pris le soin de protéger vole aux éclats. Les cadres supérieurs mettent et les partenaires, et les clients, et les employés dans une tourmente sans précédent et annoncent les signes avant-coureurs d’une déchéance. Ecobank est secoué par plusieurs scandales financiers et les mesures de redressement de la banque sont pavées d’injustice. A côté d’une dame qui vit dans la sérénité après avoir détourné des milliards de FCFA à la banque, se plient de jeunes cadres qui payent les pots cassés des dérapages dans une complicité suspecte. La crise a atteint son point culminant, la frustration est au top et Ecobank sombre, dans un malaise profond. Rien à espérer que l’implosion. Enquête.
Les trois derniers mois devraient être d’enfer au commun des mortels, s’il avait été à la place de la gestionnaire des comptes VIP de Ecobank Togo.
Dame Elvire Grunitzky est accusée d’avoir facilité frauduleusement le transfert de plusieurs milliards de FCFA vers un compte, celui de son compagnon. Arrêtée, elle n’a pas été ni inquiétée à la police, ni devant le juge d’instruction. A la direction de la police judiciaire, elle a bénéficié de statut de prisonnière VIP.
Détenue dans un bureau climatisé, elle ne présentait pas la mine d’une dame qui avait mis en déroute l’économie d’une institution financière.
Très vite, elle s’est prise d’un malaise qui lui faisait vomir dans le bureau avant d’être transportée de à la clinique Alpya où le reste de la procédure judiciaire a eu lieu.
Elle n’a jamais remis les pieds à la police judiciaire. Le prétexte de la crise avait marché Elvire est retournée tranquillement à la maison.
Sa mère, chez qui elle passait ses congés dorés, recevait des visites de la famille, des amis de la famille et de toute autre connaissance.
Blanchette ne s’associait pas à ces rituels sociaux qui animent les évènements malheureux. Ce n’en était même pas un pour elle.
Dans une sérénité incompréhensible, elle se perchait pour regarder du haut de l’étage sa mère recevoir les jérémiades de ses invités. Tout le monde pensait que Elvire était innocente dans cette affaire ; Mais elle a été une véritable maîtresse à jouer le jeu de détournement systématique de Ecobank.
Elle n’avait pas changé son rythme de vie ; se réveillait à 5h pour tirer de son frigidaire spécial ses produits cosmétiques qu’elle prend plus d’une heure à passer sur corps avant de voir défiler devant elle, bonnes, boy, cuisiniers, chauffeur à sa disposition pour les petits services.
Aujourd’hui, alors que la procédure n’est pas encore à son terme, elle circule en toute impunité dans une arrogance de récidiviste de la banque, alors que les dispositions draconiennes mises en place pour redresser la boîte l’épargnent, pour s’acharner contre d’autres cadres de la banque qui ne sont que des victimes expiatoires des dégâts qu’elle a occasionnés au sein de la banque panafricaine.
Les récentes décisions de la banque en sont les preuves d’une culture de l’impunité qui sombre Ecobank Togo.
Les mesures de redressement en question
Le Président d’honneur d’Ecobank, Gervais Djondo a reconnu dans un journal panafricain la crise qui secoue la banque.
En manager averti, il a fait part des mesures qui épargnent la banque d’un quelconque plongeon. Normal pour un père qui a enfanté un fils et dont la vie bascule dans les dérives. Normal que Djondo Gervais tourne à l’optimisme pour rassurer et faire rayonner les efforts qu’il consent inlassablement pour cette institution.
Sur le terrain, dans les coulisses d’Ecobank Togo, la réalité est toute autre.
D’après nos récentes enquêtes, trente personnes composées pour la plupart du personnel ont été présentées devant le conseil de discipline de la banque.
Dans les décisions draconiennes plusieurs cadres ont été licenciés, des milliards de FCFA en perdition.
D’après nos enquêtes, les assurances ne sont pas rassurées par les risques annoncés par la banque dans les évasions de fonds constatés ces derniers mois.
Les partenaires et les assureurs ne comprennent pas pourquoi l’impunité règne, et les réseaux maffieux protègent de gros calibres, alors que les menus fretins sont sacrifiés.
Les conséquences causées par le détournement de près de trois milliards de FCFA par dame Elvire Grunitzky sont lourdes et pénalisent Ecobank, ses actionnaires et ses clients.
Normalement, les assurances remboursent les risques si les enquêtes démontrent que la responsabilité des pertes n’incombe pas à la banque.
Mais dans le cas d’Ecobank, il est difficile pour les assurances de rembourser, la banque n’ayant pas pris des dispositions pour éviter la situation actuelle.
Par exemple, les dérives bancaires menées par Elvire Blanchette Grunitzky ne datent pas d’aujourd’hui. C’est une récidiviste qui plonge depuis 2008 la banque panafricaine dans les abîmes et curieusement la banque ne semble pas s’en préoccuper.
Alors qu’elle était la responsable du service commerce (Trade service) ; dame Grunitzky avait été interpellée pour avoir fait perdre à la banque des centaines de millions de FCFA dans la célèbre affaire dénommée Yentoumi.
Yentoumi est ce commerçant qui a consenti un grand prêt, des centaines de millions pour investir dans l’achat du Cacao avant de disparaître avec l’argent de la banque.
Envoyée en sa qualité de responsable du département commerce pour constater l’effectivité des achats, elle revenue rassurer la banque que l’argent de la banque a bel et bien été dépensé pour acheter les produits, ce qui n’était pas vraie.
Alors qu’on attendait que le commerçant revienne rembourser l’argent prêté, il a pris les jambes au cou. Elvire Grunitzky a été accusée d’être complice du détournement effectué par ce commerçant.
Dans cette affaire, dame Elvire avait été interpellée et auditionnée par le juge d’instruction, puis relâchée, comme d’habitude.
Pire, l’impunité régnant, elle a été promue à la tête des comptes VIP, des milliards de FCFA qu’elle manipulait à sa guise au point de les orienter sur les comptes de Fiawoo Jonathan.
Beaucoup d’autres gros clients de la banque sont victimes de la situation alors qu’à ce jour, Ecobank Togo n’est pas en mesure de donner le montant des fonds disparus dans les manipulations frauduleuses de Elvire Blanchette Grunitzky.
Principale accusée, brièvement interpelée et libérée sans aucune forme de procès, Elvire bénéficie impunément de la jouissance des biens de la banque.
Acharnement contre les menus fretins.
Au même moment que dame Elvire est tranquille après avoir détourné près de trois milliards de FCFA, d’autres cadres de la banque payent les pots cassés.
Une trentaine d’agents ont été présentés devant le conseil disciplinaire de la banque, certains, notamment le directeur des opérations, le directeur des services PME et des caissiers ont été purement et simplement remerciés.
Il est reproché à certains des cadres d’avoir émis en paiement de facture à la CEET un chèque sans provision évalué à 200.000 FCFA et à d’autres d’avoir réclamé des pourboires à un client.
Des histoires qui ne tiennent que dans les inventions, d’après nos informations pour servir de prétexte à les liquider et à faire croire à l’opinion que les pratiques frauduleuses cessent de plus en plus dans cette banque.
Dans la foulée, les responsables de la banque semblent protéger de gros voleurs de la trempe de dame Grunitzky ou en encore d’un certain monsieur Kpadénou qui, lui aussi, dans une complicité suspecte a réussi à s’enfuir après avoir détourné des centaines de millions de francs CFA.
La liste des détournements et des magouilles opérés à Ecobank est longue.
Ces différentes dérives récurrentes peuvent être expliquées par, soit la négligence et le manque de rigueur des décideurs de la banque, ou leur complicité à enterrer la banque panafricaine.
Ecobank Togo va mal, le constat est fait lors de la dernière assemblée générale du groupe.
Un malaise profond qui interpelle les responsables de la banque à prendre leur responsabilité.
Dans la foulée, l’implosion s’annonce, avec non seulement la centaine de plaintes déposées par les clients, mais aussi et surtout un gros morceau. Les plaintes de son ancien Directeur Général Thierry TANOH, prédécesseur d’Albert ESSIEN qui réservent des surprises.
A cette allure, les différentes ré seaux d’influence composés de grands pays qui ne croient pas à la capacité du Togo de faire bouger la structure se frottent les mains et exigent que clarification soit faite.
Les victimes de l’injustice eux restent sur leur défensive avec l’épée de Damoclès qui pèse sur eux, malgré les licenciements abusifs dont ils ont été l’objet.
Carlos KETOHOU
Très beau sujet, mais j’ai de petites confusions.
Des clients du groupe Ecobank auraient portés plainte, parce-que en 2013, ils n’auront aucune dividende sur les activités du groupe.
Pourtant, à ma connaissance, selon les responsables du groupe, cette situation serait du à la crise de gouvernance au sommet du groupe(crise qui a amené la démission du PCA Kolapo Lawson et le licenciement de Thierry Tanoh) et au fait qu’Ecobank Nigéria a eu de lourdes dettes à payer.
Ce qui devrait être différent de la crise de détournement au niveau d’Ecobank Togo.
Ecobank le groupe est dirigé par Emmanuel Essien et Ecobank Togo est dirigé par Didier CORREA.
Gervais DJONDO, est le président d’honneur du groupe, et c’est à propos du groupe que celui-ci s’est exprimé dans le dernier numéro de Jeune Afrique.
Un très bel article, mais qui met un peu le flou entre les crises, celle D’ECOBANK TOGO, différente de celle d’ECOBANK le groupe.
Merci de mieux nous éclairer Carlos
Bon article sur l’ECOBANK Togo.