Yacoubou Hamadou est décidément le ministre des « sales boulots ». Au moment où aucun tenant du pouvoir de Lomé n’a souhaité se prononcer sur les répressions violentes qui ont suivies les manifestations des 21 et 22 août du Collectif Sauvons le Togo, c’est l’actuel ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale qui a été envoyé pour faire le « sale boulot ».
Une réapparition qui rappelle une autre piètre sortie médiatique effectuée en février dernier sur Radio France Internationale dans le cadre de la publication du faux rapport de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).
En effet, joint jeudi 23 août par la télévision TV5 Monde, le ministre Yacoubou Hamadou s’est encore une fois illustré de la plus gauche des manières, se contentant, dans une intervention à tâtons, de servir contre-vérités, mensonges et affabulations à cette chaîne internationale.
D’après lui, les violences survenues lors des manifestations sont à imputer d’une part aux responsables du Collectif Sauvons le Togo qui n’ont pas voulu se plier à l’itinéraire indiqué par les autorités et d’autre part aux manifestants qui, selon M. Hamadou, étaient surexcités et prêts à en découdre avec les forces de l’ordre.
L’ancien ministre des Arts et de la Culture a par ailleurs justifié l’interdiction de manifester au carrefour Dékon par le souci du gouvernement d’éviter la répétition des incidents de l’Eglise Saint Augustin d’Amoutivé.
Des justifications loin d’être convaincantes quand on sait que le CST avait bel et bien décidé, au dernier moment, de délocaliser le lieu du sit-in de Dékon à la place de l’indépendance.
Par ailleurs, le Collectif avait même changé d’itinéraire mercredi en acceptant de passer par le boulevard du Mono. Mais, à peine la marche avait-elle fait 10 mètres qu’elle a été violemment dispersée par les forces de l’ordre.
En février dernier, c’est le même ministre qui a servi de porte-voix au gouvernement après la falsification du vrai rapport de la CNDH. Au moment où le monde entier s’était rendu compte de ce tripatouillage, Yacoubou Hamadou continuaient à soutenir bec et ongle sur Radio France Internationale (Rfi) que le rapport tripoté et manipulé est celui reçu par les autorités des mains de la CNDH.
Comme quoi, M. Hamadou n’a retenu aucune leçon de cet événement passé.