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Communication de la présidence: Cléo PETCHEZI ne tient pas.

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L’un des services stratégiques de toute présidence de par le monde est sa cellule de communication. Elle est d’autant plus stratégique que son rôle, bien que très vaste, se résume essentiellement à une chose : mettre en relation les messages du Président et les médias, mais aussi et surtout élaborer toute la stratégie de communication du Président afin de lui permettre d’être en relation non seulement avec son peuple, mais aussi avec l’étranger. Mais, la cellule de communication de la présidence de la République togolaise, s’il y en a une, est bien loin de le comprendre ainsi. Lacunes, insuffisances et travail mal fait, c’est ce qui la caractérise le mieux. A la manette, un certain Cléo Essodina Pétchézi  qui a transformé ce département vital en un véritable fourre-tout. Ce qui engendre des conséquences fâcheuses sur les prestations du chef de l’Etat.

Avant la mort de Gnassingbé Eyadéma, la présidence de la République n’avait pas une cellule de communication en tant que telle. La communication cette institution, si on peut l’appeler ainsi, était assurée par Wiyao Dadja, ancien journaliste de la télévision nationale qui faisait office dans un zèle fou d’attaché de presse. Mais, loin d’élaborer une véritable stratégie de communication pour cette institution importante de la République togolaise, son rôle s’est beaucoup plus limité à celui d’un attaché de presse qui, en collaboration avec le responsable de la TVT, se chargeait de polir l’image du général-président en ce temps où il n’avait pas bonne presse aussi bien dans son pays qu’à l’extérieur. Les audiences, les voyages et autres activités du président Eyadéma étaient traités minutieusement et passaient prioritairement avant tout autre sujet sur les médias d’Etat.

L’arrivée de Faure Gnassingbé n’y changera pas grand-chose, du moins au début. Aucune cellule de communication propre à la présidence jusqu’à ce que Guy Mario Abalo, journaliste et ancien correspondant de Radio France Internationale, soit promu Chargé de mission à la présidence de la République. C’est lui qui essayera d’apporter du nouveau à la communication de la présidence en renouant les liens de cette dernière avec la presse. Mais là aussi, ces liens se sont résumés pour l’essentiel à quelques dîners organisés avec les responsables des médias publics et privés.

Guy Mario Abalo rendra son tablier en décembre 2008 et quittera son poste à la présidence. C’est après lui que le chef de l’Etat va penser à nommer un véritable Directeur de la communication. Ce qui sera fait en 2010.

 Cléo Essodeina Pétchézi à la manette…

Alliance Togo Informatique

En juillet 2010, la présidence de la République aura enfin son Directeur de la communication. Essodeina Cléo Pétchézi, c’est lui que Faure Gnassingbé nommera à ce poste stratégique. Ce ne fut pas un mauvais choix, loin de là. Puisque, en plus d’être jeune (il avait 41 ans à sa nomination, donc 44 ans maintenant), Monsieur Pétchézi présente un profil qui fera pâlir d’envie plus d’un.

Ancien journaliste à la Télévision togolaise, il est titulaire notamment d’un DEA en Droit international public et d’un DESS en journalisme. Avant sa nomination en 2010, il a été en poste pendant 8 ans en Ethiopie où il a travaillé pour la Commission économique des Nations Unies. Ancien attaché de cabinet au Ministère des affaires étrangères, M. Pétchézi, dit-on, est également un passionné des Lettres. Il a remporté, le 17 mars 2005, le Trophée de la langue française à Amiens en France, en faisant 0 faute à la dictée proposée par Bernard Pivot et titrée : « La ronde des mots ». Un exploit en raison des difficultés du texte proposé. Mais en dépit de ce profil que d’aucuns trouvent imposant, peut-on dire aujourd’hui que Cléo Essodina Pétchézi fait correctement son travail. Pas si sûr. Du cafouillage caractéristique de la présidence togolaise.

 Et la communication de la présidence fait Pschitt !!!!

Nommé par décret présidentiel, le Directeur de la Communication de la présidence a pour rôle, officiellement, d’assurer la bonne marche du service de communication de la présidence. Ce service s’occupe des relations avec les organismes d’information, des rapports entre la Présidence et le ministère de la communication, ainsi que de l’étude et l’exploitation des moyens de communication de la Présidence. Le service de la communication sert également d’interface entre la Présidence et les organes audiovisuels en assurant la diffusion des communiqués et de l’agenda de la Présidence.

Par ailleurs, de l’avis des spécialistes de la question, le Directeur de la communication occupe une fonction essentielle au sein d’une institution comme la présidence de la République. Il conduit son service en véritable chef d’orchestre, il définit et met en œuvre la stratégie de communication du président tant dans son pays qu’à l’étranger. A la tête d’une équipe qu’il cordonne et anime, il est le garant de l’image du chef de l’Etat, de son identité et des valeurs qu’il véhicule.

« Le rôle de la cellule de communication de la Présidence de la République est très vaste. Elle est chargée de mettre en relation les messages du Président et les médias mais surtout elle élabore toute la stratégie de communication du Président. Celui-ci communique en permanence lorsqu’il se déplace ou lorsqu’il accorde des interviews ou des allocutions. Ainsi, il ne s’agit pas simplement d’assurer le rôle d’attaché de presse mais également de prendre en charge l’image médiatique du Président et de la gérer au mieux », explique un enseignant dans une école de BTS de la place, diplômé en Communication.

Si le rôle dévolu au Directeur de communication de la présidence est celui décrit plus haut et si le président dépend autant de lui en ce qui concerne son image, on peut en conclure sans le risque de tromper que le patron de la communication de la présidence togolaise ne fait pas correctement son travail. Et pour cause, il ne conseille pas bien le chef de l’Etat en ce qui concerne sa stratégie de communication. Nul ne l’ignore. Le principal reproche fait au N°1 togolais est son mutisme qu’il observe souvent. Faure parle peu, très peu, il n’intervient presque pas même au plus fort des crises que connaît son pays. Dernièrement, lors des mouvements sociaux nés de la grève des fonctionnaires avec son lot de morts et de blessés, le chef de l’Etat a attendu le discours du 27 avril pour se faire entendre. Autrement, si la période des troubles ne coïncidait pas avec le 27 avril, il ne parlera pas.

Et que dire de ses discours auxquels la cellule de communication doit en principe apporter des corrections pour donner une image positive du chef de l’Etat ? S’ils ne sont pas « creux et vides » comme les qualifient certains, ils sont alors expédiés et lus à la va vite. Ou alors ils ne prennent pas en compte les attentes des Togolais.

L’une des missions du Directeur de la communication de la présidence est l’étude et l’exploitation des moyens de communication de la Présidence, a-t-on dit. Mais jetons un coup d’œil sur le site officiel de la présidence togolaise, www.presidencetogo.com. En dépit des moyens mis en œuvre pour sa création, il est négligé ou presque. Les informations sur son interface sont vieilles et remontent, pour la plupart, à l’année dernière. Alors que Faure Gnassingbé était au Japon la semaine dernière, le site nous affiche encore à sa première page son dernier voyage en Israël. Le dernier conseil des ministres affichés est celui du 12 novembre 2012. L’ouverture de la 10ème foire internationale de Lomé et les cérémonies de présentation de vœux au chef de l’Etat y font encore la manchette. Or, ce site est censé être la vitrine de la présidence togolaise surtout à l’étranger.

Mais il y a pire. Sur internet, et plus précisément sur Twitter, le chef de l’Etat togolais fait la risée des internautes qui se moquent de lui à loisir. Tout ceci, par la faute d’un service de communication défaillant. Dans un article publié par le site du journal panafricain « Jeune Afrique », Faure Gnassingbé a été classé en queue de peloton et plus précisément parmi les présidents dont le compte twitter est, en somme, mal géré. Pratique « balbutiante » et « maladroite » ; conversations « peu constructives » et « peu cordiales » ; orthographe française et anglaise « qui laisse franchement à désirer » ; voilà en quoi se résume, selon Jeune Afrique, la présence de Faure Gnassingbé sur Twitter. Un mauvais coup de pub en quelque sorte dans la mesure où c’est l’image du N°1 togolais qui en pâtit. Pourtant, il a un service de communication qui avale des millions de Fcfa par an et qui peut lui recruter ou lui conseiller un community manager digne de ce nom.

Par ailleurs, en tant que patron de la communication de la présidence, Cléo Pétchézi a le devoir d’échanger de temps en temps avec la presse locale, dont il ne peut ignorer l’existence. Mais il ne l’a jamais fait. Il n’a d’ailleurs jamais officiellement mis pieds dans aucune rédaction de la place. Pourtant, il a déjà fait le tour des rédactions de la sous-région. Notamment celles du Sénégal, de la Guinée Conakry, du Burkina Faso pour ne citer que ces pays là.

En ce qui concerne les voyages officiels du président, M. Pétchézi a l’habitude de trier les journaux sur le volet, tout en prenant soin de choisir ceux qu’il juge comme étant de leur bord. Voilà pourquoi certains journaux n’ont jamais voyagé et ne voyageront sans doute jamais avec le chef de l’Etat. Pétchézi ne supporte pas les critiques. Pourtant, il n’est pas un saint. Des sources proches de la présidence disent de lui qu’il est très régionaliste et qu’il n’a choisi que des proches, pour former sa cellule de communication. Et d’ajouter qu’il a fait créer un journal dont la parution et le salaire des journalistes est pris en charge par budget de communication de la présidence. Toutes ces informations restent à vérifier. Même si elles proviennent de personnes qui ont été très proches du journal en question.

Mais une chose est certaine. La communication du chef de l’Etat se fait très mal. D’ailleurs, on dirait qu’il n’y en a pas. A quoi cela servirait au chef de l’Etat de dépenser des millions de Fcfa pour soigner son image si, finalement, aucune amélioration n’est remarquée ?

 Rodolph TOMEGAH

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