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Dans tout Etat au monde, face à des situations urgentes, il faut des mesures urgentes surtout quand il s’agit d’une question nationale voir d’Etat. Le Coronavirus, une crise sanitaire mondiale en est la parfaite illustration. Et pour lutter contre la propagation de la pandémie, des mesures sont prises parmi lesquelles l’Etat d’urgence qui a entrainé le gouvernement togolais à décréter un couvre-feu. Mais hélas, ce couvre-feu semble aujourd’hui devenir un danger pour les populations. Puisque la Force Spéciale Anti Pandémie est un véritable bourreau pour les pauvres populations. Elle interpelle, violente, maltraite et tue malheureusement parfois cette population qu’elle est censée protéger. Le cas de Dodji, jeune togolais de 37 ans battu à mort le jeudi dernier selon les informations par la FOSAP est encore dans les esprits….
Le 05 Mars 2020, le Togo enregistrait ainsi son 1er cas testé positif au COVID19. Quelques jours plus tard, les cas se sont multipliés. Pour juguler le mal, le Togo à l’instar d’autres pays de la planète a pris des dispositions.
Faure Gnassingbé, président de la République, dans un discours le 1er Avril 2020 annonce des actions et des mesures. Il y a l’état d’urgence sanitaire décrété pour 3 mois, la sensibilisation sur les gestes barrières mais surtout un couvre-feu de 3 mois décrété.
Parmi les mesures annoncées par Faure Gnassingbé, la dernière est celle qui pose problème depuis sa mise en place. La FOSAP.
Aux premières heures de son annonce, connaissant le pays qu’est le Togo et les relations pas du tout sympathiques entre le peuple et les forces de l’ordre, des voix sont élevées très tôt pour porter un réserve sur cette force et son rôle. Très vite, cette force donnera raisons aux méfiants.
1ère nuit, 1ère bavure….
Annoncée le 1er pour prendre effet le 02 Avril, la FOSAP a fait parler d’elle.
Dans la nuit du 02 Avril, les togolais qui ont eu le malheur de rester hors de leur maison au-delà de 20h ont connu la colère des Forces Spéciales Anti Pandémie COVID-19. On interpellait, bastonnait, violentait, malmenait, pire, tuait. Il arrivait même que la FOSAP rentre dans les maisons pour orchestrer leur plan de carnage.
Le bilan de la 1ère nuit fut alarmant. Mais comme le disait quelqu’un, ce n’est que le début du commencement puisque les jours qui ont suivi ont été plus dramatiques. Violence, viol, abus de pouvoirs, tortures, traitements inhumains et dégradants et tuerie s’en sont suivi. Inquiets et partant des statistiques, la population pensent que la FOSEP risque de faire plus de mort que le COVID-19 qu’elle entend combattre.
Tout ceci est malheureusement couvert par un Yark Damehame, ministre de la sécurité et de la protection civile qui ne peine pas à venir donner des explications ou autres justifications à dormir debout sur les medias dans une seule intention: Couvrir les bavures des siens.
Le dernier forfait en date mis sur le dos de la Force Spéciale Anti Pandémie COVID-19 s’est déroulé au quartier Adakpamé. Une banlieue située au sud Est de Lomé la capitale. Dodji est le nom de la victime.
Dodji, la bavure de trop, la mort de trop…
Très tôt, le jeudi 23 Avril 2020 vers 5h du matin, la population d’Adakpamé Dangbuipé se réveille sous les cris d’une femme désespérée. Elle sort de sa maison et voit à une centaine de mètres d’elle le corps sans vie d’un homme, elle s’y approcha et identifie le corps. Il s’agissait de son mari qui la veille à 22h avait l’envie de se soulager mais qui malheureusement n’est plus revenu. Oui il n’est plus revenu et ne reviendra plus jamais. Le malheureux Dodji, marié et père d’une petite fille de 08 ans a croisé le chemin du méchant.
Selon ses proches Dodji a vu la FOSAP sur son chemin. Seul contre les forces spéciales Anti Pandémie, il n’a pu rien faire. Il a été battu à mort, sans pitié. Les parents et autres témoins qui ont vu le corps sans vie de Dodji ont témoigné de l’animosité avec laquelle il a été bastonné jusqu’à ce que mort s’en suive. ‘’ Il a été sérieusement molesté. Les éléments qui ont commis le forfait étaient à moto. On a même vu les traces des rangers un peu partout près du corps’’, a indiqué un proche de la victime. Et à la maman du défunt de lancer la gorge nouée ‘’ je veux qu’on m’explique le rôle de cette force. Tuer ou protéger, je veux savoir. Quel fut le péché de mon fils. Il s’en est allé. Je remercie Faure Gnassingbé et son équipe.
Au lendemain de cet acte qualifié de barbare, le gouvernement sort un communiqué, parle de crime et annonce l’ouverture d’une enquête sans toutefois nié l’implication des Forces Spéciales Anti Pandémie à cet assassinat. Mais au Togo, nombreux sont les enquêtes ouvertes qui attendent depuis d’être refermées. L’on peut citer entre autre le cas des jeunes élèves Douti Sinalingue et Anselme Sinadare encore vif dans les esprits.
Bien avant Dodji, plusieurs décès sont enregistrés et déposé sous le registre de la force. C’est vrai que le Coronavirus est une réalité et le couvre-feu décrété fait partie des mesures prises pour éviter la propagation du mal. Mais là à ce que cette force devienne plus dangereuse que la maladie elle-même fait réfléchir.
La Force Spéciale Anti Pandémie doit revoir sa copie et mener sa mission autrement.
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Richard AZIAGUE.