EBOLA : Le numéro vert 111 ne marche pas
Ce n’est plus un secret, la fièvre hémorragique Ebola est aux portes du Togo et la panique est généralisée. Les autorités togolaises ont redoublé leur ardeur après le décès, au Nigéria, vendredi dernier du libérien qui a transité par l’aéroport de Lomé.
Le journal parlé de la télévision togolais en avait fait son choux gras ; près de 50% de l’édition était consacré à la fièvre hémorragique avec deux invités : le secrétaire général du Ministère de la santé, le Pr Napo-Koura et le chef de la médecine des armées, conseiller santé du Chef de l’Etat, Badjona Sogné.
Une édition qui sera sanctionnée par un communiqué du ministère de la santé qui invite la population à prendre des mesures pour être à l’abri de cette maladie mortelle.
Fausse note, depuis que les autorités ont rappelé le numéro vert pour signaler des cas suspects, notre curiosité journalistique nous a conduit à une triste réalité. De samedi jusqu’à cette heure où nous postons cet article, le Numéro 111 destiné à signaler tous les cas suspects ne fonctionne pas ;
De la nuit de vendredi à samedi midi, il sonnait, mais personne n’était au bout de la ligne pour répondre.
Depuis cet instant, le message au bout du fil est sans appel : « le numéro que vous avez composé est hors service.» Nous avons insisté jusqu’à cette heure, 4h 41 minutes, du lundi 28 juillet 2014 ; c’est le même message.
Toutes les manœuvres avec tous les réseaux sont vaines : Togocel, Illico, Moov n’accèdent pas à ce numéro vert 111.
Avec ce constat, il sera difficile pour toute personne qui a un cas à signaler de pouvoir joindre facilement l’équipe d’alerte du gouvernement.
Autre pair de manche, la plupart des centres de santé que nous avons contactés à Lomé et à l’intérieur du pays, nous ont confié n’avoir été instruits sur aucune disposition particulière relative à la fièvre Ebola : « Si un cas se présentait à nous par hasard, je vous assure, moi-même je serai le premier à prendre la fuite pour éviter d’être contaminé » nous a confié un assistant exerçant dans un centre hospitalier.
La menace de la fièvre Ebola, avec son virus hautement contagieux est réelle. L’acte devrait être joint à la parole pour juguler d’éventuel cas.
Sinon avec l’allure de simple numéro d’alerte qui ne marche pas, on se demande si la préoccupation affichée par les autorités sur les médias est réellement suivie.
Alfredo Philomena
Communiqué du Ministère DE LA Santé
Depuis janvier 2014, la fièvre EBOLA, maladie virale hautement contagieuse et très mortelle sévit dans la sous région ouest africaine notamment en Guinée Conakry, en Sierra Leone et au Libéria.
Le 20 juillet 2014, un malade suspect en provenance de la Sierra Leone et ayant transité par l’Aéroport International Gnassingbé Eyadéma à Lomé, serait décédé à Lagos (Nigéria) le 25 juillet 2014.
Face à cette situation, la cellule de crise pour la gestion de la maladie à virus Ebola informe la population de ce qui suit :
- des mesures techniques de suivi rapproché et quotidien des passagers arrivés à Lomé par le même vol, sont prises afin de parer à toute éventualité.
- Les différentes sous cellules de crise sont activées pour faire face à d’éventuelles situations.
En outre, le ministère de la santé informe la population et particulièrement les passagers ayant pris le même vol en provenance de Sierra Leone le 20 juillet 2014, de veiller aux signes ci-après :
Fièvre brusque associée à l’un ou plusieurs des signes suivants :
- La diarrhée contenant du sang
- Les selles noires
- Les urines avec du sang
- Les crachats contenant des traces de sang
- Les vomissements avec du sang
- Du sang qui coule du nez ou présence du sang à tout autre endroit du corps.
Devant ces signes, appeler le numéro 111 ou se rendre rapidement en consultation dans le centre de santé ou dans l’hôpital public le plus proche et informer le personnel de la santé sur votre pays de provenance.
Par ailleurs, la population est invitée à observer les mesures suivantes :
- Se laver les mains plusieurs fois par jour avec de l’eau et du savon
- Eviter de manipuler sans protection les effets des personnes présentant les signes précités
- Eviter de toucher sans protection toute personne souffrant d’une forte fièvre et de saignement
- Eviter de manipuler ou consommer les viandes des animaux sauvages vivants ou morts (agoutis, chauve souris, singes rats, etc.)
N.B. : Votre santé et celle de vos proches dépendent de la rapidité de votre réaction vis-à-vis de l’apparition des signes décrits ci-dessus.
LE MINISTERE DE LA SANTE