Mort d’hommes dont le commandant de la gendarmerie de Bassar, course-poursuites entre policiers et vendeurs du carburant de contrebande, accidents, et blessés graves, bastonnades et arrestations, tel est le scénario quotidien au Togo depuis le lancement par le ministère de la sécurité de l’opération entonnoir 2 contre le carburant de contrebande.
Les vendeurs qui importent ce carburant des pays voisins ne baissent pas les bras, ne trouvant pas d’autres issues que ce commerce qui rapporte gros, les forces de sécurité qui ont la mission d’éradiquer le phénomène sont aussi déterminées à traquer ceux-ci. Du coup chacun se met dans une position de légitime défense qui dégénère souvent.
Les récents incidents à Aného dans la préfecture des Lacs et Aképé au Sud-ouest de Lomé qui ont provoqué des blessés graves et le soulèvement des populations prouvent à suffisance que les deux parties ne sont pas prêtes à lâcher prise.
Les consommateurs du carburant de contrebande appelé boudè prennent pour la plupart partie pour les vendeurs. A Lomé, les stations service ne desservent pas les localités reculées et les banlieues. Les usagers sont donc souvent obligés de se procurer de ce carburant qui revient moins cher et qui selon eux est plus économique que celui procuré dans les stations services.
La solution qui devrait être à long terme aujourd’hui est d’arriver à desservir les zones qui sont en manque de station service, avec la construction des stations d’essence. Cela pourrait prendre plusieurs années. L’autre solution est aussi de trouver des mesures d’accompagnement pour les commerçants de ce secteur informel qui en ont fait une activité principale et viable.
En ce qui concerne la provenance des produits, il est démontré que cela se passe parfois avec la complicité de certains agents des forces de sécurité. Pour la plupart, ceux-ci passent leur temps à racketter les vendeurs pour les protéger ce qui fait que le commerce ne pourra jamais être définitivement éradiqué.
Alliance Togo Informatique
Et si le gouvernement organisait ce secteur
A côté des incendies provoqués çà et dans le commerce des produits pétroliers, le secteur est un secteur stratégique de l’économie informel. C’est vrai, les recettes des stations services à un moment ont baissé créant une situation de crise dans ce secteur, mais aussi, ce sont les consommateurs qui circulent dans les différentes banlieues qui sont pénalisés lorsque les installations illégales sont combattues. Certains sont obligés de traîner leurs engins sur des kilomètres avant de trouver la première station d’essence lorsqu’ils ont une panne de carburant. Les conducteurs de voiture sont eux, obligés de traîner des bidons à la recherche du carburant. Entre Lomé et Aného par exemple, 45 km, il y n’a aucune station d’essence, de même entre Zanguéra et Kévé, 45Km, il y en a plus, ce qui donne ledroit à la vente illégale de prospérer et aux consommateurs de se procurer facilement du carburant. Le gouvernement a la possibilité de réglementer ce secteur qui souffre d’une identité économique fiable pour en faire un secteur pourvoyeur de fonds plutôt que de se lancer dans une traque qui risque de se transformer en des parties criminelles comme c’est le cas à Bassar. Une concertation entre le ministère de l’économie et des finances, de la sécurité pourrait permettre de trouver une solution moins criminelle. Voici le communiqué du Ministère de la sécurité et de la protection civile à la suite de ‘incident mortel de Bassar.
Alfredo Philomena
Communiqué du ministre de la sécurité et de la Protection civile
Ce samedi 15 mars 201, vers trois 3 heures du matin, il a été signalé un accrochage entre une équipe de patrouille de la gendarmerie nationale et un groupe de trafiquants de carburant illicite dans les environs de la ville de Bassar.
En effet, alors qu’ils effectuaient une patrouille de routine, les éléments de la gendarmerie nationale ont tenté d’intercepter des trafiquants de produits pétroliers en leur intimant l’ordre de s’arrêter. Ces derniers, au lieu d’obtempérer aux injonctions à eux faites, ont ouvert le feu sur les gendarmes aux moyens de fusils d’assaut automatiques avant de prendre la fuite.
La riposte des gendarmes et les échanges de coups de feu qui s’en sont suivis ont occasionné sur les lieux quatre (04) morts par balles dont le commandant de la brigade de la gendarmerie de Bassar et trois 3 trafiquants.
Une enquête est ouverte pour faire la lumière sur les circonstances de cet accrochage afin de situer les responsabilités à toutes fins utiles. Pour le moment, les opérations de ratissage menées par les forces de défense et de sécurité ont permis d’interpeller trois (03) trafiquants fuyards et de saisir trois (03) véhicules.
Par ailleurs, le ministre de la sécurité et de la protection civile tient à remercier très sincèrement les populations locales pour la collaboration et le renfort apportées aux forces de sécurité dans la gestion de ce regrettable incident.
