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Boulevard Jean Paul II : Magouilles, accidents, puis blessés et morts

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L’on ne cessera jamais de parler de la célèbre voie Lomé Anfoin Vogan qui a pour point de départ  le boulevard Jean Paul II à Lomé. Sa réfection bien qu’étant toujours en cours a fait couler encre et salive avec des riverains exposés à la poussière des années durant. Aujourd’hui alors que les travaux semblent évoluer,  ce boulevard selon beaucoup de riverains est un tombeau ouvert où les accidents sont légions. Plusieurs raisons sont à la base de cette situation. Tout d’abord l’état de la route mais aussi l’excès de vitesses des usagers. Il y a huit jours, les riverains de ce boulevard ont encore été témoin d’un grave accident. Le bilan est bien lourd…

Prolongement boulevard du collège saint Joseph au grand pont maladroitement baptisé  échangeur en passant par le carrefour Novissi, voici comment se présente le fameux boulevard Jean Paul II, un boulevard où visiblement tout semble permis. Une voie où l’on a du mal à dissocier l’aller du retour. Aucun  feu de signalisation, aucun panneau du  code de la route ; pas de trottoir, rien à signaler comme passage clouté, mais avec des caniveaux ouverts.

Cette voie contrairement à beaucoup d’autres de la capitale Togolaise fait l’exception. Exception tout d’abord dans les travaux de son réaménagement et surtout de  tout ce qui se passe sur cette route chaque jour que Dieu fait. Les accidents sur cette voie sont de plus en plus récurrents de jours comme de nuits.

C’est ainsi que dans l’après midi du mardi 22 Janvier 2019 sur ce boulevard,  une voiture de marque Toyota Corolla à usage personnelle venant du quartier Nukafu et roulant à vive allure a connu une crevaison.

De ce fait, le conducteur  a totalement perdu le contrôle de son volant et ramasse tout sur son passage avant de mettre faim à son dégât sur un taxi. Selon des témoins, cet accident qui s’est produit devant l’entrée annexe  du Collège Saint Joseph de Lomé, a causé beaucoup de dégâts humains.

Selon un témoin le bilan est dramatique : « le véhicule ne leur a laissé aucune chance. Ils ont été tous  ramassés par le véhicule  et parmi eux il y a certains qui ont le bras coupé. On ne saura dire qu’ils sont morts mais nous pouvons devons reconnaître qu’ils sont dans un état critique », laisse entendre un témoin.

En ce qui concerne le chauffeur responsable de l’accident, il a le visage entièrement méconnaissable.

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Même si cet accident semble spectaculaire, il y a pire, nous confirme certains riverains. ‘’ Il n’y a pas très longtemps, des élèves du primaire, 5 au total et qui voulaient traverser la voie se sont fait renverser gratuitement. On ne sait s’ils vont survivre’’, indique un riverain et à un autre de marteler, ‘’ parfois il y a des voitures qui déraillent et foncent droit dans nos boutiques’’.

Voila donc ce qui se passe à longueur de journée sur ce boulevard dont les travaux ne sont même pas finis et pourtant ouvert  à la circulation.

Jean Paul II ou le boulevard de la grande pagaille

Lancée depuis 2014, les travaux de l’axe Lomé-Vogan-Anfoin, ne sont jamais livrés.

Tout d’abord confié à la société CECO BTP, les travaux de ce boulevard dont le budget est de 26 milliards de francs CFA, n’ont jamais démarré.  Puisque quelques temps après que la société ait déployé sur la voie ses machines et autres tracteurs, plus rien ne sera fait.

La voie initiale totalement démolie et après que les premières couches de sable ne soient mises là dessus, la société et ses employés ont déserté la voie.  Plus aucun travail sur l’axe. C’est ainsi que commença le calvaire pour les riverains. Ils vivent jour et nuit dans une atmosphère  poussiéreuse sans égale. Les activités économiques tournent au ralenti sur cet axe. Pour eux, quelque peu contraints à emprunter cette voie, c’est la croix et la bannière.

Et d’après les informations, les fonds  débloqués pour les réalisations des travaux ont été détournés en partie.

Pour le reste des sous, le patron de la société en charge des travaux s’en est servi pour s’équiper en matériels de travaux publics.  Sacrée comédie sous les tropiques pouvait on dire. Et même si cela était le cas, malgré les différentes dénonciations de ce dossier dans la presse, personne ne sait senti inquiété. Ni les ministres, ni les responsables de la société.  Comme par magie, les 36  milliards de francs CFA se sont volatilisés sans  trace.

Deux ans plus tard, c’est-à-dire en 2016, le ministre des travaux publics convoqué à l’hémicycle.  A confié qu’il ne fallait pas poursuivre l’entreprise : « Si nous résilions le contrat, comment allons-nous faire pour récupérer l’argent qui lui a été versé ? ».

Au mois de décembre cette même année, le premier ministre Komi Sélom Klassou a indiqué que le chantier a été finalement rétrocédé à l’entreprise chinoise « China Road and Bridge Corporation » qui dispose de 30 mois pour l’achever.  Et c’est la société qui jusqu’à présent peine elle aussi à livrer la voie. Et beaucoup se demandent à quand la fin des travaux.

C’est aussi ça la réalité togolaise, le pays baigne dans une impunité sans précédant. Une impunité qui implique tous les dirigeants même au plus haut niveau. Plusieurs scandales sont dénoncés par ici ou par là, non seulement dans l’exécution des travaux publics mais aussi dans le sport. Mais pour l’instant tout cela reste que des dénonciations.

Richard AZIAGUE

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