De l’eau de puisard pour les élèves de l’Ecole Privée « Les Poussinets »
L’autorité publique d’un Etat est garante de la sécurité et de la protection civile des citoyens. La rigueur est encore de mise, lorsqu’il s’agit des enfants. Mais au Togo, l’autorité semble reléguer la sécurité humaine au dernier plan, laissant homme, femmes et enfants dans des situations de risque et de danger. La preuve, l’interpellation de l’autorité face aux irrégularités dans l’école Privée Les Poussinets à Tokoin Ne les a guère émus. Elles attendent sans doute mort d’homme avant de réagir. Enquête dans une école ou le danger plane en permanence sur les enfants.
Il se passe des choses horribles à l’école Privée les Poussinets. Les responsables de cette école parmi lesquelles la Directrice, dame N’diaye Léontine doivent avoir un cœur de pierre pour mettre la vie des enfants aussi en danger.
Dans notre précédente parution, nous avons évoqué le cas de maraboutage exercé sur les enfants : enterrements de gris-gris dans l’enceinte de l’école, préparation spirituelle des nourritures de la cantine, distribution des bonbons préparés aux enfants etc. Tout ceci n’est que la partie visible de l’iceberg.
Le pire arrive. Une simple inspection de l’institut d’hygiène pourrait permettre de découvrir des réalités atroces à l’école privée Les Poussinets. Les enfants boivent l’eau du forage de l’école, ce qui est déjà dommageable pour la santé de ces élèves, mais le mal est que les tuyaux de ce forage passent directement dans un puisard qui accumule toutes les eaux usées de l’établissement. Naturellement, cela affecte la santé des enfants. Des employés de l’école ont interpellé à maintes reprises la Directrice qui a toujours argué qu’aucune personnalité ne peut intervenir dans son école. Une autre situation qui met la vie des enfants en péril est le car de transport des enfants. Pour un minibus de 9 places, on peut transporter jusqu’à 20 ou 25 enfants qui restent coincés à l’intérieur. Un véritable danger. Encore faut-il se poser la question de savoir si une assurance couvre ces enfants.
La patronne de l’Ecole Les Poussinets est extraordinaire. Pour se donner bonne presse après la dénonciation de ses déboires, elle s’est rendue le week-end dernier à Gapé, un village de la préfecture de Zio pour prétendre offrir des dons à un centre de santé. La réalité sur cette histoire de Gapé est aussi surprenante. En effet, tout ce qui est offert à Gapé constitue l’ensemble des dons des parrains en Europe des enfants de l’école. Dame Tina a crée un système de parrainage qu’elle gère en toute opacité. Les élèves parrainés n’ont jamais accès aux courriers et aux dons de leurs parrains. Tous les colis sont automatiquement la propriété de la dame dont elle donne les miettes à Gapé. Elle se contente seulement de rassembler les lettres des élèves et en ajoute en faisant des demandes pour des enfants qui souffriraient dans le but de recevoir de l’aide. Des aides qui ne sont jamais remises aux enfants parrainés. Pure escroquerie. Au même moment elle fait payer aux parents des écolages allant jusqu’à 100 milles francs CFA par enfant. Un véritable business sur le dos des enfants alors que le personnel est sous payé et limogé au gré de son humeur.
Le bien mal acquis ne dure pas et la vérité sur des méthodes malhonnêtes finissent par rattraper.
Dans nos investigations, il a été révélé que la Patronne des Poussinets a dans sa gibecière d’ennemis plusieurs personnes. Le marabout Kolani de Vakpossito qui menace pour non payement des services rendus la poursuivre, le prêtre catholique qui lui a intronisé le cœur sacré de Jésus est en disgrâce, les deux pasteurs de Kpalimé dont elle refuse de payer les services sont en colère, la comptable qu’elle a fait mettre en prison avant que la juge ne la libère pour absence de charges, son avocat qu’elle accuse d’escroquerie et même le juge qu’elle accuse de corruption. Dame Ndiaye garde dent contre d’autres personnes : une dizaine de chauffeurs qu’elle a limogés, plusieurs enseignants, la voisine, Mme Abdoulaye qui lui a recommandé le marabout Kolani, et même son propre époux, fonctionnaire à la BOAD à qui elle mène la vie dure.
L’école privée les Poussinets devrait être une référence si la Directrice était regardante sur les critères qui régissent une bonne école. Le traitement du personnel, la sécurité des élèves, le respect des parents, la rationalité dans les frais de scolarité etc. mais c’est carrément le contraire. Les conditions sanitaires sont une menace pour les enfants, l’excès des pratiques occultes affectent l’esprit des enfants, les mauvais traitements infligés au personnel ne sont pas de nature à faire des Poussinets une bonne école. L’autorité en charge de la protection civile et le ministre des enseignements primaires et secondaires de même que le Ministre de la santé devraient d’ores et déjà arrêter le massacre avant qu’il ne soit trop tard.
Carlos KETOHOU