L’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) a procédé le jeudi 20 août dernier à Lomé à la publication du rapport d’audit passé en 2012. Après celui de 2010 et 2011, ce rapport est le troisième du genre publié par l’ARMP. Au total, 31 autorités contractantes ont fait l’objet de cette étude avec un volume monétaire cumulé de 93.26 milliards sur un total de 831 marchés. Cette publication de la revue indépendante de la conformité des procédures de passation des marchés publics relève de graves défaillances.
Placé sous le thème « la bonne gestion des marchés publics, gage de tout développement harmonieux », la publication du rapport d’audit des marchés publics de l’année 2012, publié la semaine dernière par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics à Lomé, a mis à nu un grand nombre de ministères et de sociétés étatiques.
Réalisé par le cabinet indépendant Grant Thorton, l’audit demandé par l’ARMP relève un certain nombre de défaillances comme l’absence d’établissement des avis généraux de passation des marchés, la non publication des attributions provisoires et définitives, l’absence de signatures.
Selon le rapport publié par l’ARMP, en application des termes de référence de la mission, 31 autorités contractantes cumulant un total de 831 marchés, tous modes de passation confondus et représentant un volume monétaire cumulé de 93.26 milliards de FCFA.
De ce cumul, le cabinet d’audit a extrait un échantillon constitué de 263 marchés portant sur un montant de 74.92 milliards. En termes de proposition, cela représente environ 32% des marchés passés par les 31 autorités contractantes et 80% du montant global.
Ils sont considérables, ces mauvais élèves du Togo en matière de franchise, d’honnêteté, de traçabilité et autres quand il s’agit des marchés publics.
Les ministères de l’économie et des finances, des travaux publics, la LONATO, la société Togo Télécom, ou encore Togo Cellulaire pour ne citer que ceux là, ont été épinglés par ce rapport de l’ARMP.
Des dépenses sont réalisées hors procédures de passation des marchés publics. Il faut noter que la quasi-totalité des sociétés d’Etat et établissement publics, à l’exception de Togo Cellulaire qui n’a communiqué aux auditeurs aucune information comptable sur l’exercice 2012 sont concernés par ces dépenses. Ces marchés passés en dehors des procédures par la société s’élèvent à 46 milliards FCFA soit 49% de la valeur globale des marchés audités.
Une situation que le directeur général de l’Autorité de Régulation des Marché Publics n’a pas oublié de souligner « l’audit a révélé de graves défaillances dans tous les sens que nous avons publiés avec l’espoir que les concernés puissent s’améliorer », a déclaré René KAPOU.
« Il faut rappeler que ce bilan mitigé porte sur 2012. Depuis, de gros efforts ont été menés pour rendre la passation des marchés publics transparents et quasi exempts de tout dysfonctionnement », a déclaré le directeur général de l’ARMP René KAPOU.
Richard AZIAGUE